Un virus informatique se fait passer pour des organismes locaux

Un virus informatique a infecté une demi-douzaine d’organisations et de municipalités du Haut-Saint-François, dont le Centre d’action bénévole (CAB) et la municipalité de Weedon, ces quatre derniers mois. Certaines d’entre elles étaient des utilisatrices du réseau interne de la MRC, qui est intervenue dès le mois de novembre dernier afin de freiner la propagation.

Bien pensé
Le virus, répandu à l’échelle mondiale, employait la méthode du spoofing, ou d’usurpation d’identité, pour se propager. En se faisant passer pour un contact légitime, il envoyait des courriels contenant un document Word ou un lien cliquable présenté comme étant une facture à payer. Lorsque le destinataire consultait ce qui était en réalité un cheval de Troie, son poste informatique devenait infecté et pouvait à son tour transmettre le logiciel malveillant à ses contacts.

Antoni Dumont, de chez Solutek Informatique, avoue que le virus est très bien fait. Celui-ci a la capacité de s’autoreproduire. « On l’enlevait, puis il revenait. » Lui et son équipe sont entre autres intervenus auprès du CAB en novembre et décembre derniers.

Le CAB a un crabe
La directrice générale du Centre d’action bénévole du Haut-Saint-François, France Lebrun, avait remarqué une baisse de performance des postes informatiques de l’organisme en novembre 2018. Elle a donc contacté Solutek pour obtenir de l’aide. « On débarque là et on se rend compte qu’elle est infectée jusqu’au cou », se rappelle Antoni Dumont. « C’était un vrai cauchemar. »
L’entreprise de soutien informatique a pris trois jours pour démêler et trouver l’origine du problème. France Lebrun se souvient que le système de messagerie courriel était particulièrement atteint. « Mettons qu’on pouvait envoyer 200 courriels à l’heure, mais dans les deux-trois premières minutes, notre quota était déjà atteint. Après ça, on ne pouvait plus rien envoyer, ni recevoir », détaille-t-elle.

Plus de peur que de mal
Le CAB a dû, au final, changer l’hébergeur de son site internet, faire la mise à jour de ses systèmes vers Windows 10 et passer à un autre logiciel d’envoi de courriels. Ailleurs dans la MRC, les dommages sont demeurés relativement mineurs.
L’adresse courriel de la secrétaire de direction de la municipalité de Weedon, Marie-Claude Cloutier, est en quelque sorte la porte d’entrée en ligne pour les citoyens. C’est elle qui reçoit et réachemine les diverses communications. « Ça m’a pris un nouvel ordinateur. Il a carrément planté ! » Il faut dire qu’il était déjà prévu que son poste de travail soit mis à jour puisqu’il était vieillissant. « Mais le virus a devancé le tout », résume-t-elle.

Elle se dit satisfaite du support qu’elle a reçu de la part de l’administrateur des réseaux informatiques de la MRC, Éric Charland. À distance, ce dernier a pu procéder à des traitements antivirus qui ont éventuellement porté fruit.

Aucun système n’est parfait
Le directeur général de la MRC, Dominic Provost, concède que ses antivirus ne sont pas parfaits, surtout lorsqu’un usager fait l’action d’ouvrir un logiciel malveillant. « On n’avertit pas le monde des virus. On les empêche de rentrer, puis s’il y en a un, on l’enlève. » Le réseau interne de la MRC relie 52 bâtiments municipaux et communautaires. Il fournit la protection et l’hébergement sur serveurs à 250 usagers du Haut-Saint-François.

Dans l’optique de fournir un service plus complet à ces clients institutionnels, la MRC a procédé à l’embauche d’un second technicien le mois dernier. Une somme de 1600 $ fut également allouée à ce moment pour une formation en sécurité informatique, tel qu’indiqué dans le Plan d’action 2019.

Il ne reste aujourd’hui plus que quelques traces dans la région du virus apparu à la fin de l’année dernière. Quelques municipalités et organismes continuent d’envoyer des courriels infectés, mais un bon travail de prévention et d’éducation a été fait depuis. C’est le cas de la municipalité d’Ascot Corner qui a averti ses citoyens par le biais des pages de son dernier journal communautaire paru au début du mois.

Outre Ascot Corner, Weedon et le CAB, la CDC, le CIUSSS de l’Estrie et Moisson Haut-Saint-François avaient également été touchés par le virus.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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