Confections Troy à Weedon, 75 ans d’histoire et ça continue

Les copropriétaires Alain Bergeron et Marc Beaudoin entrevoient l’avenir de Confections Troy avec optimisme.

Le fabricant de pantalons d’uniformes Confections Troy Canada limitée à Weedon a traversé vents et marées au fil du temps. À l’aube de sa 75e année, l’entreprise figurant parmi les doyennes du Haut-Saint-François entrevoit l’avenir avec optimisme. Marc Beaudoin, copropriétaire avec Alain Bergeron, estime que l’entreprise a atteint sa vitesse de croisière et que des projets intéressants se pointent pour l’avenir.

Propriétaire de Confections Troy depuis 1994, M. Beaudoin s’est associé en 2011 avec M. Bergeron, propriétaire d’une entreprise œuvrant dans le même secteur d’activité. Cette association a permis à l’usine de Weedon d’accéder à de nouveaux réseaux de clients, s’assurant d’une production plus stable. Depuis, les opérations n’ont cessé que quelques jours par année. L’entreprise procure du travail en moyenne à 45 personnes et verse annuellement plus de 1 M$ en salaires dans l’économie régionale. « On est pas loin de notre capacité du 100 %. On produit des pantalons pour les policiers, les pompiers, la défense nationale et des uniformes scolaires. » Les propriétaires continuent de regarder en avant. « On s’est jamais assis sur nos lauriers et dire on est productif et on continue de même. On a tout le temps regardé pour l’amélioration des méthodes de travail. On essaie de s’améliorer, pas être à la traîne des autres. On s’est toujours arrangé pour être du genre plus proactif que réactif. L’an passé, on a investi près de 300 000 $ pour de la nouvelle machinerie et s’automatiser », de mentionner M. Beaudoin.

Historique
C’est en février 1945 que Jean Liberali et Joseph Bordoff implantent l’usine Troy Pants Inc. L’entreprise connaît un départ fulgurant avec une trentaine d’employés dès la première année. Avant que celle-ci se termine, l’usine est rasée par un incendie. Les propriétaires ont rapidement rebâti avec l’aide des municipalités de Weedon Centre, du canton de Weedon, la caisse populaire et de plusieurs citoyens. À cette époque, l’entreprise produisait des pantalons de toilette (habillés). Le décès de M. Bordoff amène M. Liberali à vendre l’usine et prendre une retraite après 35 années de labeur. Les nouveaux propriétaires Joseph Winagar et André Beaudoin achètent l’usine en janvier 1982.

À ce moment, alors qu’une récession économique mondiale frappe tous les secteurs d’activités, on se contente de modifier et d’améliorer certaines méthodes de travail tout en changeant quelques machines en fin de vie utile. L’entreprise traverse trois années de vache maigre. Après avoir effectué une étude complète des opérations, les propriétaires investissent dans une modernisation des opérations et des méthodes de travail.

Grâce à l’aide de l’Office canadien pour un renouveau industriel, en 1985, on investit approximativement 200 000 $. On acquiert de la machinerie à la fine pointe de la technologie. Avec la collaboration des travailleurs et des travailleuses, l’entreprise développe son propre système de transport de paquets sur rail. Des changements majeurs sont apportés aux méthodes de travail, introduisant un système de travail à la pièce permettant d’être hautement compétitif sur le marché. À tout cela, s’ajoute l’agrandissement des locaux comprenant un garage, un entrepôt, une cafétéria, l’aménagement d’un local mieux adapté pour la mécanique ainsi qu’un entrepôt des matières premières.

En 1994, M. Winagar se retire des affaires. Marc Beaudoin à l’emploi de la compagnie depuis 1983 achète une partie des actifs. La production s’adapte à de nouveaux marchés, les pantalons d’uniformes. On produit donc pour les Uniformes Gradinger, Uniformes La Moderna, St-Henri, Uniformes, Blauer USA ainsi que Martin & Lévesque. L’entreprise continue de produire des pantalons de toilette pour Pantofino, Vêtements Paragon, Davelli, Zanella, Brian Young, Marc Fila et d’autres grossistes qui distribuent à des chaînes tel que Mexx, Simons, Sears, Zellers et autres.

Au début des années 2000, les gouvernements ouvrent toutes grandes les frontières à l’importation des produits asiatiques. Cette nouvelle concurrence frappe de plein fouet les entreprises canadiennes œuvrant notamment dans ce secteur. Confections Troy a dû interrompe ses activités à plusieurs reprises, de 2000 à 2008 allant jusqu’à fermer pendant 18 semaines. Ce coup dur n’a pas ébranlé la détermination du propriétaire à aller et explorer de nouveaux marchés comme les uniformes scolaires et hospitaliers. Peu à peu au cours de cette période, les grossistes se sont lassés des produits asiatiques. Le manque de régularité, la qualité et les délais de livraison ont joué dans la balance. La clientèle se fait plus exigeante, elle désire un produit plus personnalisé et adapté à leurs marchés. Confections Troy poursuit ses démarches pour s’améliorer, elle réduit ses délais de production, se met à la page en créant un site internet, développe de nouvelles stratégies d’affaires et diversifie ses ventes hors Québec. L’entreprise devient plus versatile et décroche des contrats pour la Sûreté du Québec, les pompiers de Montréal, le Service de police de la Ville de Montréal, le Réseau de transport de Longueuil et autres. « Nous commençons à percevoir la lumière au bout du tunnel », d’exprimer M. Beaudoin en se référant à cette époque.

Après avoir connu une période faste au cours de son histoire en procurant du travail à près de 85 personnes, Confections Troy a traversé des moments difficiles en raison du marché. Aujourd’hui, l’entreprise a atteint sa vitesse de croisière et les propriétaires songent à l’avenir avec optimisme.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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