Les chasseurs rencontrent le député Jacques

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À l’initiative de Sylvie Lapointe, mairesse de Cookshire-Eaton, Luc Veilleux et Manon Élisabeth Carrier, représentant les chasseurs de la municipalité, ont rencontré pendant un peu plus de 30 minutes samedi passé, le député de Mégantic, François Jacques, pour lui faire part des doléances et craintes qu’ils ont envers la loi sur l’immatriculation des armes à feu sans restriction au Québec, communément appelé le registre d’armes à feu.

Mme Lapointe s’était engagée à orchestrer une rencontre avec les divers intervenants et d’y assister, mais sans prendre la parole. Cela faisait suite à la décision du conseil municipal de rester neutre dans le dossier et de ne pas adopter de résolution contre la loi, comme le réclamaient les chasseurs. C’est à l’unanimité lors d’une réunion de travail précédent la dernière séance régulière du conseil que les élus en soient venus à cette décision. « On n’a pas travaillé sur une loi provinciale, c’est une juridiction provinciale. La responsabilité est vraiment individuelle pour chaque personne. Selon nous, on n’a pas à prendre de décision sur ça. On reste vraiment neutre », de mentionner Mme Lapointe au terme de la séance du 1er avril dernier. Évidemment mécontent, M. Veilleux laissait entendre : « je vous le dis là, je ne compte pas de menteries, mec la chasse commence c’t automne, si Cookshire n’adhère pas à ça, vous allez voir que ça va passer droite. Je peux vous le garantir, c’est sûr à 100 %, le monde va aller à East Angus, monter à Chartierville pour aller chercher une poche de pommes. Vous allez voir que les chasseurs, ça se tient pis pas à peu près. »

Relative satisfaction
Sans obtenir d’engagement du député, les représentants des chasseurs sortent de la rencontre tout de même satisfaits. « Il a pris le temps de nous écouter comme il faut. Comme il dit, c’est pas contre nous autres, ils sont pris avec la loi et ils vont la modifier », d’exprimer M. Veilleux. « Probablement, la loi est là pour rester, mais on peut-tu s’assurer au moins que ça soit écrit que ça sera toujours gratuit pour les utilisateurs », d’ajouter Mme Carrier. M. Jacques retient que les représentants lui ont fait part qu’ils ne voulaient pas de registre d’armes à feu, mais que la loi est adoptée depuis juin 2016 et en application depuis le 29 janvier 2019. Le député mentionne avoir réitéré que son gouvernement propose des modifications pour atténuer la loi. Il fait part de la longueur du canon, la durée concernant l’obligation d’aviser le système d’immatriculation des armes à feu lors d’un changement temporaire du lieu où est conservée une arme à feu ainsi que l’enregistrement d’un seul numéro de série de l’arme. M. Jacques rappelle que les divers groupes auront l’opportunité de présenter leur argumentation lors d’une commission parlementaire à cet effet et dont la date reste à être déterminée. Il reconnaît que le comté renferme plusieurs chasseurs et affirme être au fait des préoccupations de ces derniers, mais ajoute « ça n’impute rien aux chasseurs, il n’y a aucuns frais » tout en les invitant à enregistrer leurs armes.

Tournés vers la ville
Si les deux représentants des chasseurs semblaient satisfaits du temps que leur a consacré le député, ils ne cachaient pas leur déception envers la position de neutralité de la municipalité de Cookshire-Eaton. Mme Carrier aurait apprécié que la municipalité pose un geste quelconque « juste de dire, on vous appuie la gang, une tape dans le dos » aurait été appréciée, dit-elle. D’ailleurs, elle a bien l’intention de relancer le conseil municipal lors de la prochaine séance de mai. Plus de 220 municipalités au Québec auraient adopté des résolutions en faveur des chasseurs et contre le registre des armes à feu. De ce nombre, on en relève quatre dans le Haut-Saint-François dont Ascot Corner, Chartierville, le Canton de Newport et East Angus.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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