Cookshire-Eaton demande une rencontre avec Valoris

La mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, demande une rencontre le plus rapidement possible avec Valoris.

La mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, ne décolère pas face à l’annulation à la dernière minute d’une rencontre impliquant les représentants de Valoris et les élus municipaux. Outrée de la situation, elle soutient : « on est partenaire et je considère qu’on n’est pas traité comme un partenaire. Moi, j’irais m’assoir avec mes partenaires. »


L’objectif de la rencontre, prévue le 12 août et à laquelle étaient conviés le président, le vice-président et le directeur général de Valoris, visait à obtenir des réponses, explique-t-elle, quant aux mesures mises de l’avant pour redresser la pente avec chiffres à l’appui. La municipalité demandait à l’organisme de présenter son plan d’affaires, son plan de redressement, les projections de rendement ainsi que les années de réalisations des étapes. Mme Lapointe soutient que ces informations sont essentielles pour la préparation des prévisions budgétaires 2020 et voir pour l’avenir. Valoris aurait plutôt suggéré une rencontre vers la mi-octobre. « Nous autres, à la mi-octobre, on a quasiment la moitié de notre budget de fait. Je trouve ça très décevant. On avait des questions à poser. » La mairesse ajoute que la municipalité a mandaté son directeur général pour effectuer un rapport d’analyse sur la situation des matières résiduelles de la ville ainsi que des scénarios de projection en lien avec Valoris pour les années à venir. « On avait des petits points à proposer. Il (Valoris) aurait pu nous dire si on est dans le champ ou non. » Mme Lapointe admet que Robert Roy, vice-président de Valoris et préfet de la MRC du Haut-Saint-François, s’est présenté à la rencontre, mais ne pouvait apporter les réponses souhaitées.
La récente augmentation des tarifs d’enfouissement de 133 $ à 237 $ la tonne, rétroactive au 1er avril, représente une hausse de 78 %, soit 200 000 $ pour la municipalité. « Là, j’ai 200 000 $ qu’il faut que je trouve à éponger dans le budget 2019. Va falloir que je coupe quelque part dans mes opérations. On avait deux projets qu’on était supposé commencer; on va les retarder à 2020. On commence à revoir où couper, des bouts de chemin, des trottoirs, des petits projets de 30 000 $, 40 000 $. On va essayer de gratter un peu partout pour avoir notre 200 000 $. Pour 2020, c’est pas prévu, on va essayer de passer à côté, mais je n’aurai peut-être pas le choix d’imposer une taxe spéciale Valoris à mes citoyens. J’ose espérer que j’aurai des réponses à présenter. »


Mme Lapointe se montre inquiète quant à l’avenir de Valoris. Elle y voit un gouffre sans fond et manifeste une confiance mitigée envers les chiffres avancés. L’organisme a déjà indiqué des hausses portant le coût à 241 $ la tonne d’enfouissement en 2020 et 243 $ pour 2021 avec une indexation de 2 % chaque année. Avec l’expérience du passé, la mairesse craint que le coût explose encore tout en rappelant qu’il y a une dette de 44 M$. La part que devrait assumer Cookshire-Eaton, si elle désirait se retirer de Valoris, serait de 5 M$, prétend-elle. La mairesse précise aussitôt ne pas en être rendue à cette réflexion, mais tous les scénarios seront envisagés. Elle avoue ne pas être la seule municipalité dans cette situation et souhaite que d’autres lèvent la main. Mentionnons que Cookshire-Eaton projette investir approximativement 120 000 $ pour l’implantation des bacs bruns en 2020. Cette initiative devrait permettre de réaliser des économies, de prétendre Mme Lapointe.


Pour sa part, le maire de Westbury, Gray Forster, trouve la facture salée. « Pour nous, c’est 30 000 $, c’est important pour notre petite municipalité. » M. Forster manifeste son inquiétude quant à l’avenir et soutient que la contribution financière à Valoris réduit la marge de manœuvre de sa municipalité à participer à d’autres projets comme celui du plateau sportif à East Angus.


Réaction
Par voie de communiqué, le président de Valoris et maire de Sherbrooke, Steve Lussier, dit comprendre la situation de Cookshire-Eaton et des autres municipalités, mais n’a pas l’intention de donner de l’information sur les orientations futures et sur le plan de redressement avant que les membres du conseil d’administration de Valoris en prennent connaissance. « Il est tout à fait normal qu’une municipalité veuille préparer l’année financière qui s’en vient de manière rigoureuse. C’est justement pour cette raison que nous voulons leur fournir la meilleure information possible. De plus, il serait irresponsable de notre part de s’avancer sur les différentes orientations de Valoris sans en parler aux membres du conseil d’administration d’abord. » Une réunion régulière du conseil d’administration est prévue pour le 22 août où ces dossiers seront abordés, précise-t-on dans le communiqué. Il est également indiqué que « la direction de Valoris n’émettra pas de commentaires sur ces sujets d’ici la présentation de son budget au début octobre. »


Préfet
M. Roy mentionne avoir rencontré les représentants de Cookshire-Eaton à titre de préfet de la MRC. Il admet qu’il ne pouvait répondre aux questions formulées du fait qu’elles font l’objet d’un travail présentement et doivent être présentées au conseil d’administration préalablement. « Moi, la rencontre, c’était plus pour voir si leur enlignement qu’il était pour faire pour dévier des matières était en parallèle avec Valoris. » D’autre part, M. Roy mentionnait avoir une rencontre prévue avec tous les maires ce mercredi « pour leur demander qu’est-ce qu’ils ne comprennent pas dans la rencontre qu’on a eue avec M. Gélinas sur les enlignements futurs de Valoris. Je vais faire le point pour savoir qu’est-ce qu’ils ont besoin de savoir de plus comme information, parce que lors de cette rencontre, tout le monde était d’accord avec notre enlignement et des prévisions 2020, 2021. » La rencontre qui se fera à huis clos précédera la séance publique de l’assemblée régulière des maires de la MRC du Haut-Saint-François.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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