Lutte au nerprun bourdaine à Cookshire-Eaton : La municipalité autorise une coupe de récupération de peuplement naturel

Nerprun

Le bois récolté sera vendu en usine de sciage.

La municipalité de Cookshire-Eaton a confié le mandat au Groupement forestier des Cantons d’entreprendre une coupe de récupération de peuplement naturel dans le secteur de l’étang Cloutier, afin d’endiguer le nerprun bourdaine, cette plante exotique envahissante.
La présence de cette plante très menaçante pour la végétation était déjà connue de la municipalité et faisait l’objet d’un suivi par l’organisme. Ce dernier a proposé un plan d’aménagement détaillé du site auquel la municipalité a donné son approbation.
La plante affecte la biodiversité de la flore et de la faune, « nous, la Ville, on s’est fié à l’avis des experts de l’aménagement quant à la méthode de travail pour voir l’éradication de cette plante qui est très menaçante pour les plantes indigènes », d’exprimer Claude Leclair, directeur des communications à la Ville de Cookshire-Eaton.
Cette plante venue d’Asie entrave le recrutement et la croissance des essences forestières indigènes. L’espèce a la capacité d’occuper un large éventail de types de sols et de milieux, tel que les zones humides, non inondées, les rives, les plaines ou les sols sablonneux. Le nerprun bourdaine est envahissant en raison de sa production abondante de graines tôt dans son développement, de même qu’en raison de son établissement et de sa croissance rapides. De plus, sa capacité à adapter sa structure selon le milieu lui permet d’optimiser la captation de la lumière disponible en adoptant une forme arborescente en sous-étage et une forme arbustive dans les ouvertures. En fait, le nerprun bourdaine compétitionne pour la lumière avec les espèces indigènes. Il peut atteindre jusqu’à 7 mètres de hauteur. La plante prend littéralement possession du couvert forestier et en raison de sa densité, étouffe les plantes indigènes.
Travaux
Jean Tremblay, technologue forestier pour le Groupement forestier des Cantons, explique que la nature de l’intervention vise d’abord à récolter le peuplement devenu à maturité et en perte de rendement depuis plusieurs années. À cela s’ajoutent l’éradication du nerprun et la préparation du terrain pour faire du reboisement en 2023, notamment avec du pin rouge et de l’épinette blanche.
La préparation du terrain consiste à couper tous les arbres sauf les feuillus, les pins et les cèdres. Tous les résineux, épinettes blanches, épinettes de Norvège seront récoltés puisqu’ils sont à maturité, d’expliquer M. Tremblay. La coupe sera suivie d’une préparation de terrain et de reboisement. L’intervenant ne se fait pas d’illusion quant à l’endiguement complet de cette plante. Il explique la particularité du système racinaire de celle-ci, faisant en sorte qu’il est très difficile de l’arracher au complet. « S’il reste la moindre petite racine, c’est sûr que ça redécolle. On ne s’en sauvera pas de refaire deux ou trois entretiens dans les années futures de la plantation si on veut la rendre à terme. » La préparation du terrain comprend également la récupération des déchets de coupes. Les travaux de coupes, en cours, devaient s’étaler sur une période de deux semaines suivies de 5 à 6 jours pour la préparation du terrain, donc le tout devrait être complété vers la mi-juillet. L’intervention se fait sur une superficie approximative de 6,5 hectares. Les travaux comprennent également une coupe d’éclaircie. Jean Tremblay mentionne que des mesures d’atténuation et des bandes de protection sont prévues notamment autour de l’étang Cloutier.
Le technologue forestier précise que le bois récolté sera transporté vers les usines pour la vente. Selon les ententes, explique-t-il, un droit de coupe sera versé à la municipalité qui devrait en partie servir à défrayer les coûts supplémentaires reliés à la préparation du terrain et au reboisement. Selon l’intervenant, il s’agit d’un chantier de taille moyenne qui va générer 1650 m3 de bois apparent. Ce dernier ajoute qu’il s’agit tout de même de bois de bonne qualité. Il souligne que l’intervention était nécessaire puisque les arbres étaient à maturité. Les travaux n’endigueront pas complètement le fléau que représente le nerprun bourdaine, mais devraient permettre à tout le moins de le contrôler dans ce secteur avec des interventions ponctuelles selon le besoin.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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