C’est entourée de ses proches et collaborateurs que la députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a appris que les électeurs lui faisaient confiance pour un second mandat.
La députée sortante de Compton-Stanstead, représentant le Parti libéral du Canada, Marie-Claude Bibeau, et son équipe étaient tout sourire au terme d’une longue soirée d’élection du 21 octobre dernier. C’est par une confortable majorité de plus de 3 000 voix aux dépens de son plus proche rival, le candidat du Bloc Québécois, David Benoit, que l’ancienne ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire a été réélue.
En début de soirée, la tension était palpable dans l’entourage de Mme Bibeau. Mais rapidement, elle a pris l’avance, creusant un écart tout au long de la soirée, ce qui a contribué à détendre l’atmosphère et ramener le sourire sur les visages. Toutefois, ce n’est que vers 23 h 45 que Mme Bibeau a été proclamée réélue, ce qui a été accueilli par une salve d’applaudissements de ses proches et partisans réunis au Pub Le Lion d’Or secteur Lennoxville à Sherbrooke.
Fière du travail accompli, Mme Bibeau tenait à être entourée de son équipe au moment de s’adresser à la presse. « On a travaillé tellement fort avec une équipe extraordinaire. On n’a rien pris pour acquis, on savait que ça pouvait tourner de côté du jour au lendemain. On a été présents sur le terrain durant quatre ans, on n’a pas commencé il y a six semaines et ce soir, j’apprécie que les gens de Compton-Stanstead me fassent encore confiance. »
À l’aube d’entamer un second mandat, Mme Bibeau se montrait guère inquiétée d’œuvrer au sein d’un gouvernement minoritaire. « Ça fait de la peine de perdre des collègues que j’aime beaucoup, mais les Canadiens ont décidé qu’ils voulaient continuer d’aller de l’avant avec un gouvernement libéral, un gouvernement progressiste. C’est bon de savoir qu’on va pouvoir continuer à travailler pour l’environnement entre autres et pour plus d’équité sociale, ça me rassure », exprime-t-elle.
Quant à son avenir au sein du gouvernement Trudeau, Mme Bibeau soutient que cet aspect demeure à la discrétion du premier ministre. Toutefois, elle aimerait bien poursuivre comme ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. « J’adore travailler avec les gens, mais je suis avant tout la députée de Compton-Stanstead. C’est sûr que je vais continuer à représenter ma région d’abord et avant tout et les régions du Québec de façon générale aussi avec une voix très, très forte parce c’est quelque chose qui me tient à cœur la vitalité de nos régions, les fermes familiales, c’est un rôle que je vais prendre très à cœur. »
Bloc
Une semaine avant la tenue des élections, le plus récent sondage donnait la libérale et le bloquiste au coude à coude. Au soir de l’élection, David Benoit était un peu déçu du résultat, mais « compte tenu du défi que j’avais à relever, je suis tout de même très, très satisfait. J’aurai causé des petites frousses aux libéraux dans Compton-Stanstead durant la campagne », lance-t-il. En guise de réconfort, M. Benoit fait remarquer la performance de sa formation politique sur la scène nationale et de son chef, Yves-François Blanchet.
Interrogé à savoir s’il songeait à se présenter à nouveau lors d’une prochaine campagne, étant donné que la durée de vie moyenne d’un gouvernement minoritaire est de 18 mois, M. Benoit dit avoir apprécié l’expérience, mais ne peut s’engager pour l’instant. « J’ai pas encore de décision prise par rapport à ça. On voit que le mouvement est bien vivant.
Je ne compte pas abandonner, depuis que j’ai 13 ans que je veux faire de la politique, je ne peux pas m’arrêter là. Ce n’est que partie remise, mais je ne peux pas m’engager à quoi que ce soit, là c’est sûr. » Mentionnons que Marie-Claude Bibeau a obtenu 37,3 % des voix comparativement à 32 % pour David Benoit.
Vert
Au terme des résultats, le candidat du Parti vert, ex-député néodémocrate dans Compton-Stanstead, Jean Rousseau, s’est dit déçu des résultats obtenus au niveau national et dans le comté. M. Rousseau n’avait pas caché son désir de récolter 10 % des votes exprimés. « Je suis déçu du bureau chef. Je comprends qu’on est un petit parti, mais on n’a pas eu le soutien pour nos comtés. » Interrogé à savoir s’il sera à nouveau sur les rangs dans une éventuelle élection, M. Rousseau rétorque : « moi, c’est pas du tout certain. Je n’en ai aucune idée. »