De gauche à droite : Yves Gilbert (président Commission scolaire des Hauts-Cantons), Michael Murray (président Commission scolaire Eastern Townships), Jean-Philippe Bachand (président Commission scolaire des Sommets) et Gilles Normand (président Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke)
Le président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons, Yves Gilbert, et ses trois collègues, soit Michael Murray, président de la Commission scolaire Eastern Townships, Jean-Philippe Bachand, président de la Commission scolaire des Sommets, et Gilles Normand, président de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, ont exprimé leur désaccord commun face au projet de loi 40. Ils ont demandé son retrait et de mener une vaste consultation sur cette question.
Telle est la position défendue par les représentants des entités scolaires au cours de leur récente rencontre avec le député de Richmond, André Bachand. Rappelons que les quatre présidents font front commun contre la décision du gouvernement d’abolir les commissions solaires.
Selon M. Gilbert, cette décision n’est pas une nécessité dans l’immédiat. « Le monde de l’éducation a des défis beaucoup plus urgents à relever que de brasser des structures pour des motifs idéologiques. Parmi les choses urgentes à faire, c’est de réinvestir dans l’éducation, de réparer nos infrastructures et de travailler à la réussite éducative des élèves. »
Il explique que le projet de loi peut causer des préjudices aux régions, notamment sa perte d’autonomie. Il croit en l’importance d’avoir une représentation territoriale et n’est aucunement d’accord avec le fait de centraliser les pouvoirs au gouvernement. « Les commissions scolaires ne sont pas opposées à toutes réformes de la gouvernance scolaire à l’échelle locale et régionale, mais elles tiennent à préserver la décentralisation des pouvoirs vers les communautés locales et régionales. Elles dénoncent une réforme qui vise à centraliser toutes les décisions autour du ministre, comme ce qui est arrivé dans le domaine de la santé et des services sociaux. » Ce sont tous des aspects qui ont été portés à l’attention de M. Bachand et dont M. Gilbert croit qu’ils méritent une réflexion sérieuse.
Il exprime également son mécontentement face à l’attitude du ministre. « Je dénonce le mépris du ministre envers les commissaires scolaires au Québec. On m’a appris à l’école que le respect était une valeur importante pour la vie en société. »
Durant cette rencontre, M. Gilbert expliquait également les raisons pour lesquelles il croit important de maintenir les commissions scolaires. Il souhaite que les citoyens réalisent que l’éducation est importante dans nos MRC et que les élus scolaires peuvent faire une différence pour chaque école de chaque village. Il faut avoir « une voix qui parle au nom des citoyens en éducation », mentionne-t-il, et c’est ce qui, selon lui, va se perdre avec le projet de loi.
Du côté de la Commission scolaire Eastern Townships, M. Murray est également fort mécontent du contenu du projet. « Le ministre de l’Éducation crée non seulement deux classes de citoyens, les citoyens francophones et anglophones, avec son projet, mais il va créer de nouveaux problèmes dans le monde des écoles pour des motifs purement idéologiques. »
En participant à cette rencontre, M. Gilbert souhaitait obtenir un dialogue avec le représentant du gouvernement. Il se considère chanceux d’avoir pu discuter de la problématique avec le député puisque ce n’est malheureusement pas le cas pour toutes les MRC, mentionne-t-il. Ses propositions ont été transmises et maintenant il espère être invité à aller faire une représentation parlementaire.