La Ferme Côté et Fils à Cookshire-Eaton est résolument tournée vers l’avenir et pour l’affronter avec succès elle a investi quelque 3 millions $. Nouvelle étable, nouveaux équipements de pointe, acquisition de quotas, l’entreprise entreprend un important virage technologique qui lui permettra de bien se positionner pour la suite des choses.
Un peu plus de deux mois après que les bêtes soient installées dans leur nouvel habitat, les copropriétaires Gérald et Germain Côté ainsi que son fils Guillaume commencent déjà à voir et sentir les résultats. « Ça dégage trois heures par jour. Ça nous donne du temps pour faire autre chose », d’exprimer les frères Côté. Mais ce qu’ils semblent déjà apprécier est le temps que ça libère surtout pour le souper. Maintenant, ils peuvent prendre le temps de souper en famille à une heure décente, ce qui n’était pas possible avant. « On soupe et on va faire un tour après pour voir si tout est correct. Ça se fait automatiquement », de mentionner les copropriétaires, sourire aux lèvres.
Si les frères Côté et Guillaume profitent des avantages de l’investissement, faut dire qu’ils ne l’ont pas volé. Les journées ont été longues, les fins de semaine à peu près inexistantes le temps de compléter le projet. Ce rêve, réalisé, est le fruit d’une minutieuse réflexion. « Ça fait quatre ans qu’on y pensait. On en a été visité des fermes. On a commencé le projet le 22 juin 2017 et les bêtes sont entrées le 20 juin 2018 », d’exprimer Germain Côté.
Projet
La nouvelle étable a presque triplé de superficie comparativement à l’ancienne qui sera démolie au cours des prochaines semaines. Le nouveau bâtiment, hautement fonctionnel, est passé de 36 x 245 pieds à 116 x 282 pieds. Présentement, on compte 85 vaches, 70 taures (la relève) et une dizaine de veaux. Toutefois, on prévoit augmenter en raison d’acquisition de nouveaux quotas. On pourra accueillir 106 vaches pour la traite.
Le nouveau bâtiment respecte toutes les normes en la matière. Soucieux du confort des bêtes, les copropriétaires ont choisi d’installer une ventilation transversale sur la largeur. « C’est de ventiler sur le sens des vaches », d’expliquer M. Côté. D’un côté, l’étable est munie de toile qui monte et descend selon la température et de l’autre ce sont des ventilateurs qui aspirent l’air. On en compte 21 longeant le mur. « Avec l’été chaud qu’on a eu, on a vu une différence. Les vaches ont eu moins chaud », d’exprimer un des copropriétaires. Comparativement à l’ancienne étable, les bêtes ne sont pas attachées ou entravées, elles sont libres de mouvement ce qui les rend plus calmes. Ajoutant à leur confort, elles peuvent se reposer sur une litière composée de chaux et de paille. À cela, se sont ajouté deux robots de traite. Les vaches peuvent aller librement se faire traire, plusieurs fois par jour, sans aucune contrainte. Toujours pour le bien-être des animaux, un robot de type Juno circule toutes les heures dans les allées afin de pousser le mélange alimentaire à la portée des bêtes puisqu’elles se nourrissent en tout temps. Dans un souci d’augmenter l’efficacité et de bien adapter l’alimentation, les copropriétaires se sont dotés d’un mélangeur qui ajuste le dosage des ingrédients afin de procurer une alimentation selon le besoin des bêtes. Enfin, deux raclettes, une dans chaque allée, circulent régulièrement visant également le confort des vaches. Parmi les nouvelles constructions, mentionnons un silo de 20 pieds de diamètre et 100 pieds de hauteur.
Adaptation
Tout ça est bien beau, mais avant de bénéficier des avantages des nouvelles installations et de la technologie cela a nécessité une période d’adaptation autant pour les Côtés que pour les bêtes. « L’adaptation ça été long. Ça a pris un gros deux mois. Ça a été long pour habituer les bêtes à passer la tête dans les carcans pour manger. Il fallait les prendre par le cou, les attirer avec de l’ensilage pour qu’elles passent la tête. Ça a pris une à deux semaines. Pour les robots de traite, pour certaines, ça a été assez rapide, d’autres ça a pris deux à trois mois », d’exprimer les producteurs. Ils ajoutent que ça n’a pas été simple de les sortir des logettes à l’intérieur desquelles elles étaient dans l’ancienne étable. « Elles ne s’étaient pas habituées à reculer et être libres », précisent-ils. Pour Guillaume, le plus jeune, c’est lui qui a hérité d’apprivoiser tout l’appareillage automatique. « Que ce soit les panneaux de ventilation, l’ensilage ou autres, tout est sur écran tactile, il a fallu que j’apprenne tout ça », d’exprimer le jeune homme.
Malgré une période intense d’adaptation, les Côté sont heureux et satisfaits de leur investissement. Déjà, ils voient les retombées et avantages que cela leur procure. Les nouvelles installations devraient favoriser une production accrue des bêtes. Présentement, les vaches donnent en moyenne 28 kilos de lait par jour. Les copropriétaires sont confiants d’atteindre l’objectif de 35 kilos quotidiennement.