Le directeur général de la MRC du Haut-Saint-François, Dominic Provost, estime que les municipalités sont en voie d’utiliser la structure régionale à son plein potentiel.
La collaboration municipalités/MRC du Haut-Saint-François s’est étroitement développée au cours des dernières années. Le transfert de divers fonds par le gouvernement provincial aux MRC permettant la réalisation de nombreux projets conjointement avec les municipalités a permis de développer et consolider ce lien de confiance mutuel qui était, il n’y a pas si longtemps, bien faible.
« Le transfert de responsabilités a permis de mieux rallier nos champs d’expertise et développer des choses en tandem avec les municipalités », d’expliquer le directeur général de la MRC du Haut-Saint-François, Dominic Provost. « La clé, précise-t-il, c’est le tandem optimal entre les municipalités et la MRC. »
Outre la réalisation de projets, la MRC a réglé divers irritants avec les municipalités que ce soit le réseau de fibre intermunicipale (internet-téléphonie), l’évaluation foncière et autres. « On s’est attaqué à ce qui nuisait à notre réputation et ce sont des choses très concrètes » d’ajouter M. Provost.
Le directeur général rappelle que le gouvernement a décidé de passer de plus en plus par les MRC au fil des années en confiant des outils et des fonds provenant de divers programmes. « Nous, ça nous a responsabilisés dans des choses qui sont utiles aux gens. Avant, on s’occupait d’aménagement du territoire et d’évaluation foncière. Là, le développement, il (gouvernement) nous a confié le Fonds de développement territorial (FDT) aujourd’hui appelé Fonds régions et ruralité. » Le principe, explique-t-il, est que le gouvernement a cru en les MRC, donc du point de vue des municipalités, elles (MRC) sont devenues incontournables.
M. Provost attribue la confiance mutuelle à trois facteurs : d’abord celui d’avoir enlevé les irritants, par la suite, la confiance du gouvernement envers les MRC ayant pour effet de responsabiliser ces dernières et finalement ce qui pourrait s’interpréter comme un résultat est le fait que les municipalités confient des responsabilités aux MRC. Le dossier de la réfection de la route 257 en est un éloquent. Rappelons que le comité formé de cinq municipalités a convenu de confier la gestion du projet de réfection de la route qui s’élève à 14 M$. Le résultat semble probant jusqu’à présent.
Cette confiance est la somme de divers autres projets réalisés en tandem avec les municipalités. Le directeur cite en exemple le Fonds régions et ruralité (FRR). Le gouvernement, explique-t-il, en a confié la gestion aux MRC. « Nous autres (MRC), on a décidé d’en confier une partie à chaque municipalité. Ça aussi ça fait gagner la confiance. » Les exemples de cette collaboration sont nombreux. Le développement du parc Walter-MacKenzie à Scotstown avec le restaurant, les douches, le camping, les jeux d’eau et la piste cyclable découle de cette entente. M. Provost ajoute le circuit des sheds, la Route des Sommets et le Chemin des Cantons, avec l’aide du Centre local de développement (CLD) auxquels les municipalités ont participé en tandem avec la MRC, ont contribué à l’augmentation des visiteurs sur le territoire que ce soit la communauté locale ou de l’extérieur.
Le principe de participation en tandem s’applique à diverses sphères que ce soit en matière d’environnement, pour le schéma d’aménagement ou pour le plan de sécurité incendie. Pour M. Provost, le fait que les municipalités constatent que la MRC n’essaie pas d’enlever leurs responsabilités et que son intervention est utile ça ouvre la porte à de belles collaborations. Au chapitre environnemental, le directeur général mentionne que le nouveau point de dépôt de résidus domestiques dangereux a été réalisé en tandem. Le point de dépôt est géré localement « nous autres, on s’est assuré d’avoir les conteneurs, ou s’est déposé. Il y a plein de responsabilités qui sont conjointes. »
En matière d’incendie, explique M. Provost, le gouvernement du Québec désigne les MRC responsables du plan de sécurité incendie alors que 100 % de ce que cela comporte se retrouve dans les municipalités. « Aujourd’hui, être responsable des incendies, ça coûte cher. Est-ce qu’il y a des choses qu’on peut mieux faire en commun ? Pourquoi chacun ferait son plan d’intervention pour l’inspection des avertisseurs de fumée ? On peut faire un plan global et le fournir aux municipalités. Le gouvernement nous dit qu’il a une subvention pour former les pompiers de la MRC. On n’a pas de pompiers nous autres, ce sont les villes. Donc, on s’assure de prendre les besoins des municipalités, on rassemble les besoins et on envoie ça au gouvernement. »
La gymnastique est similaire au secteur des loisirs. La MRC n’a aucun rôle à jouer en matière d’animation estivale qui incombe aux municipalités. Cependant, elle donne un coup de main pour combler les postes d’animateurs et la formation de ceux-ci. Les municipalités veillent à la bonne gestion des camps de jour.
Bien que la MRC œuvre en tandem avec les municipalités, elle a fait l’effort de développer des partenariats avec divers intervenants, que ce soit avec l’UPA pour le plan de développement de la zone agricole (PDZA), les différents enjeux reliés à l’urbanisme, l’aménagement et autres. « Règle générale, c’est d’avoir mieux rallié nos partenaires autour de nous. Tout ça fait qu’aujourd’hui, on a un tandem, la clé est là » d’insister, M. Provost.
Interrogé à avoir si la MRC était en voie de se redéfinir avec la participation des municipalités, le directeur général précise que non. « Nous autres, les gens n’utilisaient pas leur MRC parce qu’ils n’avaient pas confiance. Nous sommes plutôt en train de rattraper le temps perdu. Les gens sont en train d’utiliser la MRC de plus en plus à son plein potentiel. »