Le site de Valoris jugé apte à un agrandissement de son lieu d’enfouissement

Valoris tenait sa troisième rencontre dans le cadre de sa démarche d’acceptation sociale liée à la demande d’agrandissement de son lieu d’enfouissement technique (LET) de Bury. Deux expertes de la firme AECOM ont présenté les résultats de l’étude d’impact du projet portant sur plusieurs aspects du site comme ses eaux de surface, sa géologie et ses milieux humides. Les conclusions indiquent que « le site de Valoris est apte à recevoir un LET. » Une trentaine de personnes s’étaient déplacées pour participer à l’atelier dans la salle des commissaires de l’école du Parchemin d’East Angus.

Un impact qu’on estime faible
Une triple membrane étanche viendra sceller le sol du lieu d’enfouissement et, à terme, une membrane finale est apposée par-dessus la sous-section, ou cellule, une fois sa pleine capacité atteinte. Grâce à ces standards, on estime que « les risques de contamination des eaux de surface et souterraines sont considérés faibles, voire nuls, car l’étanchéisation du LET projeté va empêcher toute contamination potentielle. »

La qualité des eaux souterraines est évaluée au moins trois fois par année. Selon la loi, l’exploitant d’un lieu d’enfouissement technique est tenu de prélever des échantillons et de les faire analyser pour contrôler la présence de 24 substances potentielles, comme le cyanure, le mercure ou le plomb.

Sur le site existant de Valoris, la qualité des eaux souterraines respecte généralement les normes. Pour le site de l’agrandissement projeté, des dépassements se sont déjà produits à cause de la détection de manganèse et de coliformes fécaux. On explique la présence de ces derniers par la grande population de goélands se nourrissant sur place et dont les déjections pouvaient hausser les résultats.

Les prochaines cellules du LET sont, pour le moment, couvertes à 70 % de forêt. Les peuplements recensés sont plutôt jeunes et dominés par des feuillus comme l’érable, le peuplier et le bouleau jaune. On assure qu’aucun écosystème forestier exceptionnel, comme une forêt rare ou ancienne, n’a été répertorié.
De même, le territoire visé par l’agrandissement héberge 32 espèces d’oiseaux, dont aucune à statut précaire. La perte de milieux humides engendrée par l’extension du LET sera compensée par l’entreprise. Le type exact de compensation sera décidé au cours des prochaines semaines. Celui-ci pourrait prendre une forme monétaire ou celle d’un projet d’aménagement approuvé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Des résidents méfiants
À mi-chemin de l’atelier, les participants se sont réunis pour débattre de l’information qu’il venait de recevoir et faire part de leurs commentaires aux dirigeants de Valoris. René Vachon est un citoyen du Haut-Saint-François qui fait partie du comité de vigilance de la régie intermunicipale. Pour avoir assisté à plus d’une réunion de Valoris, il estime que l’entité « agit en bon citoyen corporatif. » Il a surtout exprimé ses craintes quant à l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire (LES) dont « le jus de poubelle » reste moins bien balisé que les matières enfouies dans un LET.

Luc Lemieux, qui habite à 3,5 km du site de Valoris, estime que l’entreprise « ne fait pas sa job. » Il aimerait voir un plus grand respect de la mission première de l’organisme qui est la valorisation.

La conseillère du Canton de Hampden, Monique Scholz, s’est dite inquiète que la MRC et la grande région de Sherbrooke, la principale utilisatrice du site, soient presque absentes. « Ça me chicote beaucoup. On parle d’un grand projet collectif avec lequel on a eu bien des frustrations et dont certaines persistent encore. On fait ce projet d’acceptabilité sociale parce qu’on veut faire mieux, mais où sont mes collègues des autres municipalités ? »

Les deux prochains ateliers thématiques se tiendront les 27 avril et 25 mai. Ils porteront sur la qualité de l’air et l’intégration au paysage des futurs monticules du LET. L’activité du 15 juin permettra de répondre à certaines questions qui ont été exprimées au fil du temps par les citoyens et qui étaient demeurées sans réponse. Peut-on aménager un LET dans une mine désaffectée ? et Pourquoi le site de Bury a-t-il été choisi pour accueillir un lieu d’enfouissement ? en sont des exemples.

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Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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