Le préfet, Robert Roy.
Pour la MRC du Haut-Saint-François, il n’y a aucun doute qu’il est possible de réduire l’enfouissement des déchets en favorisant le tri multimatières dont dispose la Régie intermunicipale du centre de valorisation des matières résiduelles Valoris, située à Bury.
Voilà, entre autres, le message qu’a voulu passer la MRC du Haut-Saint-François dans son mémoire déposé au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) portant sur les déchets ultimes.
Pour le préfet, Robert Roy, Valoris dispose de la technologie soit le procédé TMB (tri mécanobiologique). Il ne manque que la reconnaissance du gouvernement du Québec et cela doit être accompagné d’une aide financière, insiste-t-il. Le centre de tri multimatières compte trois lignes : résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) ainsi que les matières résiduelles d’origine domestique (déchets) provenant de gisements résidentiel et industriel, commercial et institutionnel (ICI) pour les lignes RÉS/ICI. Cependant, ces deux dernières lignes sont interrompues depuis 2017 en fonction du manque de reconnaissance du gouvernement, précise-t-on dans le mémoire.
Selon les gestionnaires de Valoris, le TMB permettrait à court terme de réduire significativement le tonnage des déchets enfouis. « La MRC souhaite ardemment que son LET reste en opération le plus longtemps possible et l’un des moyens pour y arriver est d’enfouir seulement les résidus ultimes », d’exprimer le mémoire.
Le préfet de la MRC du Haut-Saint-François et vice-président de Valoris précise que le procédé TMB n’est pas nouveau. « En Europe, ça existe depuis les années 1960. Ils en sont à leur troisième génération. »
M. Roy rappelle que la première mission de Valoris est le tri à la source. « Pour nous, c’est majeur et la situation où on est présentement ; Valoris est complémentaire au tri à la source. Le tri biomécanique, il fonctionne. On dit : donnez-nous les outils pour vous démontrer qu’il est capable de fonctionner avec des preuves à l’appui, on l’a fait dans le passé. » Selon le préfet, des études indiquent qu’on retrouverait entre 30 % et 50 % de matières organiques dans les poubelles. Or, il serait possible avec le procédé de l’extraire pour en faire du compost pouvant être utilisé pour les sites dégradés comme le secteur minier, les gravières, les terre-pleins d’autoroutes ou autres. « Nous, on dit : venez chez nous, on a fait les tests, encadrez-nous comme vous voulez avec le ministère de l’Environnement. Pour la partie qu’on va avoir à faire, financez-nous sur un projet de trois ans comme vous voulez et après ça, on s’arrangera avec une compagnie soit de compost. Ça fonctionne, faites les tests que vous voulez, encadrez-nous. » Le préfet ne s’en cache pas, un des objectifs du mémoire vise la reconnaissance de Valoris pour le procédé du TMB.
Bien que la MRC du Haut-Saint-François mise sur le TMB, elle entend poser des gestes concrets pour réduire à la source des déchets que ce soit pour des collectes de RDD, l’implantation de bacs bruns ou autres.
D’autre part, le mémoire y va de quelques recommandations en demandant au gouvernement de faire en sorte que la majorité des emballages soit réellement recyclable et notamment de bannir les articles à usage unique en développant certaines alternatives, de favoriser l’écoconception et d’élargir la consigne à l’ensemble des contenants destinés aux boissons. On suggère également d’élargir le programme de responsabilités des producteurs en y incluant les matelas, divans, tapis et autres. M. Roy ajoute que la gestion de ces matières en fin de vie est très coûteuse aux municipalités.
On souhaiterait aussi que l’État revoie les règles de redistribution des redevances à l’enfouissement. « Nous croyons qu’il serait souhaitable de revoir les critères de redistribution des redevances à l’enfouissement et de refléter les réalités et les limites de précision de données disponibles. »
« Pour la MRC qui est hautement à caractère agricole, on précise qu’il serait souhaitable d’avoir un programme de récupération et de valorisation visant à soutenir les agriculteurs dans la gestion responsable des différents plastiques que génère leur activité. Nous croyons qu’il serait souhaitable d’instaurer un REP pour les plastiques agricoles (pellicules, tubulures et autres) ; ainsi que pour les pneus surdimensionnés. »
Conscient que le mémoire RMC constitue un petit joueur parmi le Québec, le préfet se montre d’un optimisme prudent quant à l’effet du document déposé. « J’espère que ça aura un impact », complète-t-il.