Steven Aulis décroche un prix d’envergure : 125e anniversaire de Christchurch Canterbury

Steven Aulis

Steven Aulis et son prix Marion Phelps devant les portes gothiques du Canterbury Centre qu’il a reconstruites.

« Eh bien, ma récompense repose juste là. » Steven Aulis faisant un geste vers le Christchurch Canterbury, le Centre Canterbury récemment restauré, une structure petite, mais élégante.
« Ce sera là pendant des années après mon départ, et j’espère que les jeunes s’intéresseront à ce que je fais. Lorsque plusieurs mettent la main à la pâte, c’est plus facile. J’espère que ça va devenir populaire », a-t-il déclaré tandis que les cornemuseurs Matthew Fowler et Sylvain Ross jouaient en arrière-fond.
Voilà l’explication modeste de M. Aulis à propos de ce qu’il a ressenti à l’idée de recevoir le prestigieux prix Marion Phelps attribué pour son expertise et ses vastes contributions à la restauration du Centre Canterbury.
C’était le 12 septembre dans le hameau historique de Canterbury situé entre Bury et Scotstown, au coin des chemins Victoria et Canterbury. Le président du Réseau du patrimoine anglophone du Québec (RPAQ), M. Grant Myers, venait de lui remettre le prix « en reconnaissance des contributions exceptionnelles d’une personne ayant oeuvré à long terme à la préservation et à la promotion du patrimoine anglophone au Québec. »
La Société d’histoire et du patrimoine de Bury a nommé l’artisan charpentier Steven Aulis pour son travail exceptionnel au cours des cinq dernières années. À titre de bénévole auprès du Comité de Canterbury de la Société, M. Aulis a joué un rôle déterminant dans la restauration du bâtiment et dans sa transformation en centre culturel.
L’événement marquait également le 125e anniversaire de l’église anglicane Christchurch Canterbury. Souvent photographiée, la petite église néo-gothique avec des arcs-boutants distinctifs a été construite avec des matériaux locaux en 1896. En 2015, elle a été désacralisée et achetée par la Société Bury.
Le communiqué de presse du RPAQ fait mention qu’au cours des années qui ont suivi, « M. Aulis a travaillé et supervisé toutes les réparations et les modifications qui ont eu lieu, des fondations du bâtiment au beffroi en passant par les vitraux. Il a même reproduit d’authentiques moulures de style gothique du XIXe siècle et des volutes décoratives intérieures. »
« Il demeure impliqué dans la préservation de ce qui est maintenant connu sous le nom de Centre Canterbury », écrivait le directeur exécutif du RPAQ, Matthew Farfan : « l’un des plus beaux sites patrimoniaux de la région, jouissant désormais d’une nouvelle vocation au sein de la communauté. »
Pour ces raisons et plus encore, parmi tous les candidats à l’échelle du Québec, le RPAQ a sélectionné M. Aulis pour recevoir le Prix Marion Phelps pour le bénévolat.
Marion Phelps était une bénévole légendaire, l’une des fondatrices de la Société historique du comté de Brome. Le RPAQ choisit un récipiendaire chaque année pour recevoir un prix en son nom.
« Nous avons nommé Steve en raison de son dévouement au Centre de Canterbury et du don de son temps tout au cours d’une longue période », a déclaré Ed Pederson, secrétaire de la Société d’histoire et du patrimoine de Bury.
« Il a fait l’agenda des restaurations du bâtiment. C’était son idée de mettre des persiennes au lieu du contreplaqué aux fenêtres du clocher, et il les a créées. Il a reconstruit la croix au sommet de la tour de 55 pieds de haut, et a également reconstruit les portes d’entrée de style gothique travaillées à la main à partir de vieux planchers.
« Il a réparé de nombreux contreforts. Il a construit de nouveaux cadres pour les vitraux lorsque ceux-ci ont été restaurés. Il a aussi installé de nouvelles moulures là où les moulures extérieures étaient pourries et il a construit des encadrements de fenestration et y installa les fenêtres. 
« Lorsque nous avons déplacé le bâtiment, il a réparé et, où c’était nécessaire, il a reproduit le treillis décoratif », a poursuivi M. Pederson. « Il a adapté les bancs pour qu’ils s’ajustent aux murs et a effectué les réparations requises. Il a acquis des chaises et restauré toutes les chaises en bois, ce qui a impliqué le collage de 30 chaises et leur réparation. Il a également aidé à l’aménagement paysager et à deux reprises, il a peint le plancher à l’intérieur. Il a été là à chaque étape du chemin! »
« Je pense que Steve Aulis mérite grandement le prix Marion Phelps. C’est une reconnaissance appropriée, qui arrive en temps opportun, de sa personnalité et de son esprit communautaire. »
Ceux qui connaissent M. Aulis savent aussi qu’il a réalisé ce travail incroyable malgré d’énormes défis physiques. Il s’est fracturé le cou lors d’une chute en 1986, dans un moulin local et est devenu paraplégique. Sa chemise à carreaux caractéristique et sa paire de longs bâtons de marche font partie du paysage familier dans les environs de Bury.
Lors de la cérémonie de remise des prix et de la célébration marquant le 125e anniversaire, une plaque commémorative a été dévoilée honorant ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la restauration du bâtiment au cours des 5 dernières années. La présidente de la Société d’histoire et du patrimoine de Bury, Praxède Lévesque Lapointe, officiait l’événement où avait lieu la lecture des noms des 75 bénévoles du Centre Canterbury. Après la cérémonie, des bénévoles ont sonné 125 fois la cloche de Canterbury.
Les membres du Comité de Canterbury travaillant avec M. Aulis sont Candy Coleman, Gilles Gaulin, Bobby Jacklin, Tony de Melo et Ed Pederson.
Le RPAQ « n’aurait pas pu trouver un récipiendaire plus irrésistible pour le prix Phelps de cette année », a déclaré M. Myers. « Grâce au travail inlassable de bénévoles tel que Steven, des sites historiques importants comme l’église de Canterbury continueront de servir de repères communautaires, de lieux de mémoire, et en tant qu’endroits de rassemblement pour les années à venir. Ce sont des bénévoles comme vous qui sont l’épine dorsale des organisations patrimoniales locales qui travaillent si fort pour préserver et protéger notre patrimoine. »

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Rachel Garber is editor of the Townships Sun magazine and writes from her home in the old hamlet of Maple Leaf, in Newport.
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