Cinq syndicats du transport scolaire de l’Estrie, couvrant 215 circuits, entendent recourir à la grève du 10 au 17 avril inclusivement. Celui des Autobus La Sapinière, associé à Transdev à East Angus, fait partie du lot. En cas de mésentente avec les employeurs, un autre débrayage serait prévu du 7 au 14 mai.
« Les demandes des conductrices et des conducteurs ne sont aucunement exagérées et s’appuient sur les conditions de travail octroyées chez un autre employeur de la région », déplore Stephen P. Gauley, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Sapinière affilié à la CSN. La compagnie avec laquelle se comparent les quelque 230 chauffeurs lésés est Autobus Ashby, située à Ayer’s Cliff. Chez cette dernière, les employés sont rémunérés 23,24 $ de l’heure, soit un écart salarial de plus de 10 % avec nos conducteurs locaux. De plus, Autobus Ashby offre une gamme plus complète d’avantages sociaux.
Des conséquences réelles
« Pour nous, cette réalité démontre que plusieurs employeurs ont la capacité d’octroyer ces mêmes conditions, tout en demeurant rentables », poursuit M. Gauley. « C’est pas quelque chose qu’on va chercher en l’air. Ça existe ! »
Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN), craint les risques de la pénurie de main-d’œuvre sur le transport scolaire. « Ce service essentiel à la population est au bord de la crise ! » Il rappelle que, en janvier dernier, 160 jeunes de sept écoles primaires de Sherbrooke n’avaient pas eu de déplacement vers leur école en raison de l’incapacité des transporteurs à remplacer les conducteurs malades.
Préparation, malgré le peu d’information
Du côté de la Commission scolaire des Hauts-Cantons, on attend les détails de ce débrayage. « C’est sûr qu’on se prépare et qu’on ne prend pas ça à la légère », mentionne son président Yves Gilbert. « Mais on a peu d’information au moment où on se parle. »
M. Gilbert rappelle que le but de la CSHC en temps de grève des chauffeurs d’autobus est de garder les écoles ouvertes, malgré le casse-tête généré par la coordination des différents transporteurs pour un établissement du type de la polyvalente Louis-Saint-Laurent. « Il faudra voir le ou les circuits qui sont touchés et, à partir de là, on travaillera avec les parents », de terminer le président.