L’ aide humanitaire en Haïti, une aventure risquée, mais valorisante

Ce n’est pas les manifestations en Haïti qui allaient empêcher Carmen Simard, du secteur Johnville à Cookshire-Eaton et son groupe de trois bénévoles, de faire le voyage humanitaire annuel, en janvier dernier, et passer du temps avec les jeunes orphelines de Petite-Rivière-de-l’Artibonite.

Colette Bourque, Valérie Dubé et Henri Côté, tous de Sherbrooke, ont apprécié leur voyage, mais le contexte, celui de manifestations sur les routes, les a tout de même ébranlés. « J’ai eu peur. On a fait un méchant détour de l’orphelinat pour se rendre à Papaye et à l’aéroport. On a reçu des roches sur l’autobus. Les gens barraient les routes avec du bois et des roches. Heureusement qu’on avait les religieuses avec nous parce qu’on n’aurait pas passé », de mentionner Mmes Dubé et Bourque. « C’était la première fois en 11 ans que ça arrivait et les gens avaient raison de manifester. Ils veulent avoir de l’électricité », d’exprimer la doyenne du groupe, Mme Simard, qui en était à son 11e voyage consécutif.

Outre le contexte du transport, le groupe de bénévoles a pleinement apprécié l’expérience de venir en aide et distraire les petites orphelines en plus de donner un coup de main aux religieuses de la congrégation des Petites Sœurs de Sainte Thérèse.

Encore cette année, le petit groupe est arrivé à Haïti avec 5 000 $ US en poche obtenus par de nombreuses activités de financement et l’aide de Fraternité Haïti des Trois-Lacs. Cette somme a servi entre autres à l’achat et l’installation de moustiquaires pour les fenêtres des dortoirs, installer des gardes en acier à la nouvelle salle à manger et l’achat de grandes quantités de nourriture pour l’orphelinat. Mme Simard précise que l’argent sert à maximiser les retombées économiques comme d’acheter les produits sur place et faire travailler la main-d’œuvre locale. D’autres petits travaux ont été effectués par nos bénévoles comme ramasser du gravier, du mortier, installer des poignées de porte, panneaux d’armoire et autres accessoires dans la salle de bain. « J’en aurais fait plus, mais j’avais pas les outils. Si je reviens, je vais apporter mes outils », d’exprimer M. Côté. Outre l’argent, les bénévoles avaient dans leurs bagages du matériel comme des crayons, effaces, pâte à dent, sacs pour enfants et autres. Tout ça a été possible grâce à l’implication de jeunes filles de l’école Delaplace de Waterville.

Membre de la délégation, Mme Bourque avait déjà effectué un voyage humanitaire au Nicaragua alors que Mme Dubé et M. Côté en étaient à leur première expérience. Enseignante de carrière et retraitée, Mme Bourque avait apporté du matériel scolaire en plus de participer à une classe. Mme Dubé qui œuvre dans le secteur de la santé avait apporté des pansements, des couches, des Tylenol, des vitamines et autres. Elle s’est impliquée de préparer des repas et faire des soins d’ongles de pieds avec Mme Simard aux personnes âgées qui demeurent également à l’orphelinat. Nos bénévoles ont aussi fait de l’animation en jouant au bingo avec les orphelines. Au cours de leur périple, le groupe a effectué des arrêts à Papaye et Cazeau pour remettre des cadeaux et lettres aux autres orphelines parrainées et marrainées par des Québécois. Mme Simard tient à prendre des photos des jeunes filles pour les remettre aux parrains-marraines à son retour au Québec. Au total, plus de 130 orphelines sont parrainées par des Québécois.

Choc culturel
Satisfaits de leur expérience, les trois personnes qui accompagnaient Mme Simard admettent avoir été frappées par la grande pauvreté, les maisons de tôles, les barbelés autour de certaines résidences dans les villages, l’amoncellement de déchets un peu partout. Outre cet aspect, le séjour avec les orphelines s’est avéré fort intéressant. « C’est une très belle expérience. Elles nous ont bien accueillis. J’ai trouvé bien agréable d’être là », d’exprimer Mme Bourque. Mme Dubé a hautement apprécié son séjour et elle compte bien y retourner. Elle a profité de son passage pour marrainer une orpheline. « Elles apprécient l’aide qu’on leur apporte. Elles ont le sourire, c’est le fun », d’insister Mme Dubé. Pour sa part, après 11 voyages consécutifs, Mme Simard songe à passer le flambeau et elle a peut-être trouvé sa successeure en la personne de Mme Dubé. Fortement impliquée, Mme Simard a transmis de sa passion à bien des gens autour d’elle, au fil des années, ainsi qu’à sa petite-fille, Virginie, qui fera un stage de deux semaines en enseignement à l’orphelinat.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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