Jean Rousseau, Parti vert
Le candidat dans Compton-Stanstead, Jean Rousseau, qui entame sa quatrième campagne électorale, cette fois sous la bannière du Parti vert, fait preuve de réalisme. Conscient que ses chances de l’emporter sont plutôt minces, il entend néanmoins profiter des prochaines semaines pour mettre à l’oreille des gens les choses à travailler, dit-il, que ce soit en environnement, foresterie, agriculture, salaire minimum garanti et autres. Il dit également ne pas croire en l’avenir de l’aéroport de Sherbrooke sous la forme de vols commerciaux.
Celui qui a été député de Compton-Stanstead sous les couleurs du NPD de 2011 à 2015 souligne que son transfert au Parti vert s’inscrivait dans la force des choses. « Ça faisait longtemps que je parlais d’environnement. Le décès de Jack (Jack Layton, ex-chef du NPD), ça éteint un peu le feu. Le NPD n’a jamais été le même après. » Loin d’être abattu, le candidat reprendra le bâton du pèlerin et fera du porte-à-porte pour diffuser son message. « J’aurai des dépliants et quelques pancartes, mais ma campagne sera axée sur le porte-à-porte. J’ai toujours été bien accueilli, les gens me reconnaissent. »
Les sujets qu’entend débattre M. Rousseau sont directement liés à l’environnement, mais sa position sur l’avenir de l’aéroport de Sherbrooke tranche avec les efforts déployés. Le candidat ne croit pas que l’aéroport prendra son envol avec une desserte pour vols commerciaux. « Ça, c’est aberrant, moi, j’ai vraiment changé. J’ai fait un 180 degrés là-dessus. Moi, je suis pu d’accord avec ça. Le projet qui depuis maintes années d’avoir une desserte à l’aéroport de Sherbrooke pour faire des vols commerciaux, moi, j’ai tout le temps été septique pour ça. Mais à l’époque, je me disais ben oui je suis en faveur parce que ça va créer du développement tout ça. Oubliez ça, ce qu’on a besoin, c’est du train. Il faut développer les voies ferroviaires, passagères, ça bien plus d’importance avec des trains électriques, ça réduirait les gaz à effet de serre. T’as pas besoin d’aller longtemps en Europe pour voir que ça marche. » M. Rousseau se montre sans équivoque, il ne mettrait aucun effort dans le dossier de vols commerciaux, même qu’il suggère « que la ville de Sherbrooke vende l’aéroport à la MRC du Haut-Saint-François et ils vont la développer. ».
Dans un autre ordre d’idée, le candidat estime que la députée-ministre de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a effectué du bon travail dans l’ensemble, mais lui reproche de ne pas avoir suffisamment défendu la gestion de l’offre. « Mme Bibeau n’a fait aucune pression pour protéger la gestion de l’offre. » Dans le même esprit, M. Rousseau estime qu’il est nécessaire de faciliter le transfert de fermes familiales. « Elles sont vivantes, mais très fragiles. Il faut protéger les petits producteurs. » Le candidat du Parti vert estime que Mme Bibeau s’est bien tirée d’affaire à titre de ministre, mais négligé son comté en étant peu présente. « Je suis déçu. Je m’attendais à ce qu’elle crée des emplois. Concrètement des emplois stables à temps plein bien rémunérés, ça il y en a pas de nouveaux. Ce qu’on a dans les shop, c’est encore des emplois à 13 $ de l’heure pis à temps partiel, à contrat, on sait pas quand tu vas être slaqué ou rappelé. Je pense que là-dessus, ça n’a pas changé. On s’attendait à ce qu’elle en crée de bons emplois, de hauts niveaux et ça, on n’en a pas eu. »
Dans un autre ordre d’idée, M. Rousseau souhaite que l’état favorise davantage le développement d’automobiles électriques et pourquoi pas des pick-up électriques, lance-t-il. Au chapitre de la foresterie, il estime que les propriétaires sont sous-payés. « Les gens n’ont pas le prix adéquat pour ce qu’ils font. »
Préserver la qualité de l’eau, l’éducation, la justice sociale, le revenu minimum garanti, la qualité de vie, les vétérans, les personnes âgées sont des thèmes auxquels le gouvernement doit se concentrer. Une façon d’y arriver, estime M. Rousseau, est « de couper dans les 27 G$ de subventions données directement et indirectement aux grandes pétrolières. » Il suggère également de faire le ménage dans les échappatoires fiscales afin de récupérer cet argent.
La préservation du territoire préoccupe le candidat. On compte sept postes frontaliers dans le comté et les gouvernements libéraux et conservateurs n’ont cessé de réduire les effectifs. « Il y avait 35 agents de la GRC qui patrouillaient les frontières à une époque et c’est descendu à 17 et je pense qu’ils vont être cinq ou six avant longtemps. »
Conscient que ses chances de l’emporter sont minces, le candidat Rousseau serait satisfait d’une troisième place, mais laisse la porte ouverte à une surprise.