Des sapins du Haut au pays de l’oncle Sam

L’automne pluvieux et l’arrivée hâtive de la neige ont des avantages pour certains. Une quarantaine de producteurs d’arbres de Noël du Haut-Saint-François en sont à terminer la récolte et l’expédition de leurs sapins. Si la quantité s’annonçait déjà pour être au rendez-vous, la qualité sera exceptionnelle en 2018.

« Tu peux pas avoir une meilleure année pour les arbres de Noël », se réjouit Éric Mailhot des Plantations Pierre Mailhot et Fils, à Bury. « Quand c’est horrible pour les humains, c’est super pour les arbres ! Cette année, la qualité va être exceptionnelle. »

L’arbre est dans ses feuilles
Le Québec affiche une croissance soutenue de ses exportations depuis les quatre dernières années. La province est passée de 819 000 arbres exportés en 2013 à 1 667 000 en 2017. Du lot, l’Estrie compte 45 % des entreprises productrices, soit 122 sur 270 selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Les MRC de Coaticook et du Haut-Saint-François se répartissent à leur tour la plus grande proportion de ces producteurs avec respectivement 52 et 43.

Les sapinières n’étant pas tenues de dévoiler leurs ventes et leurs nombres d’arbres, l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec n’a pas de données spécifiques par région. L’industrie provinciale se chiffrait toutefois à 50 M$ en 2017 pour un produit dont le cout moyen est autour de 20 $.

Les sapins Mailhot
Éric Mailhot a repris les rênes des Plantations Mailhot et Fils suite au décès de son père Pierre, le 1er décembre 2017. Le site de production de 55 acres contient environ 100 000 arbres, ce qui en fait un joueur de taille intermédiaire. En prenant la tête de l’entreprise, le fils Mailhot s’est mis à l’anglais comme 90 % de sa production se destine aux États-Unis.

À l’image de l’industrie québécoise, la demande est forte du côté de l’entreprise de Bury. M. Mailhot dit même avoir refusé des ventes cette année. Les choses vont bien pour le secteur depuis le retour du balancier en faveur de l’arbre naturel. Dans la première partie des années 2000, l’opinion générale voulait que le sapin artificiel était meilleur au point de vue environnemental.

Au moment de l’entrevue, Éric Mailhot terminait la période intensive de coupe et d’emballage qui s’échelonne sur cinq semaines. Neuf camions contenant chacun environ 900 arbres ont donc quitté ses terres à ce moment pour acheminer la marchandise. Ces 8000 sapins seront remplacés au printemps par autant de plants mis en terre manuellement.

Des classiques de Noël
Plantations Pierre Mailhot et Fils cultivent des sapins Baumier et Fraser. Le premier demeure le plus populaire grâce à ses effluves qui «embaument» l’intérieur. Quelques entreprises cultivent aussi la variété Cook, qui affiche une teinte plus bleutée que ses cousins traditionnels. C’est le cas de Bôsapin, dont les terres sont situées à La Patrie et les bureaux à Coaticook.

Dans tous les cas, la clientèle opte pour un arbre fourni à la forme triangulaire. « Le marché s’en va de plus en plus vers la qualité », dénote Éric Mailhot qui œuvre à la sapinière depuis 1992. « Et je suis pas gêné de notre qualité. » À son avis, le Haut-Saint-François et, plus largement, l’Estrie offre les conditions optimales à la culture du sapin avec son type de sol, le drainage de la terre et le climat.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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