Pour son deuxième événement soulignant la Journée internationale des droits des femmes, l’AFEAS de Dudswell avait convié la députée de Compton-Stanstead et nouvellement ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, à prendre la parole devant une trentaine de membres. La journée d’activités comprenait aussi une séance de métamorphose beauté pour cinq femmes qui se sont grandement impliquées dans la communauté au cours de la dernière année.
Le droit de se donner du temps
Le sous-sol de l’église Saint-Clément du secteur Bishopton était reconfiguré pour accueillir non seulement les membres AFEAS, mais aussi quatre stations de maquillage, coiffure, manucure et massage. Les cinq femmes choisies pour la métamorphose ont donc reçu les soins de Manon Champagne au maquillage, Domenica Guzzo à la coupe de cheveux, Chantal Fortier aux ongles et Brigitte Cloutier, de la Station Détente Spa. Marjolaine Larocque, secrétaire de la cellule locale de l’association féminine, leur a témoigné la reconnaissance du groupe. « Ça a été notre façon de leur dire merci en les choisissant cette année. Elles ont été suggérées par d’autres personnes. »
La mairesse de la municipalité de Dudswell, Mariane Paré, a pris la parole pour témoigner du chemin parcouru par les femmes. « Quand on parle du droit des femmes, je suis bien heureuse qu’il y ait des femmes qui ont ouvert des portes pour les autres. Dans le temps, le monde municipal, c’était un monde d’hommes. » Mme Paré a profité de l’occasion pour souligner le travail de Nicole Robert qui a été préfet de la MRC de 2008 à 2016 et qui était présente lors de la journée.
Reconnaitre le problème
En fonction depuis seulement huit jours au ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau était fière d’être la première femme du pays à occuper ce poste. Ses brèves recherches lui ont même indiqué qu’elle serait la première Québécoise depuis les années 1800 à diriger ce ministère. Avant tout, elle s’est adressée aux femmes de l’AFEAS pour traiter d’égalité hommes-femmes.
« Je savais pas que j’étais féministe il y a quatre ans. Dans ma vie personnelle, j’avais jamais eu à mener ce combat-là parce que, que ce soit dans ma famille ou à l’école, j’avais jamais senti que je n’avais pas les mêmes opportunités que mes collègues masculins. C’est quelque chose que j’ai découvert dans le volet international. » En effet, c’est lorsqu’elle débuta ses fonctions en tant que ministre du Développement international que la députée fut à même de constater les inégalités à l’étranger.
Jusqu’au bout
De retour au pays, elle put constater que les choses n’étaient guère mieux. « Le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes est pas fini au Canada. Il y a encore tellement de violence contre les femmes. »
Mme Bibeau voit toutefois des lueurs d’espoir alors que le système gouvernemental s’adapte tranquillement. Toutes les demandes de financement présentées au conseil des ministres doivent désormais être soumises à une analyse basée sur le genre. Cet examen évalue les différences d’impact entre les hommes et les femmes et si un projet aide à diminuer l’écart salarial. Par exemple, le budget de 2019 déposé hier est soumis à une telle analyse.
La présidente régionale de l’AFEAS Estrie, Émilienne Mampuya, a conclu la période de discussions en partageant son expérience personnelle, elle qui est originaire du Cameroun. Vivant maintenant au Canada, elle incite ses concitoyennes à poursuivre la bataille. « La lutte n’est pas finie. Levons-nous debout, prenons notre place partout où on est, quelle que soit l’âge qu’on a. Ensemble, on va apporter un changement à la fois. »