Martial Gaudreau, directeur du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons (CSSHC), est confiant quant à la réussite éducative des jeunes.
Le Centre de services scolaire des Hauts-Cantons (CSSHC) fait face à une pénurie de main-d’œuvre. Alors que plus d’une trentaine de postes sont à combler, le directeur général, Martial Gaudreau, croit que plusieurs facteurs sont à la base de cette problématique, tels qu’une diminution de population active et la pandémie. Malgré ce contexte, M. Gaudreau se montre rassurant quant à la réussite éducative des élèves.
Quelques semaines après la rentrée scolaire, 25 postes de soutien et près d’une dizaine de postes d’enseignant étaient à combler. Selon M. Gaudreau, la cause de ce manque serait multifactorielle. D’abord, une diminution de la population active affecterait davantage le besoin de main-d’œuvre. Depuis quelques années, dans toutes les sphères de la société, le nombre de jeunes est inférieur au nombre de personnes âgées, explique-t-il. De plus, avec la pandémie, plusieurs personnes manquent à l’appel. Elles craignent le virus, alors que d’autres trouvent que les mesures sont trop contraignantes, ajoute le directeur.
Le manque de personnel dans les établissements scolaires risque d’affecter la réussite éducative des jeunes. « C’est sûr qu’ils n’ont pas la personne qualifiée pour commencer l’année. Parfois, on substitue avec quelqu’un dont ce n’est pas son domaine. Par exemple, un prof de français qui a des habiletés en musique et qui va aller enseigner la musique », mentionne M. Gaudreau. En premier lieu, le CSSHC s’assure de combler les postes de titulaires de classe avant de fournir du soutien. Le directeur affirme toutefois qu’en termes de qualité de services, pour les jeunes, le manque de personnel demeure plutôt transparent. « Tous les jeunes qui ont des besoins qui nécessitent du soutien, tous ces jeunes-là sont desservis », explique-t-il.
D’ici à ce que tous les postes soient pourvus, le CSSHC a mis en place des mesures assurant la réussite éducative. M. Gaudreau affirme que le CSS utilise toutes les ressources en place pour répondre aux besoins de base des élèves. Chaque année, le personnel scolaire a droit à diverses formations continues. Celles-ci seront temporairement limitées afin d’avoir un maximum d’employés sur place. De plus, le nombre de retraits préventifs liés au COVID-19 sera réduit grâce aux mesures mises en place. Le centre de services scolaire a procédé à l’achat de cloisons pour assurer la sécurité supplémentaire et ainsi garantir la distanciation avec les élèves. Ces mesures permettront de maintenir les employés sur place le plus longtemps possible tout en leur garantissant une sécurité. Malgré toutes ces mesures, une crainte demeure. « Si jamais on avait un haut taux d’absentéisme pour toutes sortes de raisons, les listes sont vides », exprime le directeur. C’est pourquoi il invite les personnes retraitées, désirant travailler quelques heures par semaine, à postuler. Un partenariat avec l’Université de Sherbrooke a également été mis en place afin d’offrir des stages pour assurer le développement des compétences des étudiants. M. Gaudreau croit que cette association permettra d’atténuer la pénurie de main-d’œuvre.
Pour inciter les gens à postuler pour le CSSHC, le directeur explique que diverses mesures sont mises en place pour faciliter l’intégration des nouveaux employés par le mentorat. « On est un centre de services à grandeur humaine, donc on est un peu moins nombreux que d’autres centres de services, mais on prend soin de notre monde. Le monde se connaît, donc ça crée une ambiance de travail qui est agréable », ajoute-t-il. De son côté, le gouvernement du Québec a beaucoup investi au cours des dernières années, dont 11 M$ cette année pour soutenir la réussite des jeunes. Une grande partie servira à des programmes de tutorat, de soutien et d’embauche de personnel, ajoute M. Gaudreau.
Cette situation n’est pas nouvelle, selon le directeur, mais elle s’est accrue cette année. Avant la pandémie, le CSSHC était déjà en déficit, notamment dans le secteur du Granit. Toutefois, au cours de la dernière année, la situation s’est amplifiée dans la MRC de Coaticook et du Haut-Saint-François. « Une fois la pandémie passée, que les gens auront repris une vie normale, je pense que ça va être un peu plus stabilisé », explique-t-il. Malgré tout, le directeur estime que la rentrée scolaire s’est très bien déroulée et les jeunes semblent heureux de se retrouver.