Le vice-président de Valoris et préfet de la MRC du Haut-Saint-François, à gauche, Robert Roy, ainsi que le président et maire de Sherbrooke, à droite, Steve Lussier, sont fiers du plan de redressement qui a été adopté par le conseil d’administration.
Le conseil d’administration de la Régie intermunicipale du centre de valorisation des matières résiduelles du Haut-Saint-François et de Sherbrooke (Valoris) a adopté le Plan de redressement 2019-2021 lors de sa dernière séance régulière. Aucun détail n’a été dévoilé sur le document au moment de l’adoption, mais il est maintenant disponible sur le site Internet. Les intervenants misent sur une gestion serrée, une augmentation des contrats provenant de la construction, rénovation et démolition en plus d’obtenir, souhaite-t-on, cette fameuse reconnaissance du gouvernement pour les matières détournées de l’enfouissement.
« Je suis fier que le conseil d’administration ait adopté le Plan de redressement 2019-2021. L’équipe de Valoris, sous la gouverne du directeur général par intérim, Denis Gélinas, a accompli une tâche colossale au cours des derniers mois pour en arriver à son adoption. Le plan donne une vision d’ensemble de la situation dans laquelle se trouve Valoris aujourd’hui. Le plan trace le chemin à suivre dans les prochains mois avec des actions concrètes qui guideront Valoris sur la voie d’une rentabilité pérenne et enfin réussir sa mission environnementale en complément des 3RV-E », de mentionner le président de Valoris et maire de Sherbrooke, Steve Lussier.
Le vice-président et préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert Roy, est également fier du travail accompli. « Le plan de redressement 2019-2021 est rigoureux et repose sur des données très précises. Il faut aussi se rappeler que le plan est étroitement lié au budget qui est conservateur, mais qui permet à Valoris d’opérer sans crainte de demander un autre effort financier aux copropriétaires. J’aime comment nous avons fait les choses. En étant prudent, tout revenu supplémentaire viendra aider Valoris et nous pourrons ainsi prendre des décisions pour assurer notre avenir. »
M. Roy compare la situation de Valoris à « un écrasement d’avion dont la cause est due à une multitude de facteurs qui font qu’on arrive vers une problématique. Le gouvernement nous faisait des espoirs et on vivait en fonction des espoirs. Ce que le gouvernement sous-entendait, c’est jamais venu malheureusement. Présentement, on a adopté un budget qui fait que demain matin, les deux lignes de tri sont fermées, Valoris est capable de payer ses frais, de fonctionner. » Maintenant que le plan est adopté, M. Lussier entend bien le présenter et le défendre auprès du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, et du Transport, François Bonnardel, responsable de la région de l’Estrie. « La journée qu’on est capable d’avoir nos redevances, ça va changer la donne », précise M. Lussier.
Budget
Rappelons que le budget adopté pour 2020 s’inscrit à la hausse de 6,7 % comparativement à l’année dernière pour s’élever à 16 457 649 $. Les membres (municipalités) ont été mis à contribution en 2019 avec une majoration du tarif à la tonne atteignant 237 $ alors qu’elle sera de 241 $ pour la prochaine année. Dans le budget 2020, un montant de 1,476 M$ est prévu pour appliquer le plan de redressement. « Ce sont 1,2 M$ associés à une réserve pour équilibrer le remboursement de la dette annuelle. Si le remboursement de la dette dépasse le montant prévu, on puise dans ce montant sans augmenter les tarifs. Les 230 000 $ restants sont associés à des ressources qui nous aideront à mettre en place le plan de redressement », d’expliquer M. Gélinas.
Année charnière
Selon le directeur général, 2020 « c’est l’année charnière du plan de redressement. C’est elle qui va nous permettre de concrétiser ou non les niveaux de reconnaissance, les nouveaux contrats au niveau de la ligne du CRD, les nouveaux contrats avec les biogaz et les autres contrats qui sont en discussion. Ça va nous permettre de dire voici ce qui est le portrait des dépenses, des revenus. À l’heure actuelle, on est en bonne position pour avoir des revenus très intéressants et à long terme. » Rappelons que Valoris a conclu un partenariat avec une firme externe pour un projet-pilote sur cinq mois « qui devrait se concrétiser avec un contrat de quatre à cinq ans minimum avec des grandes capacités de matières qui vont nous permettre d’avoir un positionnement suffisant et être capable de mieux discuter avec ceux qui sont des valorisateurs. En ayant plus de volume, on obtient un meilleur prix. C’est comme ça, avec des petits pas, qu’on va aller chercher des revenus supplémentaires. Ces revenus-là vont remplacer les tarifs qui sont à la charge des membres actuels », de souligner M. Gélinas. Valoris effectue également des partenariats avec l’Université de Montréal et de Sherbrooke pour développer de nouvelles technologies à de meilleurs coûts.
Plan de redressement
Le processus de redressement 2019-2020 interviendra dans trois axes de développement et sept champs d’interventions. Les axes touchent la gestion des gisements de matières résiduelles, la reconnaissance et partenariats ainsi que la gouvernance et intendance.
Plusieurs mesures sont prévues das les champs d’activités comme augmenter l’approvisionnement avec l’ajout de 5 000 tonnes de déchets à trier et l’automatisation des opérations de tri sur un horizon de 3 à 5 ans. Il est également prévu l’agrandissement du LET et la valorisation des biogaz générés par les déchets enfouis. On souhaite établir une entente à long terme soit plus de 10 ans avec un partenaire. Obtenir la reconnaissance gouvernementale, appliquer les mesures de corrections proposées par la vérificatrice de la Ville de Sherbrooke font partie des actions à poser. Valoris compte faire un suivi aux six mois de l’évolution des mesures.
Chance au coureur
La mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, qui avait levé un drapeau rouge en septembre dernier, reconnaît l’effort déployé par les responsables de Valoris. « On reconnaît qu’ils ont travaillé fort, mais il y a beaucoup de si. Si le gouvernement nous donne des subventions, si des nouveaux clients arrivent. Mais au moins, ces si-là sont en procédure. Ils travaillent là-dessus. On va laisser la chance au coureur. J’ose espérer que les si vont devenir des choses très positives. » Mme Lapointe rappelle que la majoration du tarif à 237 $ la tonne pour 2019 représentait un déboursé de 311 000 $ non prévu pour la municipalité alors que le tarif pour 2020 est établi à 241 $ la tonne. La mairesse laisse entendre que les contribuables seront mis à contribution. « 2020 probablement, il va y avoir une petite ligne dans le compte de taxes qui va dire taxe spéciale Valoris. Probablement, on va être obligé de s’en aller là », complète-t-elle.