La micropulperie du Parchemin avait des airs d’atelier du père Noël alors que l’entreprise étudiante s’affairait à produire ses 2500 cartes du temps des Fêtes. Lors de notre passage, une vingtaine d’élèves de sixième année de l’école d’East Angus assimilaient les tâches qu’ils allaient ensuite pouvoir enseigner à d’autres groupes.
Il règne dans le petit local de classe une atmosphère de petite usine, alors que le son du mélangeur déchiquetant le papier se mêle aux vibrations d’un tordeur à linge d’antan essorant les cartes fraichement assemblées. Les ouvriers en herbe choisissent les chansons qui jouent en arrière-plan tandis qu’une bonne partie d’entre eux, les papetiers, se mettent littéralement les mains à la pâte.
Comme un vrai travail
Tout le monde a obtenu son «emploi» après être passé par un processus d’embauche traditionnel : envoi d’un CV et d’une lettre de présentation, entrevue et formation. Les élèves occuperont leur poste de directeur adjoint, de tordeur ou encore de contrôleur de la qualité tout au long de l’année, comme la micropulperie fabrique d’autres produits à différents moments de l’année scolaire.
Celui qui chapeaute l’opération, l’enseignant Alexandre Dumas, essaie de laisser toute la place à l’enfant. Le fonctionnement de sa classe est différent, celle-ci se déroulant par plans de travail. Ainsi, en début de semaine, les jeunes reçoivent la liste de leurs travaux scolaires. Ils procèdent alors par ordre de préférence et à leur rythme. Une fois la partie école terminée, ils peuvent passer à la Micropulperie.
Les finissants de l’école du Parchemin côté Collège sont loin de considérer l’expérience comme une corvée. Charlotte Bergeron se rappelle ses années précédentes alors qu’elle venait visiter l’atelier et était apprentie d’un jour. Aujourd’hui, elle est l’une des quatre directrices adjointes. Elle aime l’aspect créatif du processus.
Amilia Poulin, en tant qu’animatrice de groupe, avait hâte que les groupes plus jeunes du côté Couvent viennent rendre visite. Elle redoutait toutefois la fin des journées qui signifie de devoir tout ranger et nettoyer.
« C’est un projet qui est encore rassembleur et qui continue à faire son œuvre », s’enthousiasme Alexandre Dumas. Celui qui était présent lors de la mise sur pied du projet il y a 12 ans n’a que de bons mots pour la méthode d’apprentissage alternative. « La période de Noël, c’est la période la plus intense. Après ça, tout au long de l’année, les élèves vont continuer à faire des productions avec le papier recyclé. » La production de la micropulperie comprend également des accroche-portes et d’autres types de cartes.
L’argent amassé par la vente de ces items est entièrement destinée aux élèves des deux pavillons de l’école du Parchemin. Plusieurs activités et projets sont ainsi financés depuis plus d’une décennie par l’initiative.