Venez jouer dans la neige à Chartierville : Le mantra de Ski Eldorado, pour du hors-piste

Ski Eldorado

La descente en terrain vierge gagne de plus en plus d’adeptes.

Le mont d’Urban, à deux pas de la frontière américaine, dans un pays chartiervillois où on y fabrique la neige, dit-on, un mont qui exige des efforts et quelques souffrances pour s’y rendre avec la certitude d’un plaisir comblé par des descentes en terrain vierge, voici ce que propose Ski Eldorado, résume Camille-Antoine Ouimet, un des cinq ou six bénévoles qui ont choisi l’endroit comme parc de jeu.
Les amateurs sérieux de ski hors-piste sont des gens allumés qui prennent au sérieux leurs escapades. « C’est une activité d’arrière-pays. Pour avoir du plaisir, il faut être bien préparé », avertit M. Ouellet. À Sherbrooke, il y a des sorties organisées. On y offre de l’initiation à celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la pratique du télémark.
La Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) encadre ces activités. Marc-Antoine, génuflecteur, suggère de s’inscrire à la fédération avant de partir en randonnée. Le sens premier de «génuflecteur» a glissé. Il prend ce sens pour décrire la principale caractéristique qui consiste à fléchir les genoux pour assurer une descente fluide.
Qu’ils dévalent les pentes en planches à neige, en ski de télémark ou en ski alpin, ces personnes, un brin anarchistes, très «bisouneuses» et capables de débrouiller avec du ruban gommé, dit-on, savent dans quelle aventure ils s’engagent. Ils maîtrisent les techniques de ce genre de randonnée.
Leurs équipements sont adaptés. Ils ont choisi les bons skis en fonction de la qualité de la neige. Leurs fixations leur permettent ces génuflexions si caractéristiques pour amortir les chocs et leur donner une meilleure stabilité lors des descentes. Il leur faut prévoir des raquettes pour monter la pente ou bien ajouter à leurs skis des peaux d’ascension. Dans leur sac à dos, ils y ont déposé des aliments, des boissons et quelques équipements de dépannage. À Chartierville, particulièrement, les amateurs doivent parcourir à pied un peu plus d’un kilomètre pour se rendre au mont Alban.
Depuis cinq ans, une poignée de bénévoles passionnés par le ski hors-piste ont aménagé des sous-bois et des clairières sur le mont Saint-Alban pour dévaler les pentes dans la poudreuse. Le bouche-à-oreille favorise la transmission de l’information. Les fanatiques font des pieds et des mains pour promouvoir cette discipline. Les projecteurs braquent de plus en plus leurs rayons sur ce site enchanté. Et l’été, lors d’une marche sur les Sentiers frontaliers, ça donne la chance aux randonneurs de découvrir ce mont. Quels merveilleux incitatifs pour appâter les mordus qui veulent planifier leurs sorties hivernales !
Tel est le message que livre Camille-Antoine Ouimet, coordonnateur des activités du groupe de bénévoles. Celui-ci se réjouit de la participation de tous les intervenants qui gravitent autour de ce type de ski hors sentier. Il en faut des passionnés et des décideurs allumés pour s’assurer que les génuflecteurs pratiquent leur sport en toute sécurité.
Élagage automnal pour que les pistes soient dégagées, collaboration des municipalités de Notre-Dame-des-Bois et de Chartierville pour obtenir les droits de passage, les permis, autorisation des ministères concernés pour utiliser les terres publiques, ententes avec les responsables des Sentiers frontaliers, disponibilité des sapeurs-pompiers de cette dernière municipalité qui s’adonnent à des exercices de secourisme pour intervenir rapidement et sécuritairement en cas d’accident n’en sont que quelques exemples. Ouf ! que de travail pour les cinq ou six personnes qui portent Ski Eldorado sur leurs épaules !
Malgré tout, Camille-Antoine ne s’arrête pas là dans ses projets. « On regarde pour d’autres secteurs dans Notre-Dame-des-Bois pour offrir plus de pentes », avance-t-il. « Si on se fie au nombre d’autos qui stationnent dans le rang 10 et le rang Saint-Paul, on constate que l’engouement pour cette activité croît d’année en année. Depuis cinq ans, on a une belle visibilité. Je crois que la pandémie a eu un effet positif sur la fréquentation des pistes », complétait-il.
Pour qui souhaiterait vivre cette expérience, il est fortement suggéré de suivre les experts pour une initiation. D’ailleurs, ce sport de glisse s’adresse à des gens en bonne condition physique, peu importe l’âge.

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