Dominic Provost, directeur général de la MRC du Haut-Saint-François, est d’avis que les municipalités feront de plus en plus appel au service de la structure régionale pour les appuyer dans diverses tâches et ce dans un respect mutuel de leur champ de compétence respectif.
Les municipalités du Haut-Saint-François utilisent de plus en plus la structure régionale que représente la MRC pour en faire un outil complémentaire pouvant intervenir en appui aux besoins de ces dernières. Les exemples se multiplient que ce soit pour les loisirs, l’environnement, l’habitation et autres.
Robert G. Roy et Dominic Provost, respectivement préfet, et directeur général de la MRC du Haut-Saint-François, se réjouissent de cette situation qu’ils interprètent comme une marque de confiance accrue des municipalités envers l’instance régionale. « À mon avis, c’est clair, on est dans une volonté d’utiliser de plus en plus la MRC parce que les gens ont une force de frappe », d’exprimer M. Provost.
Avec l’approbation des municipalités, de préciser le directeur général, la MRC a doublé sa force en loisir territorial et en environnement. En fait, la structure régionale a procédé à l’embauche de deux employés additionnels pour chacune de ces sphères d’activités. « On avait un employé pour chaque poste, on est rendu à deux, donc, on double les tâches. Le loisir, c’est de responsabilité locale, mais les maires croient de plus en plus que le loisir comporte une part de responsabilité locale et territoriale », de souligner M. Provost. Outre les loisirs dans les municipalités respectives, un volet comme l’activité Marche et cours revêt un caractère régional. À cet effet, l’activité, qui en est à sa septième édition, attire annuellement bon nombre de participants et se déroule dans une municipalité différente chaque année. L’initiative permet aux corporations municipales de profiter de cette affluence pour dévoiler ses charmes et se faire découvrir par les visiteurs sans compter les retombées économiques pour cette journée.
Dans la même foulée, la première édition de la marche aux flambeaux dans le Marécage-des-Scots sur le territoire de Hampden et Scotstown contribue à augmenter la visibilité de ces dernières. L’activité est appelée à se déplacer dans les autres municipalités et suscitera un intérêt régional pour l’ensemble du territoire. « Pour la marche aux flambeaux, on va aider les municipalités, on veut donner des coffres à outils aux municipalités », d’exprimer le préfet. « Pour certaines comme Hampden, s’équiper de ballons, de skis, d’équipements d’hiver et d’été pour eux, c’est illogique. Ce qu’on a fait, nous à la MRC, on a tous les équipements en loisirs d’hiver et d’été pour pouvoir animer les camps de jour qui se font dans certaines municipalités. C’est la force » d’insister M. Roy. « L’important, c’est le tandem, précise M. Provost, ce n’est pas de dire qu’on va passer par-dessus une municipalité. La question est: est-ce que je peux jouer un rôle que je vais être utile ? Si l’intervention de la MRC permet de faire une économie d’argent pour la municipalité, j’ai un rôle, si c’est plus efficace, j’ai un rôle. »
L’intervention de la MRC en appui aux municipalités ne se limite pas qu’à l’achat et prêt d’équipements. Elle joue également un rôle d’appui technique que ce soit pour former des sauveteurs nautiques, des animateurs pour les camps de jour, en appui pour une reddition de compte et autres. M. Provost ajoute que certaines municipalités ne pourraient embaucher un agent de loisir en raison de coûts. Le service de la MRC vient donner un coup de main en appui à ces dernières et à l’ensemble des municipalités.
Alexandre Vaillancourt, agent de loisirs à la MRC, mentionne que l’intervention en est principalement une d’encadrement. « Nous, on peut les aider à les structurer dans le développement de projets, des activités, tout ce qui touche aux loisirs. » M. Vaillancourt et Marie-Pierre Hamel, coordonnatrice, sont diplômés en loisir et disposent de l’expertise nécessaire pour faire des interventions pertinentes. « Ce n’est pas toutes les municipalités qui ont une ressource en loisirs. Souvent, c’est un groupe de conseillers qui vont développer les loisirs, donc on peut les aider. Nous, on a des guides, on peut faire la recherche de subventions, tout ce qui peut permettre à contribuer aux projets loisir et de s’assurer qu’ils se réalisent. » M. Vaillancourt ajoute que l’équipe de la MRC peut apporter un support pour effectuer des recherches pour déterminer quoi développer, pourquoi et comment le faire, rechercher les fournisseurs et autres.
L’agent de loisirs mentionne que l’intervention régionale est bien perçue des municipalités particulièrement envers celles qui sont démunies. Selon l’intervenant, les besoins sont différents d’une municipalité à l’autre et c’est important, précise-t-il, d’être en mesure de les aider à bien cibler leurs besoins. Selon M. Vaillancourt, on retrouve plusieurs projets de loisir en développement au sein des municipalités. « C’est tous des trucs qui seraient bénéfiques pour les citoyens d’ici, mais ce n’est pas facile de connaître les ressources que ce soit des projets de pumptrack, de pistes de vélo de montagne et autres. L’agent de loisirs précise que l’intervention de l’équipe de la MRC n’est pas décisionnelle, « ce sont les municipalités qui décident de leurs affaires, qui prennent les décisions finales. »
L’objectif de partenariat est similaire au chapitre de l’environnement. Toujours avec l’approbation des municipalités, la MRC a ajouté un deuxième agent pour ce secteur d’intervention et saisi notamment à bras le corps le Mouvement j’y participe! D’autres tâches sont également effectuées par la nouvelle ressource.
Selon le préfet et le directeur général, la confiance grandissante des municipalités envers la structure régionale se fait sentir à d’autres secteurs que ce soit notamment dans celui de l’habitation où elle s’est vu confier la responsabilité des OMH (Office municipal d’habitation) débouchant sur la création de l’ORH (Office régional d’habitation).
À cela s’ajoute également le transfert du transport adapté. D’autres responsabilités comme la loi 49 concernant le patrimoine immobilier sont tombées dans la cour de la MRC. Avec la collaboration des municipalités et une aide gouvernementale, la structure régionale a procédé à l’embauche d’un agent qui veillera à faire l’inventaire des immeubles patrimoniaux et ajuster les règlements en fonction de la nouvelle loi.
Au chapitre de l’habitation, la MRC a produit un guide susceptible de stimuler le développement immobilier. Le document remis aux municipalités indique divers moyens, leviers et comment faire un plan pour susciter la construction de logements. On a également mis en place un programme pour subventionner une partie de l’étude qu’une municipalité pourrait décider de faire par l’entremise d’un consultant. Dans la foulée de développer le secteur résidentiel, la MRC développera un plan d’action pour bien cibler et attirer les immigrants. Pour se faire, elle disposera d’une aide financière du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. La volonté d’attirer de nouveaux résidents s’étend à l’ensemble de la population et dans cette optique, on est à revoir la stratégie de Ose le Haut.
Se projetant dans l’avenir, M. Provost est d’avis que la MRC sera de plus en plus utilisée par les municipalités. « Je crois que les municipalités individuellement auront de plus en plus besoin de s’entraider, c’est la base. Parmi les possibilités d’entraide, il y en a une qui existe et c’est la MRC, mais ce n’est pas la seule. Les municipalités peuvent se regrouper à trois dans une affaire. Moi, je ne veux pas tout concentrer. Il y a des regroupements, des entraides en municipalités, on le voit de plus en plus. »