Un projet de minigolf qui suscite la grogne à Chartierville

Lors de sa dernière séance du conseil, la municipalité de Chartierville a informé la population de son intention de construire un parcours de minigolf d’ici le début de l’été. La trentaine de citoyens présents à la réunion se sont élevés contre le projet et ont déploré le manque de communication de la municipalité.

Le projet final prévoit un parcours traditionnel de 18 trous devant être complété d’ici la Fête nationale. Le cout total de 95 000 $ sera absorbé aux deux tiers par la MRC (63 859 $), par le biais de son Fonds de développement des territoires, et le reste par Chartierville (31 140 $). La MRC a adopté la résolution concernant ce mode de financement en novembre dernier.
Le parcours de minigolf viendrait border le champ gauche de l’actuel terrain de balle-molle de la municipalité, tout juste derrière les terrains de pétanque déjà existants. Il s’agira d’une succursale de la franchise Miniputt l’Authentique, détenue par Ronald Poliseno, qu’on a connu en tant que commentateur aux côtés de Serge Vleminckx dans la mythique émission Défi mini-putt dans les années 90.

Pas cher, pas cher
La principale préoccupation des résidents présents à la rencontre d’information était le cout du projet et sa répercussion sur leur compte de taxes. Là-dessus, le maire Denis Dion s’est montré rassurant : « Si on décide d’aller de l’avant avec un investissement comme ça, c’est parce qu’on sait que ça augmentera pas les taxes puis que ça va être probablement bon en bout de ligne. » Il a également assuré que le « vieux gagné » de la municipalité, qui s’élève à environ 400 000 $, demeurera intouché avec le projet.

Questionné à savoir si une étude de marché avait été réalisée pour connaitre la viabilité du projet, le maire Dion a avoué que non. « Les études de marché, ça coute entre 5 000 et 10 000 $, puis on n’a pas cet argent-là. On fait nos recherches nous autres même. »

En tenant ouvert le commerce du mercredi au dimanche avant la tombée de la nuit, la municipalité de Chartierville estime les couts d’opération annuels entre 10 000 et 12 000 $. Un poste d’emploi étudiant serait créé pour servir les clients et on espère attirer des bénévoles pour l’entretien du terrain. Une résidente a rappelé le fait que les deux attractions actuelles de la municipalité, soit le Centre d’interprétation de la Mine d’or et la Côte magnétique, peinent déjà à trouver de la main-d’œuvre durant la saison touristique.

En catimini
Le maire Dion a dû rappeler l’assistance à l’ordre une demi-douzaine de fois au cours de la séance. Plusieurs citoyens étaient frustrés de se faire imposer le projet sans avoir été consultés au préalable. « On se fait pousser ça dans le fond de la gorge ! » M. Dion s’est défendu en disant que le projet avait été discuté à plusieurs reprises lors de réunions antérieures du conseil municipal.
Le maire Dion a poursuivi en disant être sûr que le reste de la population de Chartierville qui n’était pas à la séance d’information était en faveur du projet. « On s’entend que sur 287 personnes, vous êtes 52. Qui ne dit point [sic], consent », alla-t-il affirmer avant de soulever l’ire de l’assistance.
En janvier 2018, dans le but de dynamiser son milieu de vie et d’offrir une plus grande expérience touristique, Chartierville avait étudié d’autres projets, que ce soit des jeux d’eau ou encore une borne de recharge électrique. Ces projets furent éventuellement abandonnés à cause de leurs couts de réalisation trop élevés, sauf celui de minigolf.

La séance du début du mois fut l’occasion pour la communauté de rencontrer ses deux nouveaux conseillers, Claude Gagnon et Kenneth Cameron. Le premier a remplacé Édith Giard, qui avait quitté le siège 1 en octobre dernier, alors que le second a repris le siège 4 laissé vacant par Guy Gilbert en décembre dernier.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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