Une formation pour sauver des vies contre les gaz toxique dans les silos

Le propriétaire de la Bergerie Malvibois, Marie-Antoine Roy, souhaite par son initiative, sensibiliser les producteurs aux dangers que représentent les silos et les convaincre d’utiliser les diverses méthodes préventives et outils pour éviter le pire.

Les silos trônent majestueusement sur les fermes et offrent un beau coup d’œil. Mais ils sont également dangereux puisqu’ils contiennent des gaz d’ensilage hautement toxiques. C’est pour dénoncer la dangerosité et sensibiliser les producteurs aux risques d’intoxication que le propriétaire de la Bergerie Malvibois, Marie-Antoine Roy, tenait sur ses terres, avec la collaboration de l’UPA Estrie, la première d’une série de six ateliers d’information, qui se déplaceront à l’ensemble des six MRC de l’Estrie.


Les silos font des victimes, pas moins de quatre producteurs sont décédés au cours des 12 derniers mois au Québec en raison d’inhalation de gaz. Plus près de nous, un producteur de Saint-Herménégilde, Nicholas Lanciaux, un proche de M. Roy, est décédé en juillet dernier, après être tombé dans un silo. « Quatre morts cette année, s’en est trop. C’est un peu en mémoire de Nicholas et pour sensibiliser les producteurs aux risques que je fais ça.

Nous, ça fait sept ans qu’on s’est équipé pour les détecteurs de gaz. Il y a des méthodes de travail qu’il faut adopter, comment faire pour aller dans les silos, quoi faire comme prévention et quel outil on peut avoir. Les détecteurs de gaz, c’est l’idéal », d’assurer M. Roy. Il rappelle que les détecteurs lui ont permis d’éviter le pire, il y a quelques années, alors qu’un employé s’apprêtait à entrer à l’intérieur d’un silo.


Martin Caron, 1er vice-président à l’UPA, était sur place avec divers intervenants du monde agricole, fournisseurs d’équipement et autres. Des représentants de la CNESST avaient été invités pour l’occasion et jouaient un rôle d’observateur afin de s’assurer que la bonne information était diffusée. Pour M. Caron, l’occasion était belle pour prendre le pouls. « À l’Union provinciale, on a décidé de mettre en place une table sur la santé et la sécurité au travail sur les entreprises agricoles. On va faire affaire avec différents partenaires et aujourd’hui, on a différents partenaires qui vont venir à cette activité-là pour faire la promotion de bonnes méthodologies, les bons équipements. » M. Caron mentionne que la table devrait tenir une première rencontre au cours des prochaines semaines.


Valérie Giguère, préventionniste pour la Mutuelle de prévention au niveau de l’UPA Estrie, et Marie Ménard, coordonnatrice en santé et sécurité du travail pour l’UPA, insistent sur l’importance de donner l’information sur les bonnes méthodes de travail. « Techniquement, on n’est pas supposé d’entrer dans les silos, mais il arrive qu’on n’ait pas le choix. Il y a des méthodes de travail établies qui peuvent être sécuritaires, qui peuvent permettre que les producteurs ne mettent pas leur vie en danger. L’objectif est de faire un atelier dans chacune des MRC pour toucher le plus de producteurs possible en région », d’exprimer Mme Giguère.


Une représentante d’un fournisseur de produits sécuritaires a rappelé, au cours de l’atelier, les différents types de gaz présents dans les silos et les fosses notamment le dioxyde de carbone, dioxyde d’azote, l’ammoniac et le méthane. Elle a mis en évidence les différentes mesures de sécurité avant d’entrer à l’intérieur d’un silo comme s’assurer qu’il est bien ventilé. Parmi les moyens sécuritaires à utiliser, elle fait mention du détecteur de gaz, le port du harnais avec un ancrage, des protections respiratoires comme le port d’un masque et des bonbonnes à oxygène. Plus d’une trentaine de producteurs ont participé à la rencontre. Certains se sont montrés intéressés à se prémunir de détecteurs de gaz au terme de la rencontre.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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