Les quelque 23 travailleurs étrangers temporaires de Cookshire-Eaton sont entre autres hébergés dans l’ancienne maison Camélia.
Plus d’une cinquantaine de travailleurs étrangers temporaires (TET) sont débarqués dans le Haut-Saint-François à la fin du mois d’avril pour travailler dans diverses entreprises de la MRC. Provenant principalement du Mexique et du Guatemala, ces personnes seront des citoyens de nos municipalités, à part entière, jusqu’au mois de décembre.
Qu’est-ce qui peut pousser un homme à quitter sa famille, ses amis, ses repères, pour aller travailler dans un pays étranger pendant près de 8 mois ? La réponse à cette question est très simple. Pour la majorité, c’est le désir d’améliorer la qualité de vie de leur famille restée dans leur pays d’origine respectif. L’argent est la principale motivation. Le salaire moyen d’un travailleur mexicain frôle 10 $ américains par jour alors qu’ici, il touche près de 90 $ canadiens par jour pour leur travail.
Le nom du projet Ensemble on sème est un jeu de mot, qui à l’oral, signifie deux choses : tout d’abord « ensemble on sème » et ensuite « ensemble on s’aime ». Ces deux interprétations reflètent l’esprit du projet, qui est de travailler ensemble. Il vise avant tout à favoriser l’intégration sociale des travailleurs étrangers temporaires dans leurs communautés d’accueil respectives. Lorsqu’ils arrivent au Québec, la plupart sont confrontés à la solitude et à la distance qui les sépare de leur famille. Ensemble on sème a su apporter beaucoup de soutien à ces usagers, que ce soient les employeurs ou les travailleurs, d’exprimer Jasmin Chabot, chargé de projet et le créateur intellectuel du projet.
« Les travailleurs nous ont souvent partagé le fait qu’ils se sentaient un peu invisibles lorsqu’ils arrivaient ici. Ils avaient aussi une certaine difficulté à trouver des activités autres que le travail. C’est pour ça qu’on vient les aider de cette façon, en organisant des rendez-vous à l’extérieur des lieux de travail. On veut qu’ils connaissent la région, les commerces et les organismes, mais on veut aussi qu’ils aient des contacts avec la communauté locale. On veut que les gens d’ici prennent conscience qu’ils deviennent essentiels à notre économie », souligne l’agent de projet.
L’entreprise BL Christmas Trees, située sur le boulevard Bourque à Sherbrooke, s’implique à part entière dans le projet. En plus d’embaucher des travailleurs étrangers, ils ont aussi acheté l’ancienne résidence Camélia sur la rue Principale Ouest à Cookshire-Eaton pour les héberger.
Une activité a été organisée au début du mois pour les familiariser avec l’une de nos traditions bien ancrées au Québec ; les cabanes à sucre !
Pour la majorité des travailleurs arrivés plus tôt ce mois-ci, ce fut leur première expérience dans une cabane à sucre, celle du Chalet des érables à Cookshire-Eaton. La tire d’érable fut un succès pour les travailleurs d’Amérique latine. Un des propriétaires du Chalet des érables, Edgar Gonzalez, est lui-même originaire du Nicaragua. Il a pris le temps d’expliquer, en espagnol, le processus de la récolte d’eau d’érable et de la transformation de celle-ci en produits tels que le sirop ou la tire ; ce qui fut grandement apprécié de tous.
Pour Émilie Turcotte-Côté, agronome chez BL Christmas Trees, l’apport des travailleurs étrangers au niveau agricole est incontestable. « C’est du gagnant-gagnant pour tout le monde. Les TET y gagnent un salaire décent qu’ils peuvent ensuite acheminer vers leur famille restée dans le sud et les aider au quotidien. Ils occupent aussi, plus souvent qu’autrement, des emplois que les locaux ne veulent pas faire parce que ce sont des emplois répétitif et exigeant. »
« La tire d’érable, c’est très bon, mais très sucré ! Nous aimons beaucoup le Québec parce que c’est calme et la vie y est bonne, mais c’est très froid », s’est exprimé le groupe de travailleurs étrangers.
Dans la maison de la rue Principale Ouest à Cookshire-Eaton, on parle de 23 travailleurs qui travaillent pour BL Christmas Tree alors que plusieurs autres TET logent directement dans des maisons sur les fermes de leurs employeurs respectifs, notamment dans des entreprises de la région telles que la Ferme Gelé & Veilleux ainsi qu’aux Plantations Downey-Roberge.