Le président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons, Yves Gilbert, saute à pieds joints dans la présente campagne électorale pour manifester son inquiétude envers la volonté de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’abolir ou du moins affaiblir, estime-t-il, les commissions scolaires.
« Pourquoi agir sur des structures alors qu’en 2016, 48 organismes, syndicats, associations sont venus dire à la commission parlementaire sur le projet de loi 86, ne touchez pas aux structures, travaillez sur la réussite des élèves. Le Parti libéral voulait faire exactement ce que la CAQ veut faire et ils ont fait marche arrière. Ils se sont rendu compte que c’était pas là qu’il fallait s’enligner. Le ministre a fait une tournée provinciale pour aller chercher des données et travailler sur la réussite scolaire et c’est ça qu’on a à faire. » Faisant référence à la volonté de la CAQ d’abolir les élections scolaires, M. Gilbert rétorque « c’est pas une économie de 13 M$ qui va faire que ça va aller mieux. On veut faire des conseils d’administration dans les écoles. Qui va arbitrer les conflits entre les écoles, qui diront moi je veux un orthopédagogue, l’autre en veut deux, qui va compléter les tâches ? Présentement, les conseils d’établissement sont très autonomes. On envoie les argents directement dans les écoles. » M. Gilbert estime que le modèle actuel fonctionne bien et croit que le fait de vouloir le changer sous prétexte que 3 % de la population au Québec participe aux élections scolaires n’est pas une bonne raison. Le président de la commission scolaire croit qu’il faudrait profiter de l’occasion pour trouver des façons visant à faciliter le vote chez les familles que ce soit électronique ou autres. « Moi, ce qui me tient le plus à cœur, c’est le commissaire qui est dans la municipalité, qui ramène c’est quoi les préoccupations, c’est lui qui participe aux soupers spaghetti, c’est lui qui aide à la mobilisation du milieu. Alors, pourquoi se priver d’hommes et de femmes ? »
Le candidat de la CAQ dans Mégantic, François Jacques, a fait valoir la position de sa formation politique à ce sujet lors du débat organisé par la Chambre de commerce du Haut-Saint-François. « On ne fait pas d’abolition de commission scolaire; on va changer le nom qui va s’appeler les Centres de service qui gardent les mêmes soutiens qui existent présentement. La seule chose qui va être changée, c’est les élections scolaires qui sont votées par 3 % de la population du Québec et représentent 20 M$ au gouvernement. Les structures vont être remplacées dans les écoles par des comités, les décisions vont se prendre à la base selon les besoins de chacune des écoles qui va être écoutée. Tout le monde va prendre les décisions à la commission scolaire au Centre de service pour le bien des étudiants de chacune des communautés », complète-t-il.