Agrandissement du LET de Valoris à Bury : Le BAPE entame les audiences publiques

Agrandissement du LET de Valoris à Bury

La deuxième partie des audiences publiques du BAPE se déroulera en mode virtuelle le 12 avril prochain.

Comme prévu, la première soirée d’audience publique du BAPE sur le projet d’agrandissement du LET, exploité par Valoris à Bury, a soulevé plusieurs questions voire même des craintes quant aux véritables efforts effectués pour détourner les matières résiduelles de l’enfouissement. La durée de vie du site d’exploitation de 50 ans fait également réagir.
Bien que les interventions du public touchaient plusieurs aspects, ce sont celles qui sont revenues le plus fréquemment au cours de la première soirée d’audience virtuelle, de près de quatre heures, que tenait le BAPE le 15 mars dernier. En lever de rideau, Valoris a expliqué la nature de son projet d’agrandissement et les différentes mesures d’atténuation qu’ils entendaient prendre. Le fait d’augmenter le tonnage de 52 000 tonnes actuellement à 99 500 tonnes de matières par année a fait réagir plusieurs intervenants. « Le projet est basé sur un tonnage de 99 500 tonnes pour un total d’enfouissement de 5 millions de tonnes, ce qui équivaut à une cinquantaine d’années », d’exprimer le directeur de projets, Jean-Jacques Caron.

Les prévisions, explique-t-il, sont établies en fonction des plans de gestion des matières résiduelles des municipalités de Sherbrooke et de la MRC du Haut-Saint-François, et ce en supposant que Valoris n’ait pas les conditions et les autorisations nécessaires pour redémarrer sa ligne de tri résidentielle. « Chez Valoris, on va disposer à l’enfouissement des matières résiduelles qui sont amenées par les camions de poubelles. » Dans ce volume, explique M. Caron, on retrouve entre 15 % et 20 % de matières qui devraient normalement être mis dans le bac de recyclage. Il y a aussi une quantité variant entre 30 % à 40 % de matières organiques, principalement des déchets de table. C’est donc à peu près 50 % des matières qui sont valorisables ou recyclables.

M. Caron signale qu’il a été possible, pendant près de deux ans, lorsque la ligne de tri résidentielle fonctionnait, de séparer les matières de la récupération, le plastique, l’aluminium, les canettes d’aluminium, le fer. Pour l’instant, ajoute-t-il, « Valoris n’est pas en mesure de relancer la ligne de tri résidentielle pour en extraire les matières et trouver des débouchés rentables. Si on repartait notre ligne de tri, ça prendrait une plateforme de compostage. Il faudrait investir entre 15 et 20 M$ dans une plateforme de compostage performante, on n’est pas pas capable de supporter l’implantation d’une plateforme, on n’a pas les reins assez solides pour supporter un autre investissement. »

D’autres sujets comme les biogaz, les odeurs, la nappe phréatique, la dévaluation des résidences de proximité, l’importation de déchets ont été abordés par une dizaine d’intervenants au cours de la soirée.

Mémoires le 12 avril
Rappelons que Valoris travaille sur le projet d’agrandissement depuis plus de trois ans. Un vaste exercice de consultation a été mené auprès de la population en marge des audiences du BAPE.
L’agrandissement du lieu d’enfouissement technique (LET) va atteindre sa pleine capacité ce printemps. Le projet prévoit l’aménagement progressif de 10 cellules d’enfouissement supplémentaires sur son site du chemin du Maine Central à Bury. Le projet comporte également une mise à niveau du système de traitement du lixiviat et de destruction thermique du biogaz pour un coût de construction estimé à 60 millions $.

La présidente de la commission, Marie-Hélène Gauthier, a rappelé que la première partie des travaux du BAPE consistait à recevoir les questions et de s’informer sur le projet. La seconde rencontre, celle du 12 avril, sera consacrée au dépôt des opinions et des mémoires. Mme Gauthier précise « qu’une commission n’était pas un tribunal et que son rôle n’est pas de prendre une décision. Son mandat est d’établir les faits concernant les répercussions du projet et de proposer au ministre un éclairage sur les principaux enjeux soulevés par le projet. »

La commission d’enquête du BAPE s’est amorcée le 15 mars et s’étalera sur une période maximale de quatre mois. Le rapport du BAPE sera remis au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques au plus tard le 14 juillet 2021. L’objectif de la première partie est de compléter l’information sur le projet, elle donne la possibilité à la commission ainsi qu’aux personnes et groupes qui le désirent de poser des questions. La première partie permet donc de mieux cerner les enjeux relatifs au projet. Elle ne sert donc pas à recevoir les opinions des participants ou leurs réactions à une réponse donnée par l’initiateur du projet.

La deuxième partie des audiences publiques se tiendra le 12 avril prochain. Les citoyens pourront exprimer leur position sur le projet. Les personnes qui désirent faire une présentation verbale ou déposer un mémoire doivent préalablement transmettre le formulaire Avis d’intention, disponible sur le site Web du BAPE. Il doit être rempli et transmis au plus tard le 1er avril à 16 h. Les personnes intéressées devront faire parvenir leur mémoire au plus tard quatre jours avant la deuxième partie des audiences publiques soit le 8 avril à midi dans le formulaire Dépôt de mémoire disponible sur le site du BAPE.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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