Première réserve internationale de ciel étoilé

La Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM) s’apprête à célébrer ses onze années d’existence. Sa création et son maintien jusqu’à aujourd’hui résultent du travail commun de plusieurs acteurs aux niveaux politique, commercial et citoyen.

La RICEMM a été inaugurée le 21 septembre 2007 et couvre un rayon de 50 km autour du parc national et de l’Observatoire du Mont-Mégantic, soit un territoire de 5500 km2. En tout, ce sont 34 municipalités des MRC du Haut-Saint-François et du Granit qui en font partie, en plus de la Ville de Sherbrooke. Une telle réserve a pour but de préserver un ciel sombre et étoilé la nuit, dans le but d’améliorer les performances de l’Observatoire.

Bien que l’objectif premier d’une telle réserve concernait un télescope, l’optimisation des sources lumineuses la nuit comporte son lot d’avantages pour la santé des humains et des animaux en plus de permettre des économies d’énergie. Il est de plus en plus démontré que l’éclairage artificiel interfère avec le rythme biologique des espèces animales (incluant nous) et même des végétaux. Du côté des humains, l’insomnie, la dépression et certains types de cancer affichent des corrélations avec la pollution lumineuse.

Pour contrer ces inconvénients, il convient de réduire l’intensité de l’éclairage extérieur nocturne, de l’orienter horizontalement ou vers le sol, de prioriser les couleurs chaudes (orangés) plutôt que celles froides (blanches et bleutées) et d’en limiter la durée.

Des initiatives locales brillantes
Depuis les débuts de la Réserve, plus de 3300 luminaires ont été remplacés dans 17 municipalités, ce qui permet une économie de plus de 200 000 $ par année. Au printemps 2014, la municipalité de Chartierville a installé de nouveaux lampadaires DEL de couleur ambrée. On se rappellera que, à ce moment, Hydro-Québec avait mis six mois avant de débrancher l’ancien système d’éclairage au sodium.

De son côté, la municipalité de La Patrie avait entre autres remplacé les lampadaires de sa rue principale par des lampes au sodium moins puissantes, mais dont le flux lumineux était mieux concentré. Ainsi, l’éclairage ne se dissipait plus vers le ciel ou sur les façades des maisons. Saint-Isidore-de-Clifton en est également à remplacer progressivement ses luminaires de même qu’à revoir l’éclairage de son garage municipal.

Le secteur commercial n’est pas en reste alors que des grandes chaines emboitent le pas dans la région. C’est le cas du McDonald’s d’East Angus et du IGA de Cookshire-Eaton. Les deux établissements présentent un éclairage adapté à la réglementation locale dans leur stationnement et sur leur bâtisse.

La MRC du Haut-Saint-François a bien entendu un rôle à jouer, elle qui a adopté un règlement de contrôle de l’éclairage extérieur et de la pollution lumineuse dès 2006. Elle offre d’ailleurs une formation aux électriciens de la région afin qu’ils deviennent des références pour les citoyens qui souhaitent conformer leurs installations. Réginald Goyette à Chartierville et CJS Électrique à Cookshire-Eaton sont deux exemples d’entreprises certifiées.

Tous ces efforts permettent à l’Observatoire du Mont-Mégantic de même qu’à la population du Haut-Saint-François de pouvoir admirer un ciel ponctué de beaucoup plus d’étoiles le soir venu. Cet été, trois activités d’observations se sont tenues à Ascot Corner, Dudswell et Cookshire-Eaton. Elles étaient animées par des représentants du Club des astronomes amateurs de Sherbrooke ou du parc national du Mont-Mégantic, qui fournissaient télescopes et information.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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