La démocratie a-t-elle un prix ?

editorial

La démocratie a-t-elle un prix, a-t-elle une limite ? La récente comparution de la mairesse de Cookshire-Eaton, Sylvie Lapointe, devant la Commission municipale du Québec, pour répondre à 21 manquements en déontologie mérite-t-elle les milliers de dollars en frais judiciaires payés par les contribuables ?
La facture finale n’est pas complétée, mais la mairesse en avait déjà pour quelque 6 000 $ à elle seule et le compteur tourne toujours. Selon des discussions avec d’autres élus du monde municipal, il serait raisonnable d’ imaginer une facture qui s’élèvera à plus de 20 000 $ aux frais des contribuables.
Certains diront que c’est le prix de la démocratie tandis que d’autres y verront un règlement de compte envers la mairesse. L’exercice aura certes permis de faire un rappel à l’ordre. Certains manquements peuvent, à première vue, sembler anodins, mais n’en reste pas moins qu’ils représentent tout de même une entorse à la déontologie et méritent une sanction si le juge le considère ainsi.
Mais tout cela était-il le meilleur moyen et le plus économique pour indiquer le droit chemin ? Pas certain. Une formation pour les élus aurait certes été moins dispendieuse. Une ou des rencontres avec les personnes concernées auraient-elles pu donner des résultats probants sans avoir recours à la justice ? Lorsqu’on fait appel à la justice, le résultat n’est pas toujours celui escompté. Toutefois, il existe une certitude, c’est qu’il en coûtera quelque chose. Cette dénonciation cacherait-elle d’autres motifs que la déontologie ? Sans vouloir faire de procès d’intention, il faut dire que le moment de la dénonciation en pleine année électorale arrive à point pour quiconque voudrait faire déraper une campagne.

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