Installation performance : La solitude à travers plusieurs médiums

À travers son installation performance, l’artiste Grégoire Ferland a été en mesure de faire vivre, voir, ressentir et entendre ce que représente l’état d’âme de la solitude.

La solitude, il y en a diverses sortes. L’artiste, Grégoire Ferland, a réussi avec une poignée de collaborateurs, à faire vivre, voir, ressentir et entendre ce que représente cet état d’âme à travers une installation performance qu’il a récemment présentée à son atelier d’East Angus. Une trentaine de personnes ont eu le privilège de vivre l’expérience hors de l’ordinaire.

L’artiste a expérimenté la solitude bien malgré lui. « Il y a la solitude imposée, le moment où une personne proche décède. Le vide arrive. Il n’y a plus personne dans la maison, plus personne dans la cuisine. Là, tu manges tout seul, c’est le silence, le vide. Moi, je n’avais jamais vécu ça. Après ça, dans le temps, il y a la solitude acceptée. Après des années et des années, je me dis, je suis capable de vivre tout seul. J’apprivoise mes secteurs et après, la solitude normale que tu vis. C’est un peu ça qu’on a développé. On a réuni cinq ou six personnes pour écrire des textes. Je voulais d’autres personnes qui ont vécu la solitude. Je voulais avoir d’autres idées. » Il n’y a pas d’âge pour la solitude, explique l’artiste. « La solitude, on la vit tous que ce soit en couple, l’ado dans la cave. C’est tout le monde et c’est normal. Pour certains, la solitude avait une dimension différente. J’ai regroupé tout ça. »

Le sculpteur, peintre et poète, a mis à contribution son installation artistique composée de cordes pour illustrer, visualiser dans un espace concret le thème Solus. « J’avais une installation de cordes que je m’étais servie. Dans ces cordes-là, ça fait des chambres, des murs, des boîtes. Je me suis dit : on va installer des danseurs qui vont interpréter les textes, qui vont être lus par des personnes », en occurrence Francine Lemay et Gérald Marquis. Les danseurs Amélie Lemay Choquette et Simon Durocher Gosselin ont transmis à travers les mouvements l’intensité et l’intemporel de la solitude. À cette grande fresque de performance, M. Ferland y a ajouté un autre médium, soit la peinture. Avec la participation du cinéaste, Sébastien Croteau, de L’Inconnu dans le noir, l’artiste hôte a projeté ses oeuvres sur les cordes offrant simultanément une autre dimension s’ouvrant sur un vaste éventail de significations. En guise d’introduction étaient projetés sur un mur divers extraits de reportages, bulletins de nouvelles et chansons mettant bien en contexte le thème de la solitude.
L’installation performance est le fruit de six mois de travail impliquant plusieurs personnes dont quelques collaborateurs pour la rédaction de textes. « C’était assez nouveau pour moi parce que je faisais toujours des expositions où tu es seul. Là, tu es avec un groupe, c’est différent. » Dévoué envers son art, l’artiste avait invité par le biais des médias sociaux les gens à assister gratuitement à la prestation. Supportant entièrement les coûts de cette production, l’artiste laisse tomber « je le fais par amour et passion. »

Article précédentArticle suivant
Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
©2024 Journal Le Haut-Saint-François