Vaccination des 5 à 11 ans : La campagne dans les écoles est débutée

La campagne de vaccination contre la COVID est débutée dans les écoles primaires.

La campagne de vaccination contre la COVID-19 pour les enfants de 5 à 11 ans est débutée tant dans les centres de vaccination que dans les écoles primaires du Haut-Saint-François. Martial Gaudreau, directeur du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons (CSSHC) l’a confirmé dans une communication adressée aux parents, tous les établissements de niveaux primaires du CSSHC recevront la visite d’équipes de professionnels du réseau de la santé pour procéder à la vaccination des élèves âgés de 5 et 11 ans.
Alors que les enfants de cette tranche d’âge sont les moins touchés depuis le début de la pandémie, plusieurs parents hésitent à faire vacciner leurs petits. « Je pense qu’il faut voir au-delà des complications classiques », exprime Alex Carignan, microbiologiste-infectiologue. Il explique que les conséquences de la COVID sur les plus jeunes se trouvent à être davantage sur le long terme, en plus des conséquences sociales et pédagogiques. Marie-Claude Roy, pédiatre au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, explique qu’il est tout à fait normal que les parents ressentent le besoin d’avoir de l’information et d’être rassurés avant de prendre la décision de faire vacciner ou non leur enfant. « Au-delà du fait que de vacciner cette tranche d’âge là nous aidera à avoir une meilleure gestion de la pandémie, elle nous aidera à anticiper peut-être une fin à tout ça. Je pense que ce que les parents doivent retenir tout d’abord, on l’a vu, l’efficacité de ce vaccin est quand même impressionnante, on parle de 91 % d’efficacité, mais d’abord et surtout, ça nous permet d’anticiper un retour à une vie saine et normale pour nos enfants. Je pense que s’il y a eu une conséquence très importante qu’il ne faut pas sous-estimer, c’est l’impact chez les enfants de toujours devoir penser COVID », exprime-t-elle.
Docteur Alain Poirier, directeur de la santé publique en Estrie, rappelait lors d’une conférence de presse, l’efficacité du vaccin, bien qu’il ne le soit pas à 100 %. « Si vous êtes vacciné, c’est jusqu’à 7 fois moins la probabilité de faire la maladie et 14 fois moins d’être hospitalisé », dit-il. Les dernières statistiques démontrent que ce sont les écoles primaires qui ont plus d’éclosions au cours des dernières semaines. Alors, même si les plus jeunes sont moins hospitalisés lorsqu’ils font la maladie, soit aucun en Estrie, la vaccination permettra de diminuer le risque de transmission chez les plus jeunes, estiment les spécialistes. « Pour l’instant, la majorité des conséquences c’est le risque de transmission dans d’autres catégories, les parents, grands-parents, etc. Ça, c’est au point de vue santé. Au point de vue désorganisation scolaire, ça fait une soixantaine d’écoles qui sont aux prises avec des éclosions », explique Dr Poirier, rappelant que ces dernières entraînent des fermetures de classes, voire d’écoles, et donc un bouleversement dans l’éducation des enfants.
Alors que plusieurs adultes sont déjà réticents à la vaccination, il est à se demander quelles seront les stratégies de communication de la Santé publique pour inciter les parents à faire vacciner leurs enfants. Jean Delisle, directeur de la campagne de vaccination en Estrie, explique que son équipe va d’abord donner un maximum d’information afin que les parents puissent prendre une décision éclairée. « Nos cliniciens et cliniciennes ont un ensemble d’informations qui leur ont été partagées pour prendre le temps de discuter. De là l’espacement entre les rendez-vous, de prendre le temps. On avait une contrainte auparavant, le ministère nous demandait, pour chaque vaccinateur, de faire environ 20 vaccins à l’heure, là on se parle de 10 maximum parce qu’on veut prendre le temps de parler avec le parent et le jeune », explique-t-il.
Jusqu’au 23 décembre, l’équipe de Santé publique en Estrie souhaite vacciner 22 000 enfants de 5 et 11 ans. Dès que l’annonce gouvernementale a été faite, les parents d’élèves ont reçu un document d’autorisation pour la vaccination en milieu scolaire. Bien que Dr Poirier estime qu’environ le tiers des parents préfèreront se rendre dans une clinique de vaccination avec leur enfant, il tient à rassurer que les installations dans les écoles sont sécuritaires. Le fait d’offrir ce service directement dans les établissements scolaires permettra de réduire l’achalandage dans les centres. Lors du rendez-vous de première dose, un second rendez-vous sera déterminé huit semaines plus tard pour la deuxième dose. Cette durée entre les deux semaines a démontré une meilleure couverture vaccinale. « On n’aurait plus besoin d’attendre huit semaines, mais par cet exercice-là, on a fait la démonstration, en mesurant notre efficacité vaccinale au Québec, qu’on a des meilleurs résultats que ceux qui l’ont donné en trois ou quatre semaines », explique M. Poirier, en comparant avec la situation en Europe.
Lors d’une récente conférence de presse, Dr Poirier expliquait que la situation en Estrie se dégrade depuis quelques semaines. Alors que le Québec compte un taux d’environ 91 % de personnes pleinement vaccinées, l’Estrie en dénombre 85 % et le Haut-Saint-François 79 %. Au niveau des cas, 35 % sont des enfants de 5 et 11 ans et 12 % de la catégorie de 18-49 ans. Sur 60 lieux d’éclosion, 50 % sont dans les écoles primaires.
Il est possible de prendre rendez-vous pour le vaccin sur clicsante.ca. La campagne de vaccination dans les écoles devrait être complétée avant le congé des Fêtes, soit au plus tard le 22 décembre.

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