La Base de plein air La Patrie change de vocation : Elle devient un centre d’aide pour l’humain

Sentier La Patrie

Yvan Pion et Marie Duff mettent tout leur cœur à bien accueillir et accompagner les participants.

À peine avait-elle mis les pieds sur le site de la Base de plein air La Patrie, Marie Duff savait déjà que c’était l’endroit où elle pourrait réaliser le rêve qu’elle caresse depuis une trentaine d’années. Démarrer un centre d’aide pour la reconstruction de l’humain, le centre L’Expérience d’Être Soi.
« Moi, ça fait 30 ans que je porte le projet, que j’attends que le bon temps, la bonne place et que tous les éléments se mettent en place. Je suis très à l’écoute audiblement et intérieurement, puis dans mon cœur, ça me disait, c’est ici ta place », d’exprimer avec émotion Mme Duff.
Le plein air, le décor champêtre, le calme, la quiétude, l’union avec la nature sont des éléments qui s’agencent très bien dans la démarche qu’elle met de l’avant. Le centre L’Expérience d’Être Soi est illustré par une flèche. Pour Mme Duff, ce symbole est sans équivoque, « les gens qui viennent ici, c’est pour regarder et aller de l’avant. »
Mme Duff, qui compte sur l’appui d’une équipe, dont Yvan Pion, propose ce qu’elle appelle la reconstruction de l’humain basée sur une approche métaphysique. « Je suis métaphysicienne et j’offre aux gens une nouvelle façon de voir la vie. Ça fait 23 ans que je fais ça. » L’intervenante est également zoothérapeute. À cela, s’ajoute une expérience de vie peu banale faisant en sorte qu’elle sait de quoi elle parle et surtout comment s’y prendre. Mme Duff a été abandonnée à l’âge de 3 ans et demi. Elle a fait plusieurs familles d’accueil, a connu la maternité à l’âge de 17 ans, victime de violence conjugale, divorcée, mère monoparentale avec quatre enfants et accidentée, surmonté deux cancers, les choses n’ont pas été faciles pour cette femme qui se dédie à faire le bien autour d’elle. « Je suis en mesure de comprendre la personne. Je suis très emphatique. La vie m’a mis dans plein de circonstances qui font que peu importe qui arrive avec un traumatisme, je m’adapte selon la personne qui est devant moi.  Le but du centre, c’est d’offrir la possibilité aux gens de se reconstruire de façon nouvelle, de façon créative à leur vitesse à eux. »Tout en respectant le rythme des personnes, Mme Duff vise l’efficacité et n’a pas l’intention d’étirer le processus outre mesure. « Mon logo, c’est une flèche, ça veut dire: enligne-toi, dis-moi ce que tu veux et je vais te donner la flèche que tu as de besoin et go. Yvan et moi, avec notre expérience de vie, on a fait le chemin long et ce qu’on veut, c’est d’offrir le chemin court. »
Le site sur lequel on retrouve 13 chalets et un centre d’accueil permettra d’accueillir les personnes que ce soit pour une journée d’initiation, une retraite de 7 jours, 14 jours ou même 30 jours. On propose de l’accompagnement individuel ou de groupe. Dans une première phase, le service s’adressera aux hommes et par la suite s’étendra aux femmes et adolescents. Mme Duff explique ce choix en soulignant le peu de ressources et de services disponibles pour la gent masculine. « On retrouve en moyenne deux organismes pour hommes et 50 pour femmes. »
Comme l’indique l’appellation, la reconstruction de l’humain est large et touche différents aspects de la vie. Le centre peut venir en aide aux personnes en manque d’estime et de confiance en soi, les personnes qui vivent de l’isolement, être aux prises avec des émotions négatives (abandon, humiliation, rejet, trahison, injustice), avoir des peurs de toutes sortes, vivre différents deuils, une séparation difficile, être aux prises avec une maladie, vivre un accident, éprouver des problèmes de colère, de violences et autres. Tout ça peut faire partie du processus de reconstruction.
Le processus se fera à travers de la relation d’aide, des rencontres individuelles ou de groupes, des retraites en nature, de croissance personnelle, des conférences, des ateliers, divers soins physiques et énergétiques. Tout cela peut se faire dans un contexte d’hébergement comprenant des repas. Le processus de reconstruction se fera à travers divers outils comme des moments d’introspection, la musicothérapie, l’écriture, les arts, la nourriture saine, l’exercice physique, la connexion avec la nature et divers ateliers. L’objectif, d’expliquer Mme Duff, est « d’apprendre à te connaître, te guider vers de nouveaux choix de vie, prendre conscience de tes forces intérieures, t’aider à être dans l’action, trouver et vivre ton bonheur et refaire vos nouveaux repères de vie. La personne qui va venir au centre, faut qu’elle puisse trouver une harmonie sur le corps, l’âme, l’esprit, le côté mental, spirituel, émotionnel et de tout ce qui est vie intérieure. Nous allons vous faire toucher la compréhension, d’être en mesure de comprendre vos habitudes, celles qui vous aident dans le but de pouvoir transformer ça pour en arriver à vivre la réalité que vous voulez vivre aujourd’hui. »
Le cheminement, explique Mme Duff, se fera à travers l’émotionnel, soit le ressentir, l’identification, comprendre et désamorcer les émotions. Cela se poursuivra en abordant le mental soit identifier et neutraliser les fausses croyances et les pensées limitantes. Le volet physique ne sera pas à négliger et visera à se réapproprier ses sensations physiques (malaise, douleur, douceur, plaisir) afin de passer de l’inconfort à l’aisance. Enfin, la métaphysique servira à resituer la trajectoire personnelle dans les diverses facettes de la vie, ce qui devient possible avec une meilleure connaissance de qui nous sommes et de notre pouvoir sur ce que nous vivons et ressentons.
Le programme, d’ajouter l’intervenante, favorise en chacun l’encrage des quatre piliers que sont l’authenticité, l’intégrité, la responsabilité et l’autonomie (AIRA) dans le but ultime de vivre l’expérience d’être soi. »
D’autre part, les nouveaux gestionnaires de la base de plein air ont l’intention de rendre l’endroit accessible au grand public. On proposera diverses activités, des spectacles et autres au cours des prochaines semaines.
Le centre L’Expérience d’Être Soi est un organisme sans but lucratif (OBSL). Il est présentement en campagne de levée de fonds. Il est possible d’obtenir davantage d’information sur l’initiative en cours, les services offerts, le mode de fonctionnement et autres en consultant le site au https://experiencedetresoi.ca.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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