L’église Saint-Pierre de La Patrie n’a pas dit son dernier mot

Après un an de fermeture, l’église Saint-Pierre de La Patrie a rouvert ses portes aux fidèles ainsi qu’aux citoyens. L’avant-midi débutait avec la célébration d’une messe à laquelle a assisté une centaine de personnes avant de se poursuivre dans le tout nouveau sous-sol aménagé, qui accueille présentement un marché aux puces.

Un petit imprévu
On se rappellera que, en décembre 2017, le Conseil de gestion de l’église avait découvert des souches du champignon de la mérule pleureuse dans ce qui était alors le vide sanitaire sous l’édifice. Des firmes spécialisées sont consultées pour apprendre que le cout d’une décontamination frôlerait les 45 000 $. Rapidement, le président du Conseil, Mario Audet, mobilise une armée de bénévoles afin d’entreprendre les travaux de manière autonome.
Pendant plusieurs mois et à temps plein, l’équipe citoyenne excave, bétonne et fortifie la salle souterraine. On installe une fournaise à la biomasse pour garder l’église chauffée à l’année, ce qui n’était pas le cas auparavant et avait causé l’apparition des champignons.

Une messe attendue
À plus d’une reprise, les élus régionaux avaient pu constater l’évolution des travaux. Lors du dimanche 17 février, l’ambiance était toutefois à la fête. Le député de Mégantic, François Jacques, a pris la parole en fin de messe pour se remémorer sa première visite du chantier. Il disait avoir constaté le moral bas des ouvriers à ce moment. « Il y a eu une mobilisation des gens de la communauté qui a fait que ce gros travail-là a été fait par nous autres, pour nous autres. »

Le préfet de la MRC, Robert Roy, n’a pu se retenir en prenant la parole devant l’assemblée d’une centaine de fidèles : « Wow ! Aujourd’hui, c’est une belle démonstration de la volonté des gens de La Patrie. Bravo pour toutes ces heures que vous avez données, surtout pour la protection du patrimoine religieux. »
L’abbé Gilles Baril officiait ce jour-là en compagnie de Monseigneur Luc Cyr, archevêque de Sherbrooke. Le premier a tenu à souligner le travail titanesque complété par Mario Audet et l’équipe de bénévoles. L’assemblée s’est alors levée pour leur livrer une ovation. La messe était célébrée en l’honneur de cinq défunts dont les familles n’avaient pas pu célébrer les funérailles sur place suite à la fermeture.

Ce n’est pas fini
Il faisait un soleil radieux pour l’inauguration des nouveaux locaux de l’église Saint-Pierre. La température douce faisait fondre la neige en plus de faire remarquer au Conseil de gestion que le toit de l’église coulait. L’équipe de bénévoles a pris le tout en riant, en sachant que le réaménagement de leur lieu de culte n’était pas encore tout à fait terminé.

Dans la nouvelle salle communautaire sous terre, des toilettes restent à être aménagées. Comme l’équipe paroissiale aimerait éventuellement y présenter des spectacles, la rénovation des escaliers ainsi que quelques autres détails seront complétés dans un futur proche. Cette finition dépend également du financement qui doit être annoncé par la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau.

Le président du Conseil de gestion, Mario Audet, n’en était pas moins enthousiaste de finalement voir les gens se rassembler sur les lieux mêmes de son dur labeur. « Aujourd’hui, les gens parlaient pas de religion ni de politique. Ils parlaient du quotidien. C’est le beau dans tout ça. C’est ça une communauté, c’est ça qui rend fort. » C’est grâce à cette solidarité et à l’élan d’entraide local qu’il s’explique comment un tel projet a réussi à se concrétiser malgré les embuches initiales.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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