Pénurie de main-d’œuvre : Il existe des façons de contrer ce phénomène

Nous apercevons Jessica Mackey, coordonnatrice du CAMO Haut-Saint-François, et Bernard Ricard, directeur adjoint au CLD et membre du CAMO.

La rétention de personnel, la modernisation de l’entreprise et le recrutement de la main-d’œuvre dite éloignée du marché du travail sont trois pistes de solutions sur lesquelles travaille le Comité d’adaptation de la main-d’œuvre (CAMO) du Haut-Saint-François pour venir en aide aux entreprises.

Le CAMO est un collectif d’organismes visant à sensibiliser les entreprises aux solutions de main-d’œuvre, les soutenir dans les défis, sous différentes formes. « On peut offrir des initiatives qui peuvent se passer là, offrir de la visibilité, de la sensibilisation. On a déjà des organisations sur le territoire qui font des actions. C’est de les faire connaître davantage ou de diriger les entreprises vers ces organisations. C’est un travail de cohésion et de mettre de l’avant certains outils », d’expliquer Jessica Mackey, coordonnatrice de la ressource. Le CAMO Haut-Saint-François regroupe la SADC, le CLD, le CJE, Services Québec, la commission scolaire, la Chambre de commerce du Haut-Saint-François, Intro-travail ainsi qu’un représentant d’entreprise.

Main-d’œuvre
Il n’existe pas de recette miracle pour stabiliser et attirer la main-d’œuvre, mais bien une foule de choses imbriquée ensemble permettent de créer des conditions gagnantes. Trois blocs sont priorisés pour y arriver soit la rétention, la modernisation d’entreprise et la recherche de main-d’œuvre dite éloignée, mais pas nécessairement en terme de distance.
Mme Mackey mentionne que la rétention de main-d’œuvre peut se faire à travers une foule d’actions comme les conditions de travail, l’environnement, le climat, les relations interpersonnelles au sein de l’entreprise. La flexibilité de l’horaire de travail, offrir des services comme le transport, les valeurs environnementales de l’entreprise, le développement professionnel, les chances d’avancement et même l’image que projette l’entreprise sont d’autres aspects qui seront pris en compte par les travailleurs. Selon l’intervenante du CAMO, les statistiques démontrent qu’un employé sur deux est prêt à changer d’emploi pour améliorer sa qualité de vie. Cela démontre l’importance de bien connaître les valeurs de la nouvelle génération d’employés, explique-t-elle.

La modernisation des équipements, la technologie numérique, l’automatisation de l’entreprise pour faire plus avec moins d’employés est également une façon de contrer la pénurie de main-d’œuvre. Pour les travailleurs, avoir un emploi plus intéressant, travailler avec des équipements à la fine pointe de la technologie peut s’avérer stimulant. La gestion du changement et la modernisation des pratiques demeurent importantes et peuvent s’avérer un aspect attractif, précise Jessica Mackey. Les entreprises ne sont pas livrées à elle-même dans ce processus, il existe des programmes d’aide financière que ce soit pour la gestion des ressources humaines, pour l’innovation et autre. Investissement Québec et Défi innovation, qui est supporté notamment par la SADC et le CLD, peuvent apporter leur concours.

Le troisième bloc, la clientèle dite éloignée concerne entre autres, les femmes au foyer, des travailleurs expérimentés à la retraite ou sur le point de l’être, des personnes avec un handicap physique ou intellectuel et bien entendu l’immigration. Pour attirer tout ce beau monde, il importe pour les employeurs d’être imaginatif dans leur façon de faire. Une flexibilité au niveau de l’horaire de travail permettrait d’attirer des personnes qui auraient d’autres engagements personnels. Créer un poste partagé par deux personnes permettrait de conserver du personnel qui lorgnerait vers une retraite. L’aménagement du lieu de travail afin de permettre une personne en fauteuil roulant de s’intégrer sans compter l’appel à divers organismes pour recruter du personnel étranger sont des façons de faire. Mme Mackey fait une mise en garde, il ne suffit pas de faire des ajustements physiques ou d’horaire, l’accueil et l’encadrement jouent un rôle important dans l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. Encore là, précise-t-elle, il existe des programmes d’aide que ce soit pour l’aménagement d’espace pour des personnes handicapées, voire même jusqu’à défrayer une partie du salaire. Il est possible d’obtenir de l’aide financière pour établir un diagnostic de l’entreprise et mettre en place de nouvelles pratiques de gestion.

Activité
Dans le souci de sensibiliser les entreprises, le CAMO offrira un lunch en ligne «lunch’n learn» le 20 février prochain. Il s’agit d’une formation abordant les neuf tendances de recrutement. Le contenu s’adresse au personnel des ressources humaines. Les personnes intéressées pourront suivre la formation en ligne directement de leur entreprise sur l’heure du dîner. Cette façon de faire évite aux entreprises de libérer du personnel et des déplacements. Les entreprises intéressées doivent s’inscrire auprès du CAMO à l’adresse courriel suivante camo.hsf@gmail.com.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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