Robert Roy, préfet de la MRC du Haut-Saint-François et vice-président, ainsi que Steve Lussier, maire de la Ville de Sherbrooke et président de Valoris, entrevoient l’avenir de Valoris avec optimisme.
On ne crie pas encore victoire du côté de Valoris, mais le plan de redressement 2019-2021 semble porter fruit. La situation financière s’améliore et se répercute sur les municipalités qui bénéficieront d’une baisse des tarifs de 21 $ la tonne pour le traitement des déchets en 2022.
Cette mesure est inscrite à l’intérieur du budget d’exploitation qui a été approuvé la semaine dernière lors d’une réunion extraordinaire du conseil d’administration de Valoris. Il est également prévu une diminution du budget de fonctionnement passant de 17,9 M$ en 2021 à 16,5 M$ pour 2022 de 7,7 %. Cela est principalement attribuable à une révision des dépenses projetées qui a mené à la réduction du plafond de nivellement du paiement de la dette accumulée de 6 M$ à 4,6 M$ en utilisant le Fonds de réserve accumulée à cette fin. Ce fonds s’élève à 2,6 M$. On estime que ce montant sera suffisant pour remplir les obligations de paiement annuel sans impact futur sur la tarification appliquée aux membres. D’ailleurs, la proportion du montant alloué au remboursement de la dette a diminué au cours des trois dernières années passant de 43 % à 28 %. La dette à long terme s’élève à environ 30 M$, « mais on a des valeurs marchandes qui dépassent 40 M$ » de préciser le directeur général, Denis Gélinas.
Le président de Valoris et maire de Sherbrooke, Steve Lussier, ainsi que le vice-président et préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert Roy, étaient pour le moins fiers de dire que le plan de redressement fonctionnait. « Nous sommes en train de gagner notre pari. Le budget d’aujourd’hui démontre tout le travail qui a été effectué dans les dernières années pour permettre à Valoris de faire face à ses obligations sans faire des demandes financières additionnelles à ses partenaires. Vous verrez, les sacrifices des derniers mois nous permettront une double retombée, la pérennité de la régie et des économies pour les partenaires. Valoris était en position précaire dans le passé, il fallait qu’il fasse des règlements d’emprunts pour payer l’épicerie. Une structure municipale qui se respecte doit avoir un minimum de 20 % de fonds de roulement pour pouvoir fonctionner et c’est ce que Valoris n’avait pas et c’est ce qu’on a monté », d’exprimer M. Roy.
Diminution
Les municipalités membres bénéficieront donc d’une diminution du tarif pour le traitement des matières résiduelles de type « déchets » de 21 $ faisant chuter le montant de 241 $ à 220 $ la tonne. Le statu quo est maintenu pour les municipalités non membres à 92 $/tonne et 133 $/tonne pour les autres clients. Les prévisions de réception de matières résiduelles pour 2022 sont de 34 500 tonnes acheminées par la Ville de Sherbrooke, 6 750 tonnes pour les 14 municipalités du Haut-Saint-François, 2 000 tonnes de municipalités non membres et 4 500 tonnes d’autres clients pour un total de 47 750 tonnes.
Par ailleurs, les tarifs pour les activités du Centre de transfert situé à Sherbrooke connaîtront une légère augmentation pour 2022. Pour les municipalités membres, les tarifs sont établis sur le principe utilisateur payeur et seront de 7,02 (+0,24 $/tonne) pour le transbordement et de 12,33 $/tonne (+0,24 $/tonne) pour le transport. Pour les autres clients, les tarifs seront et de 7,90 $/tonne (+0,25 $/tonne) pour le transbordement et de 13,20 $/tonne (+0,25 $/tonne) pour le transport. Valoris prévoit le maintien en 2022 de tous les autres tarifs de réception et de traitement en vigueur en 2021 pour les services aux membres, non-membres et autres clients pour les divers produits acheminés au site d’enfouissement ou au centre de tri multimatières (ligne CRD).
Investissement
Du côté investissement, Valoris prévoit la construction d’une aire de réception polyvalente des matériaux (CRD et autres) pour le centre de tri multimatières, la fermeture de la cellule d’enfouissement 6B à même le Fonds de fermeture prévu à cette fin et la valorisation des biogaz captés et pompés de la masse des déchets du LET actuellement en exploitation pour les diriger vers des utilisateurs potentiels intéressés. Valoris prévoit mettre de l’avant un plan de relance en 2022 avec comme pierre angulaire le redémarrage de la ligne de tri de déchets RÉS/ICI par tri mécano-biologique (TMB). À cet effet, les discussions sont toujours en cours avec Recyc-Québec et le ministère de l’Environnement. « Si le gouvernement décide de ne pas poursuivre dans nos demandes, la 2e ligne qui est arrêtée, il n’y a rien qui empêche de la convertir en quoi que ce soit. Je peux faire un autre CRD de façon plus optimisée, je peux aller vers une autre chaîne de tri, il y a une multitude de choses », précise-t-il.
Le préfet et vice-président de Valoris est satisfait de la relation qu’il a développée avec le président et maire de Sherbrooke, Steve Lussier. « On a eu de petits accrochages, mais on avait un objectif commun. On a réglé au-delà de 30 points pendant les derniers quatre ans. On a tout réglé les litiges, on a tout réglé les problèmes au niveau de l’environnement qui ont eus dans le passé. Il nous reste seulement le litige avec le consortium à faire. Le plus gros est fait. Nous, on sort des surplus et c’est ça qu’on veut. J’ai confiance; on va être capable de performer. »
S’il devait être réélu comme préfet, M. Roy souhaite rencontrer les gens qui ressentent un inconfort vis-à-vis leurs inquiétudes face à l’agrandissement du site d’enfouissement pour les rassurer et assurer de la collaboration de Valoris.
Mentionnons que le budget de Valoris doit être soumis pour adoption auprès des deux partenaires soit la MRC du Haut-Saint-François et la Ville de Sherbrooke.