Réjean Paradis, président de la Fédération des sociétés d’horticulture et d’écologie du Québec, remet à Johanne Delage, mairesse de La Patrie, le prix Reconnaissance en mobilisation citoyenne pour municipalité de 5 000 personnes et moins. Le gala se tenait à Saint-Hyacinthe le 9 décembre dernier.
Le 9 décembre dernier, à Saint-Hyacinthe, la Corporation des Fleurons du Québec dévoilait officiellement que le village de La Patrie recevait l’insigne honneur d’être reconnue comme la municipalité qui avait réussi le mieux à mobiliser ses citoyennes et citoyens autour de deux projets majeurs, un grand jardin communautaire et un marché public. Plus de 175 représentants municipaux assistaient à ce gala. Johanne Delage, mairesse, a accepté avec beaucoup de satisfaction le prix décerné par l’organisme.
Prix Reconnaissance en mobilisation citoyenne
« J’ai appris seulement lors de cette soirée gala que nous avions gagné cette reconnaissance », racontait Mme Delage à l’occasion d’une entrevue téléphonique. Comblée par le résultat de ce dénouement, elle ajoutait que : « dans un premier temps, j’ai pris connaissance du fait que nous faisions partie des finalistes et c’est un peu plus tard que les responsables de la Corporation des Fleurons du Québec nous remettaient ce prestigieux prix. » Elle s’est dite très heureuse d’accepter cette reconnaissance au nom du comité de développement local.
Bénévolat et implication citoyenne
Elle ne tarissait pas d’éloges pour les bénévoles qui ont participé à l’élaboration des projets des jardins communautaires et du marché public. L’embauche de l’agent de développement Patrice Amyot s’est justifiée de lui-même au vu des résultats. Il avait pour tâche de regrouper les forces vives du milieu et de drainer leurs idées et leur potentiel en vue de la réalisation de ces deux projets.
Ce prix accrédite les efforts collectifs quand il souligne l’importance de l’arrivée de nouveaux résidents dans une municipalité rurale où le contact avec la terre va de soi, indiquent de nombreuses études. Celles et ceux qui quittent les centres urbains en choisissant des hameaux, des havres de paix comme La Patrie recherchent une qualité de vie où ils pourront renouer avec certaines valeurs délaissées. Ils voient des jardins communautaires surgir un peu partout, mais n’y ont pas accès. Il en est de même pour les marchés publics. Ils souhaitent les fréquenter en déménageant là où ce serait possible. La décision d’adopter une municipalité dynamique détermine leur nouveau port d’ancrage.
Lien entre les intervenants du milieu
Mme Delage soulignait que la proximité de l’école Saint-Pierre de La Patrie et des deux exploitations horticoles qui y ont été réalisées par les écoliers entraient en ligne de compte pour l’emplacement du jardin public. Cette idée avait permis d’accroître les bonnes notes du projet déposé auprès de Fleurons du Québec. Les enfants de la maternelle s’occupent toujours, dans leur aire de récréation, de gérer un petit légumier.
Les trois années de Citrouille en fête ont aussi réuni citoyens et écoliers pour produire des cucurbitacées. Les profits générés ont facilité le financement de plusieurs activités, dont une destinée à remettre en mouvement les jeunes grâce à l’achat d’équipement et l’ajout de sorties extrascolaires.
Les espaces réservés à Citrouille en fête, au pied du centre communautaire, étaient aptes à recevoir le jardin parce que le sol y est toujours amendé et prêt à être ensemencé. La municipalité n’a pas hésité à fournir le nécessaire pour la réalisation de plusieurs lots à offrir aux amateurs de produits alimentaires frais et cultivés sans pesticides. Et que dire de l’environnement exceptionnel de ces jardins qui ouvre sur le massif des monts Mégantic et Saint-Joseph !
Commentaires
Pour Angèle Doyon, l’expérience s’est avérée bénéfique. Les échanges entre participants, la découverte de visages nouveaux y ont contribué. « J’ai beaucoup apprécié utiliser un espace jardin. Pour quelqu’un qui n’a pas de place pour s’en faire un, ce fut merveilleux. Pouvoir voir pousser mes légumes, les récolter et les manger m’a apporté une satisfaction incroyable », s’est-elle réjouie.
Pour moi, Marie Charlebois, « faire un jardin c’est me sentir à l’unisson avec les saisons. Quel plaisir de voir l’abondance fleurir avec fantaisie dans chacun des lots du jardin communautaire ! Quel bonheur simple de manger de bons légumes fraichement cueillis et de savoir que ceci est devenu une possibilité pour tous ! »
Poursuite des projets
En 2017, La Patrie avait reçu trois fleurons pour récompenser les efforts à embellir les espaces municipaux. Le parc Éva-Senécal, la shed, la halte routière du Soleil levant, les initiatives horticoles menées jusqu’à présent et le marché public en témoignent. Les projets ne s’arrêtent pas là pour autant. Plusieurs idées sont en cours de réalisation dont un de sentiers de randonnée. L’achèvement des travaux au parc Éva-Senécal, les améliorations apportées à l’Abri-bois comptent pour quelques exemples, confie Mme Delage, encouragée par la réussite des expériences antérieures.