Travail invisible : Une facture symbolique de plusieurs millions

L’action du Centre de femmes La Passerelle contre la charge mentale et le travail invisible a rassemblé une quinzaine de manifestantes. Celles-ci sont allées à la rencontre des passants et des automobilistes d’East Angus.

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, le Centre des femmes La Passerelle a tenu une action citoyenne dénonçant la charge mentale et le travail invisible. Une quinzaine de femmes mobilisées ont distribué des tracts aux passants et automobilistes au coin des rues Angus Nord et Saint-François, à East Angus, sur l’heure du diner.

L’organisatrice de l’activité, Camille Marquis, voulait un équivalent aux marches du 1er mai qui se tiennent dans les villes comme Sherbrooke. On y célèbre alors les combats des travailleurs et des travailleuses. Pour l’initiative locale, on a procédé à une distribution de tracts et à des prises de paroles. L’objectif de ces actions visait à faire reconnaitre le travail invisible, obtenir une meilleure répartition des tâches de même que l’équité salariale.

Partager sa réalité
En vue de la journée du 1er mai, l’R des centres de femmes du Québec a lancé un calculateur en ligne visant à documenter le nombre d’heures que les femmes passent chaque semaine à travailler gratuitement, au bénéfice de leur ménage et de la société. L’outil a fait grandement parler de lui avec des mentions dans La Presse et de la part de personnalités comme Mitsou et Véronique Cloutier. Marilyn Ouellet, agente à La Passerelle, parle d’une « couverture exceptionnelle au-delà de nos espérances ».

Étant l’une des premières à prendre la parole lors de la mobilisation à East Angus, Viviane Doré-Nadeau, directrice de ConcertAction Femmes Estrie, a dévoilé ses propres résultats du calculateur de travail invisible. Elle rejoignait la moyenne des 3600 répondantes qui estimaient leur charge de travail à la maison à 25 heures par semaine. « Les femmes, on soutient la société, puis c’est pas du tout reconnu à sa juste valeur, ce travail-là qu’on fait. »

L’organisatrice Camille Marquis a souhaité partager sa situation actuelle de stagiaire au Centre des femmes du Haut-Saint-François La Passerelle. Outre son stage non rémunéré à temps plein, celle-ci doit conjuguer avec des travaux scolaires et un emploi rémunéré à temps partiel. Elle estime ses semaines de travail à 50 heures par semaine. C’est le genre de situations qui l’a conduite à vivre deux burn-out d’affilée dans le passé.

Une note salée ?
Au plan provincial, l’R des centres de femmes du Québec et ses 87 centres membres souhaitent déposer une facture symbolique au gouvernement Legault le 1er octobre prochain. Dans le cadre de cette Journée nationale des centres de femmes, les membres souhaitent ainsi chiffrer le travail invisible et le faire reconnaitre.

À l’échelle locale, la mobilisation à East Angus a permis de distribuer une soixantaine de tracts. L’organisatrice Camille Marquis dit avoir constater que les femmes vers lesquelles elle allait ne s’arrêtaient pas par manque de temps, alors que les hommes étaient beaucoup plus réceptifs au sujet de la charge mentale.

Il est possible de remplir le calculateur en ligne de l’R au www.rcentres.qc.ca/travail-invisible.html.

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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.
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