Avec son offre de service, l’AFCA peut aider les producteurs à demeurer concurrentiels.
Depuis 2016, Aménagement forestier coopératif des Appalaches (AFCA), situé à La Patrie, travaille sur son offre de service dans le domaine acéricole. Après avoir gagné un contingent de 16 000 entailles, leur objectif est d’aider les acériculteurs aux prises avec différents enjeux pour améliorer la qualité des entreprises de la région en développant un centre acéricole.
Avec son offre de service flexible, l’AFCA pourra aider les entreprises moins optimisées et permettre aux producteurs de rester concurrentiels. Ceux-ci pourront bénéficier d’un service répondant à leur besoin d’aménagement, d’entaillage, de récolte, d’évaporation et de bouillage à forfait à un prix compétitif. « Ce qu’on veut faire, c’est avoir un centre acéricole qui va avoir plein de services. On va pouvoir bouillir de l’eau de n’importe qui, on va pouvoir faire la transformation des sous-produits. Cet outil-là va permettre à des acériculteurs d’augmenter leur rendement parce que présentement, il y a des acériculteurs qui ne sont pas nécessairement à la fine pointe de la technologie et ils doivent changer leurs équipements », explique Nicolas Fournier, directeur par intérim de l’AFCA.
Ce projet a également une mission écologique. L’AFCA est actuellement à vérifier leur certification FSC forestière en vue d’authentifier la production acéricole. L’organisme est impliqué dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et travaille en collaboration avec Compensation CO2 Québec qui propose un système de plantation d’arbres pour compenser les GES.
« On veut combler le manque qu’il y a un peu partout », affirme M. Fournier. Plusieurs problématiques sont courantes dans le secteur acéricole, comme la qualité et la quantité de main-d’œuvre, l’accès aux nouvelles technologies et la capacité à rester concurrentiels. L’organisme veut concevoir un projet plus coopératif et structurant pour les membres. Ce projet se fait en plusieurs phases. Il a débuté en 2017 avec la construction et la mise en place des stations de pompage pour les premières entailles. Un contrat de sous-traitance a été établi pour la transformation de l’eau d’érable. « Les 16 000 entailles qu’on a gagnées, ça nous permet d’avoir une base, de commencer un projet et qu’ensuite les gens s’intéressent à ce projet-là. Tranquillement, on monte le volume de transformation », explique M. Fournier.
La deuxième phase est prévue pour le printemps 2020 et consiste en la construction du centre acéricole. Ces installations permettront de transformer le sirop d’érable des membres, de créer un réseau de partage de connaissance et une vitrine technologique. Plusieurs formations, recherches et développement en projets multiressources, forestiers et acéricoles pourront être offerts. Une salle de conférence moderne facilitera l’explication des bonnes méthodes acérico-forestières durables ainsi que les nouvelles découvertes faites par cette structure de coopération régionale. Une planification hâtive de l’aménagement forestier en érablière sera effectuée pour préparer les forêts des membres en vue de la production acéricole et ainsi éviter une perte de volume de bois sciage ou pâte à livrer aux usines de transformation locale. « Nous sommes un groupement forestier qui offre les services d’aménagement forestier depuis plus de 45 ans, en aidant les membres qui veulent aménager leurs lots, mais nous réalisons aussi les travaux forestiers chez des membres qui le souhaitent. Nous attendons une aide de la MRC pour un projet qui aidera les producteurs à rentabiliser leurs forêts en l’aménageant correctement, en préparant leur boisé pour l’installation d’un système de récolte de la sève », explique le directeur.
La troisième phase est non seulement de transformer leur propre sirop d’érable, mais aussi d’aider à résoudre divers problèmes de main-d’œuvre dans le secteur. M. Fournier explique que les propriétaires vieillissants, qui aimeraient ralentir en s’offrant une semi-retraite, peinent à recruter et maintenir de nouveaux employés formés et efficaces dans leur entreprise. En instaurant ce centre de service, l’AFCA pourra offrir aux producteurs acéricoles, une grande flexibilité et plusieurs options dans l’exploitation d’une érablière afin de les aider à augmenter la quantité et la qualité d’eau d’érable récoltée. Un de ses objectifs est également d’agrandir le nombre d’acériculteurs dans la région estrienne, ce qui permettra de favoriser le dynamisme des villages. Il y aura une création d’emplois permanents d’ouvriers spécialisés et bien formés qui suivra un cycle. De janvier à avril, ce sera l’entaillage, la production acéricole et le désentaillage-lavage. Au début de la période estivale, ce sera le reboisement. Finalement, de juillet à décembre, ce sera les travaux de foresterie et l’entretien des érablières.
Les propriétaires des petites érablières auront la possibilité de transformer leur eau d’érable en usine, leur permettant de se concentrer sur la production. « Il y a beaucoup moins d’équipements, donc ils peuvent avoir une production qui est plus rentable, à leur hauteur, juste en faisant le service de bouillage ailleurs », affirme M. Fournier.
En instaurant ce projet, l’AFCA a décidé de réduire le plus possible sa trace environnementale. Pour la construction, l’organisme va prioriser l’utilisation du bois, de matériaux écoresponsables et va cibler les entreprises locales. L’électricité sera utilisée pour l’ensemble des activités de transformation à l’intérieur du centre de bouillage, permettant une production plus verte et par le fait même, diminuer les coûts en énergie pour la transformation des produits d’érables. « On va produire du sirop sans GES ou avec très peu », affirme Nicolas Fournier. « En Estrie, c’est la première bouilleuse qui va être complètement électrique. »