Maude Maher : La nouvelle génération de femmes d’affaires

La Cantine d'Ascot Corner HSF

Maude invite toute la population à commander des mets pour apporter ou savourer sur place sa bonne cuisine.

Dynamique, enthousiaste, débordante d’énergie et pleine d’idées, Maude Maher, propriétaire du restaurant La Cantine, à Ascot Corner, fait partie de la nouvelle génération de femmes d’affaires.

Âgée de 24 ans, la jeune femme a toujours su qu’elle voulait être en affaire et pas dans n’importe quoi, dans la restauration. Cette sphère d’activité, par les temps qui courent, n’est pas le secteur le plus facile et reposant. Pour Maude, cela importe peu, l’occasion s’est présentée et elle l’a saisie. « Au début, j’avais peur, je me disais, je vais m’occuper du restaurant et j’ai 23 ans (au moment de l’acquisition). Dans ma tête, c’était comme je connais rien. Mon père (Serge Maher) m’a aidée et fait comprendre que je l’avais déjà fait en travaillant dans d’autres restaurants. »

« Depuis que je suis jeune, je voulais avoir un restaurant, c’était mon rêve. » Maude s’y préparait puisqu’elle a complété une formation en cuisine. « J’ai travaillé dans de bons restaurants, mais cette idée là est toujours restée dans ma tête. » Sans oublier son rêve, la jeune femme a pris le temps de voyager à deux reprises, de par le monde et au pays. « Quand je suis revenue de voyage et j’ai vu que la cantine Les 2 frères était à vendre, bien là on dirait que ça été comme le déclic. C’est arrivé un peu par hasard. Je me suis dit que mon projet, que j’aimerais peut-être faire, peut se concrétiser. Dans mes plans, je voulais revenir à Ascot Corner, tout était parfait. »
Cette femme d’affaires avoue ne pas avoir suivi de formation spécifique pour gérer son entreprise, mais en revanche, elle profite des conseils de son père qui joue le rôle de mentor, précise-t-elle. « Moi, l’école, ça ne marche pas, je n’aime pas ça. J’ai commencé un cours gestion de commerce au Cégep, j’ai fait un mois. Mais je suis quelqu’un qui est bonne sur le terrain, j’apprends facilement. Je me suis dit si j’ai une entreprise, je vais
apprendre sur le tas parce que je sais que j’apprends mieux comme ça et c’est pas mal ça qu’on fait ici. »

Passionnée de la cuisine, Maude est bien consciente de la réalité du monde de la restauration. « C’est pas une qualité de vie exceptionnelle, des salaires assez bas, des heures de fou. Je fais des heures de fou ici, mais je vois que ça vaut plus la peine parce que c’est ma place. Si j’avais continué de faire ça ailleurs pour les autres, je n’aurais pas eu de vie de famille, de quoi de stable, j’aurais fait des horaires de soir, de fin de semaine tout le temps. Ça n’aurait pas été vraiment une récompense au bout. C’est une des raisons pourquoi je voulais être en affaires. » Ce domaine d’activité pour Maude « c’est bien plus valorisant. C’est tout mon menu, mes idées à moi, pis le monde aime ça. Ce qui me fait capoter, c’est de voir les gens qui aiment ma bouffe, c’est valorisant, ça donne juste le goût de continuer. » Pour l’instant, la propriétaire avoue ne pas avoir beaucoup de temps pour profiter de la vie. « C’est normal, on vient d’ouvrir un restaurant qui roule extrêmement bien. J’ai rarement travaillé dans des restaurants qui roulaient beaucoup comme ça. C’est comme un gros boum. Les gens aiment ça. Je suis confiante que ça va toujours rouler. On a quelque chose de tout de même classique, mais juste revisité. » Elle ajoute avoir un tempérament de leader. « Moi, j’ai toujours été quelqu’un qui aimait leader du monde, je ne suis pas une suiveuse. J’ai toujours été bonne pour parler, donner mes idées et que les gens me suivent dans mes idées. » La propriétaire mentionne ne pas avoir de difficulté à gérer le personnel. « Ce qui a été le plus difficile, c’est d’avoir de la crédibilité envers les personnes qui étaient plus vieilles que moi, mais ça va super bien. Je pense que j’ai une manière de faire qui est peut-être différente, je suis toujours un peu à déconner, mais en restant sérieuse, toujours gentiment. Je ne lève pas le ton. » Maude ajoute que ça fonctionne bien également avec ses fournisseurs. « Je ne sais pas, peut-être parce que je suis jeune, on dirait que je suis leur petite protégée, il n’y a pas de problème, je peux les appeler n’importe quand, ils peuvent me dépanner. »
Parmi ses tâches, Maude s’occupe du personnel, des commandes, des horaires, d’élaborer le menu, faire les recettes en passant par les commandes d’alcool. Elle avoue avoir des semaines bien remplies, mais trouve tout de même le temps de s’accorder deux journées de congé par semaine.
Projets
Pour elle, c’est clair dans sa tête qu’il n’est pas question de changer de domaine. « Moi, mon but, ça serait de délaisser tranquillement la cuisine pour être plus en avant, faire un peu de service, j’aime voir le monde et jaser. Pour le resto, je ne suis pas prête à dire que j’aimerais avoir des franchises, je ne suis pas là pantoute, j’ai quand même la broue dans le toupet. Je suis fonceuse, on ne peut pas dire jamais, mais moi, j’ai toujours voulu avoir un foodtruck et le règlement pour en avoir un, il fallait avoir un restaurant qui a pignon sur rue. Là, j’ai un restaurant, c’est possible, mais pas tout de suite. Mais, plus tard, avoir un foodtruck de la cantine, ça représenterait super bien. »

Ouvert depuis novembre 2020, La Cantine croît rapidement. Elle est passée de 4 à 13 employés en plus d’agrandir de superficie. Ouvert sept jours semaine de 11 h à 20 h, l’établissement peut accueillir 52 clients en temps dit normal. La jeune femme d’affaires est de son temps et mentionne être active sur les réseaux sociaux. « C’est pas juste un restaurant que le monde vient. Il y a eu un wave qui s’est créé sur les réseaux sociaux, les gens ils partagent, ils en parlent, c’est quelque chose. Il y a du monde qui vient de Rock Forest, de Magog, dîner la semaine. Ça, c’est ma fierté, je suis vraiment contente », d’exprimer les yeux pétillants Maude.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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