Trois Chartiervillois à l’assaut du mont Mégantic

Le 8 juillet à l’aurore, une équipe de natifs de Chartierville s’engagera dans le triathlon Xtreme Canada Man/Woman de Lac-Mégantic. Le parcours totalisant 226 km passera par les municipalités de La Patrie et de Chartierville pour les épreuves de vélo et de course à pied.

Une épreuve hors norme
La compétition internationale réunira plus de 200 athlètes en provenance de partout sur la planète. L’épreuve d’endurance comprend trois volets : 42 km de course à pied, 180 km de vélo et 4 km de nage. Certains athlètes téméraires compléteront le parcours en solo, alors que d’autres se partageront la tâche en équipe par discipline. Il faut entre 11 et 20 heures pour compléter le triathlon extrême.
La journée débute au lac Mégantic pour se poursuivre avec les 180 km de vélo. Les 30 derniers km empruntent la route 212 à La Patrie avant de descendre le long de la 257 jusqu’à Chartierville. Le segment se termine avec la montée de la côte magnétique. La conseillère de la municipalité, Édith Giard, commente ce moment intense auquel se mêle une illusion d’optique. « [Les athlètes] ont l’impression de descendre, mais ils montent. Ils comprennent pas pourquoi ils pédalent ! »

Le point de transition vers la course à pied se fait à la halte routière municipale. Chartierville fournit pour l’occasion une mini cantine pour les accompagnateurs et spectateurs, en plus d’agents de sécurité qui assureront le bon partage de la route entre les triathlètes et les automobilistes. Mme Giard dit même vouloir ajouter de l’ambiance à l’intersection du village cette année. « [Le coordonnateur de la course] me disait que c’est très apprécié quand il y a des gens sur le bord du chemin qui encouragent. On est un des petits villages qui a été reconnu pour son accueil et sa chaleur. »
Les coureurs passent par les sentiers frontaliers forestiers avant de reprendre en sens inverse la route 257, de bifurquer sur le chemin Petit Canada Est et de réemprunter la forêt à partir de la Base de plein air de La Patrie. Un coup du côté de Notre-Dame-des-Bois, les sportifs se dirigent vers le mont Mégantic afin d’en faire l’ascension et de terminer à son sommet.

Un trio qui n’a pas froid aux yeux
Jean-François Lachance, Éric Fortier et David Grégoire ont tous grandi à Chartierville. Le dernier habite maintenant à Québec, le second, à Sherbrooke, tandis que le premier n’a pas bougé. À vrai dire, il bouge beaucoup dans un sens.
Spectateur lors de l’édition Xtreme Canada Man/Woman 2017, M. Lachance s’est demandé pourquoi il ne mettrait pas sur pied une équipe locale. Il avait joué à la balle avec M. Fortier et connaissait M. Grégoire en tant que biathlète local. De son côté, il est toujours demeuré actif. « J’ai tout le temps été en forme. J’ai fait dix ans de la course de quatre roues. » Ce sport l’a amené à voyager dans toute l’Amérique du Nord dans des événements professionnels.
Au moment de l’entrevue, il restait deux semaines avant le grand départ. « Tout le monde s’entraine fort comme c’est là », affirme Jean-François Lachance. Éric Fortier nage dans le lac Magog, tandis que David Grégoire parcourt les sentiers de la région de la Capitale-Nationale. « Toutes les fois que je sors [en vélo], c’est sur la route du Canada Man. Je vais par Notre-Dame-des-Bois. Dimanche, je suis descendu à Piopolis. Donc le trajet, je vais le connaitre pas mal par cœur. Je m’entraine un peu les soirs, les matins de bonne heure puis les fins de semaine », énumère M. Lachance.

Le Chartiervillois n’a pas le temps de chômer. Il possède avec son père une érablière de 18 000 entailles, en plus d’un garage de mécanique. L’été, il fait les foins et buche du bois. C’est sans compter ses trois enfants qu’il élève en garde partagée. « Ça va être assez dur physiquement. J’ai hâte de voir, mais, d’après moi, on devrait pas faire rire de nous. J’ai regardé les temps que les équipes ont fait l’année passée. On finira peut-être pas dans les dix premiers, mais on sera pas bien loin, je pense. »

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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