Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean Boulet, a annoncé un montant de près de 1,7 M$ pour six organismes de l’Estrie dont 283 000 $ pour la CDC du Haut-Saint-François.
La Corporation de développement communautaire (CDC) du Haut-Saint-François se partage avec cinq autres organismes de l’Estrie un montant de près de 1,7 M$ pour attirer et faciliter l’intégration des personnes immigrantes sur le territoire.
Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean Boulet, en a récemment fait l’annonce en s’arrêtant dans les bureaux de la CDC situés à la Vieille gare à East Angus. L’aide accordée de 283 000 $ sur trois ans provient du Volet II du Programme d’appui aux collectivités.
Projet
Nawel Amokrane, vice-présidente de la CDC, mentionne que le projet RurAltérité est issu de la table de concertation sur la diversité culturelle du Haut-Saint-François. L’initiative, d’expliquer Mme Amokrane, permettra de développer des compétences interculturelles entre le milieu rural que constitue le Haut-Saint-François et la communauté interculturelle de l’Estrie. Pour y arriver, on procédera à la création de cinq équipes composées de représentants d’organismes, d’élus municipaux et de représentants de la communauté interculturelle. Les équipes pourront mettre sur pied diverses activités que ce soit culinaire, sociale ou autres. La population locale sera invitée à participer aux activités. « L’objectif, c’est le rapprochement des deux communautés. Dans le milieu rural, il y a beaucoup de préjugés par rapport aux nouveaux arrivants. Il y a aussi des préjugés pour les nouveaux arrivants par rapport au milieu rural versus urbain. Il y a une méconnaissance des deux côtés et l’on va démystifier ça avec les activités », d’expliquer Mme Amokrane.
La vice-présidente de la CDC constitue un bel exemple d’intégration dans son milieu. Cette franco Algérienne est au Québec, plus précisément Sherbrooke, depuis près de 16 ans. Elle est directrice du Centre de services éducatifs populaires (CSEP) du Haut-Sant-François. Cette intervenante a connu les préjugés qu’elle attribue à un manque d’information. « Quand les gens te connaissent, ils disent: ben toi tu es pas comme eux. Pour moi, ça reste de l’éducation, de l’ignorance. » Elle rappelle une anecdote lors d’une rencontre où une personne lui a demandé d’écrire son prénom en arabe. « Ça intéressait les autres et après tout le monde est venu me demander la même chose. C’est une adaptation des deux côtés.»
Pour le ministre Boulet « il faut, au Québec, continuer de raffermir notre réputation qu’on est une société d’accueil ouverte, accueillante et ça passe par l’intégration en français dans nos régions. Le français est un incontournable, ça permet aussi de bien intégrer le marché de l’emploi dans un contexte où la population québécoise vieillit rapidement. Il y a beaucoup de départs à la retraite. Il y a donc énormément de postes vacants, dans toutes les régions. » Pour le ministre, l’immigration passe par la francisation, la régionalisation.
Le député de Mégantic, François Jacques, mentionne « depuis trois ans, la CDC, on parle d’immigration dans le Haut-Saint-François, un enjeu hyper important. Aujourd’hui, on a une annonce qui va leur permettre de faire des choses qu’ils voulaient faire depuis trois ans et qui n’avaient pas les budgets pour le faire. » L’aide financière, d’ajouter M. Jacques « va permettre de mettre de l’argent et des efforts sur le terrain pour intégrer les personnes immigrantes. Ça va être bon pour nos entreprises. Il y a plein d’entreprises sur le territoire qui ont besoin d’immigrants pour travailler dans leurs usines, commerces et en agriculture. C’est un travail de l’ensemble de la population pour que les gens se sentent impliqués et qui amène une nouvelle dynamique à l’ensemble des secteurs. On a de l’intégration qui peut se faire dans nos noyaux villageois », d’exprimer le député de Mégantic.
Préfet
Pour le préfet de la MRC du Haut-Saint-François, Robert G. Roy, l’intégration ne peut qu’être bonne pour tous. Les agriculteurs, commerces et industries ont un besoin criant de main-d’œuvre. « Pour nous, ça, c’est un plus. C’est une belle opportunité. » Pour plusieurs, ajoute M. Roy, la francisation se fait par le milieu du travail, « apprendre le nom des outils et par la suite, l’intégration va se faire. Dans le passé, il y a déjà eu des Russes qui sont venus à East Angus et ils ont quitté faute d’intégration. Avec la CDC, on va pouvoir se permettre d’intégrer ces gens-là dans notre secteur. »
Elsa Garros est agente de développement du projet RurAltérité à la CDC du Haut-Saint-François et invite les gens intéressés à créer un comité interculturel dans leur municipalité à la contacter par courriel au elsa-garros@cdc-hsf.org ou par téléphone en composant le 873-662-2241. Mentionnons que les autres organismes à bénéficier de l’aide gouvernementale en Estrie sont le Café du quartier Ascot, la Corporation de développement communautaire de Sherbrooke, Entreprendre Sherbrooke (Pro-Gestion Estrie), le
Service d’aide aux Néo-
Canadiens (Sherbrooke) ainsi que le projet Valcourt 2030.