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La Journée internationale des droits des femmes : Les femmes au pouvoir

Manon Elisabeth Carrier, copropriétaire de Scies à chaîne Claude Carrier, se sent bien dans cet environnement.

De plus en plus, les femmes s’affirment dans ce qui était des métiers dit non traditionnels. Même si leur pourcentage est bas, elles sont de plus en plus présentes dans les domaines d’ingénierie, de chasse et pêche, de politique, de construction, etc.

C’est notamment le cas de Manon Elisabeth Carrier qui est copropriétaire de Scies à chaîne Claude Carrier et œuvre dans le domaine depuis maintenant près de 20 ans. Celle qui a toujours travaillé avec des hommes affirme toutefois vivre une impression de manque de crédibilité auprès de la clientèle masculine qui recherche souvent une confirmation de ses dires auprès des collègues. « Mais je les laisse faire, c’est pas grave, ça ne me dérange pas », affirme-t-elle ajoutant qu’elle préfère mettre son énergie ailleurs. Elle connaît ses capacités et c’est ce qui lui importe. La clientèle est tout de même partagée puisqu’environ 30 % sont des femmes. « On a des madames qui font leurs affaires. Elles font leur bois de poêle, ouvrent leur cours, vont à la chasse », explique-t-elle. C’est à l’âge de 25 ans, alors qu’elle était conseillère municipale, que Mme Carrier a pris conscience de l’inégalité entre les sexes. Lucette Migneault, mairesse de l’époque, l’avait amené à une rencontre des Pépines (Promotion des Estriennes pour initier une nouvelle équité sociale) et l’entrepreneure y a rencontré des femmes qui s’étaient battues pour obtenir plus de droits.

La Journée internationale des droits des femmes existe depuis maintenant 110 ans. L’idée a été proposée pour la première fois en 1910 par Clara Zetkin, originaire de l’Allemagne, lors de la deuxième conférence des femmes socialistes. Elle y réclame alors une journée pour les revendications de leurs droits. Des femmes de 17 pays adoptent la proposition, mais la date du 8 mars ne sera officialisée que plusieurs années plus tard, soit dans les années 1970. L’objectif de cette journée est de souligner les réalisations des femmes et prendre conscience des obstacles qui restent pour que les femmes accèdent à l’égalité.

Au Canada et au Québec, plusieurs ont eu une influence importante pour l’égalité. Il y a notamment Nellie McClung qui a tenu un rôle déterminant pour que le Manitoba devienne la première province canadienne à accorder le droit de vote aux femmes en 1916. En 1922, plusieurs Québécoises ont suivi le mouvement en créant le Comité provincial pour le suffrage féminin. Toutes les années, elles se sont rendues à l’Assemblée législative à Québec pour réclamer le droit de vote. Toutefois, ce n’est qu’en 1940 qu’elles l’obtiennent. En 1964, les filles ont désormais le droit d’avoir une éducation identique à celle des garçons. Le droit à l’avortement arrive, quant à lui, en 1988.

Avec les années, les femmes sont de plus en plus présentes et s’affirment davantage dans les milieux politiques. Même si elles ont le droit de voter à partir de 1940, ce n’est qu’en 1947 qu’une femme, Mae McConnor, se présente pour la première fois dans une élection. La première femme élue au parlement de Québec fut Claire Kirkland-Casgrain, en 1961. Elle a alors remplacé son père, Charles-Aimé Kirkland, pour le Parti libéral. Réélue aux élections suivantes, elle devient la première femme à accéder au cabinet. Dans la MRC du Haut-Saint-François, 6 municipalités sur 14 sont présentement dirigées par des femmes, soit Ascot Corner, Cookshire-Eaton, Dudswell, East Angus, La Patrie et Lingwick. La mairesse de La Patrie, Johanne Delage, cumule près de 20 ans dans le domaine politique. « À la mairie, il y a moins de femmes, mais il commence à y avoir un peu d’équité », affirme-t-elle, ajoutant que la relève municipale est intéressante, mais qu’il manque encore de la publicité pour encourager celles-ci à s’impliquer davantage dans le milieu démocratique. La mairesse trouve également intéressant de voir que de plus en plus de femmes occupent des postes de direction. « Je vois l’avenir prometteur. » Malgré l’ascension des femmes, elles vivent régulièrement de l’intimidation et des commentaires désobligeants, mais selon Mme Delage, il faut passer par-dessus ça. Elle ajoute que plusieurs formations se donnent pour les femmes qui veulent aller en politique et que ce sont d’excellents outils pour débuter.

Même si plusieurs droits ont été gagnés au fil des ans, divers enjeux sont encore bien présents. « Les violences conjugales sont assez centrales », affirme Marilyn, du Centre des femmes La Passerelle. En octobre prochain, il y aura la 5e action internationale de la Marche mondiale des femmes où cinq enjeux seront affichés pour sensibiliser la population. Outre les violences faites aux femmes, il sera question de la lutte contre la pauvreté des femmes et des familles, l’environnement et l’impact des changements climatiques, les migrantes, immigrantes et les autochtones. Du côté du Centre des femmes du HSF, c’est la charge mentale qui est mise de l’avant. « Ça a un impact sur la pauvreté, sur l’accès à l’emploi, la retraite et la santé psychologique », explique l’intervenante. Leur objectif est de la rendre visible et de sensibiliser les gens face à cet enjeu. Pour plus de renseignements sur la Marche mondiale, les informations sont sur https://aqoci.qc.ca/.

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