Mathieu Chenard.
À l’aube du scrutin général du 3 octobre, le candidat du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans Mégantic, Mathieu Chenard, affiche une grande confiance. « Je fais du porte-à-porte et c’est positif. Je suis plus haut que ce que me donnent les sondages. Je ne dis pas que je vais gagner, mais je suis convaincu que je vais faire une chaude lutte », insiste-t-il.
« Ça va mieux que je pensais. Au début, quand j’ai dit oui, j’étais à 10 %. En regardant sur Québec 125, j’étais quatrième. Là, je suis rendu deuxième avec 14 %. Mais je suis plus proche de François Jacques que ce que les sondages disent », précisait M. Chenard au moment de l’entrevue le 15 septembre. Selon le site de Québec 125, en date du 14 septembre, le candidat du PCQ serait à 14 % des intentions de vote comparativement à 50 % pour le député sortant François Jacques.
À quelques jours de l’élection, M. Chenard rappelle ses engagements. « Tout le monde que je rencontre me parle de la santé. J’ai rencontré beaucoup de monde et je ne pensais pas que le confinement avait affecté autant de gens, je ne pensais pas que c’était aussi pire que ça. Il y en a qui m’ont pleuré dans les bras. Je vois les impacts sur le terrain. Les mesures ont été longues, des gens se sont sentis seuls. Je me suis fait parler de suicide. Quand je parle de santé, c’est au sens large, physique, mental. Je rencontre beaucoup de gens et le monde commence à comprendre le message de la santé qu’on veut essayer autre chose. Dans mon porte-à-porte, j’ai rencontré des infirmiers et infirmières et plusieurs ont lâché ou songent à lâcher. On fait quoi avec ça ? Faut arrêter la saignée. »
La couverture cellulaire revêt un aspect important pour le candidat. « Je ne te dis pas que ça va se faire demain matin, mais je vais mettre de la pression pour ça. » Autre aspect évident, le manque de main-d’œuvre. M. Chenard manifeste son intention de travailler à garder les jeunes sur le territoire. « Faut garder les jeunes dans le coin. Faut que ça arrête, l’âge moyen dans le comté est de 58 ans. » Cette réalité, explique le candidat, a un effet sur les services. « Plusieurs cantines sont fermées, des commerces sont à vendre. Il faut trouver un moyen d’encourager l’entrepreneuriat pour que les jeunes se lancent une entreprise qui va devenir petite et moyenne pour qu’ils restent dans le coin. » M. Chenard croit que son expérience dans le secteur manufacturier pourrait s’avérer un atout. Il ajoute ne pas avoir de solution miracle, mais se montre disposé à apporter tout l’appui nécessaire. Recréer de l’emploi dans les petites municipalités est la base pour relancer la vitalité d’une région, estime le candidat. La relève agricole s’inscrit également parmi ses préoccupations et souligne que sa formation politique entend travailler cet aspect. Il désire donc stimuler l’entrepreneuriat au sens large, commerce, service, manufacturier, agricole, forestier et touristique. Pour y arriver, il faut également bonifier l’offre de logements en créant des conditions intéressantes susceptibles d’intéresser le secteur privé, ajoute-t-il.
Quant aux municipalités, M. Chenard se dit conscient que les besoins sont multiples que ce soit pour les infrastructures, les parcs et autres pour une mise à niveau efficace. Le candidat est d’avis qu’une analyse en bloc des demandes municipales pourrait permettre de dégager des priorités et cibler les interventions. « Faut avoir une vision à long terme. »
Dans un autre ordre d’idée, l’importance de l’acériculture n’est plus à démontrer pour le comté. Les acériculteurs soulignent que l’acériculture en forêt publique est une voie importante pour l’établissement de la relève acéricole en soutenant que la forêt publique est de proximité. L’UPA du Haut-Saint-François rappelle que la direction régionale du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a décidé de ne plus octroyer de superficie pour l’acériculture en Estrie. En fait, 200 000 ha de forêt publique sont protégés au Québec, dont 5 000 en Estrie pour préserver le potentiel acéricole des coupes forestières. Interrogé à savoir si le candidat était favorable au 5 000 ha en Estrie de forêt publique pour préserver le potentiel acéricole des coupes forestières, celui-ci se montre prudent en mentionnant qu’il faudrait analyser les forêts. Avouant ne pas être au fait du dossier, M. Chenard admet ne pas être en mesure de dire si cela est suffisant.
D’autre part, le candidat se montre en faveur de la réfection de la route 112 entre Ascot Corner et Dudswell. Selon les informations qu’il dit avoir obtenues auprès du ministère des Transports, c’est l’axe routier comprenant le plus de circulation avec 120 000 véhicules par semaine. En tenant compte des conditions actuelles, M. Chenard croit qu’il est judicieux de maintenir la limite de vitesse à 70 km/h entre Ascot Corner et East Angus. « Si on sécurise cette section, là, je serais ouvert qu’on augmente la vitesse. »
Interrogé à savoir ce qui le frappe de sa tournée du comté, le candidat signale les personnes âgées, la santé, le manque de médecins de famille, le transport. M. Chenard estime que la région est négligée par les gouvernements. « J’ai l’impression qu’il n’y a pas de vouloir politique et faudrait remettre Mégantic sur la map. On existe. »