Exposition : Le collectif du Corbeau se pose à Cookshire-Eaton

Exposition Cookshire

De gauche à droite, les artistes Ann Bilodeau, Robert Peloquin, Normand Gladu, Laurence Bacon et Yong Sook Kim-Lambert ont généreusement échangé avec les visiteurs.

La population du Haut-Saint-François et des environs a la chance de voir gratuitement, et ce jusqu’au 17 juillet, à la Galerie d’Art Cookshire-Eaton, une cinquantaine d’œuvres de cinq artistes membres du collectif du Corbeau.
Plusieurs personnes ont eu l’opportunité d’échanger avec les artistes Yong Sook Kim-Lambert, Ann Bilodeau, Robert Peloquin, Laurence Bacon et Normand Gladu lors du récent vernissage. Formé en 2015, le collectif du Corbeau compte déjà plusieurs expositions à son actif. Pour celle-ci, les artistes ont effectué une réflexion individuelle pour mettre en commun, par la suite, des thèmes et c’est celui émis par Robert Peloquin qui a été retenu. Comme le choix du thème de l’exposition précédente était celui proposé par M. Peloquin, Ann Bilodeau lance à la blague, « il est devenu le spécialiste de la thématique pour le collectif du Corbeau. »
Démarche
La démarche artistique « débute avec une discussion sur le thème et après, on s’en va chacun de notre bord. On travaille indépendamment l’un de l’autre. » Selon Mme Bilodeau, le thème sert davantage à créer un climat, un état d’esprit, un chaos créatif. Les membres du collectif se penchent sur la nature des interactions entre les humains, les autres êtres vivants et les espaces sociétaires, intimes et physiques qu’ils occupent. Transposant cette réflexion en atelier, chaque artiste y apporte son vécu et ses préoccupations esthétiques, culturelles et politiques. « Cette démarche entame un dialogue et des échanges avec les autres membres du groupe dans un esprit de respect et de collégialité afin d’investir le chaos synchronisé de la démarche créative », d’exprimer Mme Bilodeau.
La pensée irisée fait référence au corbeau avec leur beau pelage. « Les corbeaux sont curieux, sont toujours en train de chercher quelque chose de nouveau. Comme groupe, on est un peu comme des corbeaux. On cacasse chacun de notre bord, c’est convivial comme groupe d’artistes, on se balance vraiment bien. On a tous des méthodes de travail semblables et similaires », d’exprimer Mme Bilodeau. Selon Laurence Bacon, qui utilise le papier tissé et le médium mixte, le thème irisé sert à faire reconnaître le travail des femmes qui ont œuvré pendant des années dans l’ombre. Elle cite, en exemple, le tissage qui était reconnu comme étant essentiellement utilitaire. « En faisant du tissage différent en utilisant du papier et des courbes, c’est montrer tout le potentiel des femmes qui avait été caché », explique-t-elle.
Pour les artistes, rencontrer les visiteurs constituait un événement en soi. « On a comme le tract et en même temps, on est comme surexcité, c’est comme surréaliste de voir les gens sans masque, de voir leurs expressions. Toute la gang, ça fait au moins trois ans qu’on n’a pas eu quelque chose comme ça. Bien là, on est fébrile », d’exprimer respectivement Mme Bilodeau et M. Peloquin.
Interrogé à savoir les questions posées régulièrement par les visiteurs, le sculpteur Robert Peloquin laisse tomber : « À quoi tu as pensé ? C’est quoi qui t’a amené à faire ça ? », d’ajouter M. Gladu. « Pour moi, d’exprimer Mme Bacon, les gens me demande du côté technique, comment as-tu fait pour passer tes fils comme ça ? »
Peinture, collage, sculpture, tissage, teinture et techniques mixtes se retrouvent parmi les différentes œuvres exposées par nos artistes déjà reconnus dans le milieu. Ils feront un saut à la Galerie au cours de l’exposition afin d’échanger avec les gens. La Galerie d’Art Cookshire-Eaton sera ouverte les après-midi de fin de semaine jusqu’au 24 juin et du mardi au dimanche pour la suite de l’exposition.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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