Inspirée des sons de la nature et du corps humain : Un CD hors des sentiers battus

Capter les sons dans la nature et les partager sur un album ou autrement font le bonheur de l’artiste. Crédit photo Sébastien Croteau.

Artiste multidisciplinaire, Claude-Andrée Rocheleau, participante à deux reprises à RURART et maintenant résidente de Cookshire-Eaton depuis deux ans, a choisi cette terre d’accueil entre autres pour la beauté des paysages et le réseau artistique qu’elle considère en pleine effervescence. Branchée, à l’écoute de la nature, elle s’en inspire à tout moment, enregistre les sons que ce soit les branches dans le vent, le craquement du sol sous les pas, les battements de son cœur et autres. Cette source d’inspiration, elle la transpose en musique et introduit les sons pour créer des pièces musicales sortant des sentiers battus. En pleine préparation du CD Enlever les couches, la compositrice interprète est fidèle à ses valeurs et projette de faire le lancement en nature vers le printemps ou l’été prochain.

L’artiste explique que le choix du titre correspond à sa démarche artistique de mettre des couches et enlever « les couches superficielles. Au niveau sonore, je compose en ajoutant des couches sonores une par-dessus l’autre, ce qui fait qu’à la fin, j’enlève. En musique, on a tendance d’en rajouter, rajouter. Je cherche à épurer, enlever et trouver l’essentiel, dans une pièce on peut même entendre le craquement d’une feuille. J’aime ça laisser la place au son. Dans les pièces, j’aime mieux que ce soit une fusion, un maillage des sons comme de l’aquarelle. Une couleur qui se transforme en une autre, c’est plus comme ça que je compose. »

Sa formation en musique classique et en danse auquel s’ajoute un bagage d’expériences artistiques comme le cinéma, théâtre lui permettent d’amener à bon port le projet qu’elle caresse depuis plusieurs années.
« C’est un projet qui remonte à 10 ans. J’avais envie de faire un album, mais le processus a été long. J’ai fait beaucoup de recherches avant de trouver ma couleur. Je n’avais pas confiance. J’ai fait écouter mes compositions à des amis. J’ai eu leur approbation et ça m’a donné confiance. »

Pour Claude-Andrée Rocheleau, le défi est de mettre ensemble les sons, produits par la nature, le corps humain et même les mouvements que lui inspire la danse afin de créer une rythmique, puis une mélodie. Tout ça est soutenu par des instruments comme un sitar, une contrebasse, des percussions, un instrument indien la shruti-box et beaucoup d’effets de voix, explique la compositrice.

L’album de plus ou moins une douzaine de pièces se veut tout en douceur et comprend de nouvelles compositions remontant à l’été dernier. La texture sonore vise à propulser l’auditeur au cœur d’un univers doux, naturel et enveloppant, explique-t-elle. L’artiste laisse aux personnes le soin de qualifier le CD selon leur appréciation. Ce qu’elle souhaite en revanche est que les gens l’écoutent avec leurs oreilles, leur cœur et leur âme. Que cela puisse créer un effet de méditation. Que les gens écoutent les éléments de la pièce et vivent leur propre expérience. « Je souhaite faire vivre une expérience méditative axée sur l’orchestration des créations sonores humaines au cœur de celles de mère Nature. Moi, quand je fais une chanson, ça me fait du bien. Je souhaite juste qu’elle fasse la même chose pour les autres. »
Sociofinancement
Afin de produire le CD, Mme Rocheleau a procédé par une campagne de sociofinancement dont l’objectif atteint était de 6 800 $. Le but de la démarche était multiple et permettait d’abord d’établir un contact avec les gens en plus de proposer un échange. Elle admet également que l’initiative apportait une certaine visibilité. « Ça m’a permis de me faire connaître et établir une grosse part de réseautage. »

Pour l’artiste, le lancement du CD ne sera pas une fin en soi au contraire. « Pour moi, c’est comme à la fois la fin d’un chapitre et le début d’un autre. Ça fait longtemps que je parle de faire un album. Là, je le fais. Pour moi, c’est comme une carte de visite. Je suis arrivée à toucher à la couleur de ma démarche artistique. C’est la fin d’une longue période de recherche et là ça laisse la place à une autre période de recherche. » Précédemment, Mme Rocheleau a réalisé le court métrage intitulé ÊTRE. Cette artiste multidisciplinaire ne se fixe aucune limite et poursuit sa quête artistique.

Quant à ses projets, elle en a déjà deux dans sa mire, dont un, en cours, concernant la danse et l’autre qui touchera le domaine du cirque. À cela s’ajoute un projet de couple, dit-elle, où avec son conjoint, ils travailleront à reproduire un paysage sonore avec des performances de danse.

L’artiste originaire de l’Abitibi a trouvé dans le Haut-Saint-François une source naturelle d’inspiration dont elle n’hésite pas à s’abreuver. Les personnes intéressées à se procurer l’album Enlever les couches peuvent communiquer avec Mme Rocheleau par courriel à l’adresse suivante : claudeandree@hotmail.ca ou sur le site web www.claudeandree.com

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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