À l’aube de la saison touristique printanière et estivale : La ministre Bibeau prend le pouls des entrepreneurs

La ministre Bibeau

La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a participé à une rencontre virtuelle, histoire de prendre le pouls du milieu touristique en région.

La saison touristique printanière, notamment avec le temps des sucres, et estivale arrive à grands pas. Les principaux intéressés sont en pleine préparation pour affronter l’an deux de la Covid-19. La ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, participait récemment à une rencontre virtuelle avec divers intervenants pour discuter de la relance touristique et de la façon dont le gouvernement pouvait apporter une aide judicieuse.

Ils étaient plusieurs propriétaires d’entreprises œuvrant dans le secteur agrotouristique et touristique à prendre part à la rencontre virtuelle organisée par les SADC et CAE de l’Estrie. D’entrée de jeu, Mme Bibeau a souligné le travail des organismes locaux pour le rôle important qu’ils jouent auprès des entrepreneurs. « Vous avez un rôle vital à jouer à travers cette crise. » Elle a rappelé l’importance de garder le contact et d’échanger, de savoir comment les entreprises s’en sortent, les défis qu’ils ont à relever, les enjeux, les solutions trouvées, les trucs à partager et indiquer les aides qu’ils ont trouvées les plus utiles. Toute cette réflexion visait à définir et circonscrire davantage la forme d’aide que le gouvernement fédéral pouvait apporter. « Pour moi, c’est important de comprendre, ça permet de mieux influencer les prochains programmes à venir », d’exprimer Mme Bibeau.

Du côté de la relève, de nouveaux entrepreneurs, comme Vanessa Leblanc et Arthur Iltis de La Cabane chez Arthur, à Cookshire-Eaton, se préparent pour leur deuxième saison en acériculture, service de repas de cabane à sucre. Le couple qui en était à leur première saison ne l’a pas eu facile, la Covid leur a frappé de plein fouet. « En mars, la saison des sucres battait son plein, on avait trois fins de semaine de complètes et les réservations étaient là jusqu’à la fin avril. On s’enlignait pour une très belle saison. On a fait du bon sirop, en bonne quantité l’année passée, on a fait une année record, donc ça, ça nous a sauvés. On avait peur de ne pas écouler notre production, mais la communauté, les citoyens en Estrie ont répondu présents au commerce local, ça s’est jasé beaucoup sur les réseaux sociaux, les gens étaient présents. Quand on a fermé, on hésitait, on ne savait pas trop quoi faire, il nous restait de l’inventaire à écouler, on a fait des boîtes pour emporter pendant cinq fins de semaine. Les gens ont adoré la formule », d’exprimer Mme Leblanc. Avec l’incertitude qui perdure, elle demeure tout de même optimiste. La formule des boîtes à emporter reviendra pour la prochaine saison. « C’est sûr qu’on pense à refaire ça, les gens sont prêts, ils le demandent déjà. On a créé une demande, ça s’enligne bien », complète-t-elle. L’entreprise a bénéficié de l’accompagnement de la SADC du Haut-Saint-François pour la création d’un nouveau site Web et de l’accompagnement pour les réseaux sociaux. « Il peut avoir quand même de beaux côtés à cette pandémie », de conclure Mme Leblanc.

Pour Frédéric Poudrette, propriétaire de la Ferme Renaissance à Weedon, producteur entre autres de sangliers, cerfs rouges, dindons sauvages et autres, « la crise a demandé une grosse adaptation », précise-t-il. « Vendre de la viande via le virtuel s’était très compliqué avec les transporteurs et tout ce qui est congelé. Alors, j’ai changé de look pour m’en aller plus sur les produits tablettes. Alors, oui, le commerce en ligne a été très, très fructueux. » Malheureusement, le volet agrotourisme n’a pas été aussi fructueux. « Nous, le Haut-Saint-François, on est comme dans une région comme un petit peu oubliée des Cantons-de-l’Est. Je ne sais pas pourquoi, on dirait que le monde ne veut pas venir visiter ici, où il n’en entend pas parler. Pis quand on parle de Weedon, on dirait que c’est encore plus compliqué : on dirait que c’est à l’autre bout du monde. » Heureusement, M. Poudrette a pu compter sur Terego, un réseau de campeurs en VR. « Ça a sauvé mon été en agrotourisme. »

Richard Tanguay, président de la SADC du Haut-Saint-François, souligne l’apport du gouvernement fédéral via les divers programmes d’aide financière pour supporter les entreprises. « Le réseau (chargé de faire le lien avec les entreprises) a livré énormément la marchandise. Je pense que sans ces aides-là, on aurait vécu une catastrophe tant au niveau des entreprises en général que les entreprises agroalimentaires et agrotouristiques. Ce qu’on peut vraiment constater, c’est l’importance d’avoir des programmes simples, capables d’être applicables rapidement et qui peuvent s’adapter à une clientèle de nos gens qui en ont besoin. » Ce dernier déplore néanmoins le court délai mis à la disposition des organismes pour appliquer les divers programmes. « Le petit bémol est la durée. Ça serait intéressant de laisser un peu plus de temps. Les régions où les entreprises sont bien structurées et très opérationnelles ont une capacité plus rapide à s’adapter et aller chercher les aides nécessaires. Les petits milieux ruraux où les petites entreprises étant souvent débordées par leur travail, le fait d’être serré dans le temps est plus difficile à livrer pour le monde en milieu rural. Faut que les gens prennent connaissance, s’organisent pour répondre, pis là oups sont débordés et puis ils l’échappent. » M. Tanguay est d’avis que l’ensemble des SADC et CAE du Québec a livré la marchandise « et je pense que nos petits entrepreneurs l’ont apprécié énormément. »

Mme Bibeau admet que le contexte pandémique n’a pas été facile pour les entreprises. « Le secteur de l’agrotourisme et le volet tourisme a été plus difficile, mais quand même dans la région, l’été passé, on a réussi à s’en sortir pas mal. » Mme Bibeau invite les intervenants à ne pas hésiter à communiquer avec son bureau.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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