East Angus : L’avenir de Graphic Packaging International incertain

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L’avenir de Graphic Packaging International à East Angus est incertain, mais les travailleurs sont confiants de passer au travers.

Un gros nuage noir rempli d’incertitude plane au-dessus de l’usine Graphic Packaging International à East Angus. Des représentants du siège social, situé à Atlanta aux États-Unis, sont venus rencontrer les travailleurs, la semaine dernière, pour leur annoncer que la survie de l’usine serait assurée pour les trois prochaines années, mais qu’ils ne pouvaient s’engager davantage pour son avenir.
Katherine Lemire, directrice des ressources humaines à l’usine d’East Angus, confirme la nouvelle sans pour autant donner beaucoup d’information. Elle mentionne que Graphic Packaging International est en voie de construire une méga-usine au coût de 1 G$ à Waco au Texas, États-Unis et que la mise en production est prévue pour le début de 2026, dans trois ans. Quatre usines dont trois aux États-Unis et une au Québec, celle d’East Angus, sont touchées par cette initiative. « Graphic va soutenir les différentes usines en place pour faire la transition en lien avec cette nouvelle machine-là. L’objectif est d’améliorer la capacité de l’entreprise à répondre à la demande croissante de l’emballage recyclé sur le marché. Nous, c’est ce qu’on fait ici », d’expliquer Mme Lemire.
Jean St-François, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et cartons d’East Angus (STPCEA-CSN), explique que la haute direction a procédé de la sorte pour donner l’heure juste sur un projet de construction d’une méga-usine qui devrait être fonctionnelle dans trois ans. Ce futur plan d’exploitation aurait une capacité de production équivalente à l’ensemble des quatre usines réunies, d’où l’incertitude quant à l’avenir de ces dernières. Celle d’East Angus produit 110 000 tonnes de carton annuellement. M. St-François mentionne que les dirigeants auraient laissé entendre que le marché était en constante évolution et qu’ils n’étaient pas en mesure de s’engager pour l’avenir.
Dans un souci de maintenir la capacité de production des usines concernées et éviter l’exode de certains travailleurs, la multinationale offre aux employés une prime incitative à demeurer en poste de 1 500 $ par mois pour les 36 mois à venir. Le montant sera remis au terme de cette période représentant 54 000 $. Cette somme sera versée aux employés, peu importe l’avenir de l’usine, de préciser le président du syndicat.
En raison de la croissance du marché, M. St-François mentionne que les représentants n’étaient pas en mesure de préciser l’avenir des quatre usines à savoir, si elles poursuivront toutes leurs opérations régulières ou si certaines seront fermées. « C’est comme un sursis, ils disent : on a besoin de vous autres trois ans et après peut-être, on va avoir encore besoin de vous autres, mais peut-être que non aussi. Chaque usine a ses forces et ses faiblesses, chaque usine a des capacités de production différentes qui va jouer beaucoup dans la balance. »
Confiant
Admettant que la situation est préoccupante, M. St-François demeure optimiste quant à l’avenir de l’usine. « En 2019, la même situation s’est produite. Il y avait quatre usines en danger, excepté que deux ou trois mois après l’annonce, Graphic East Angus a été retiré du peloton qui était en danger. Ils ont dit : Graphic East Angus, il n’y en a plus de problèmes, vous n’êtes plus en danger, vous allez rester ouvert. C’était la même situation, c’était le même trois ans. À l’époque, Graphic construisait la même usine, mais au Michigan, avec trois ans de construction. Ils avaient mis trois usines en danger et une a fermé sur les trois. »
Cette fois-ci, M. St-François ne cache pas qu’il existe une incertitude au sein des travailleurs et que certains expriment une frustration, mais que l’ensemble est confiant et « déterminé à se retrousser les manches pour garder l’usine ouverte. Nous, on pense que l’usine a de bonnes chances de passer au travers à cause de la qualité du carton que l’on fait et la diversité du carton qu’on peut faire. Les grosses usines qu’ils construisent sont capables de faire un seul ou quelques grades de carton. Ici, on est capable de faire des petites commandes et on peut changer de grade de carton dans l’espace d’une demi-journée et répondre à des besoins spécifiques très rapidement, c’est ça notre force. » M. St-François ajoute que le positionnement géographique de l’usine constitue également un atout pour desservir le Québec, l’Ontario et la Nouvelle-Angleterre.
Le président du syndicat indique qu’un sondage est mené auprès des travailleurs afin de vérifier leur volonté à demeurer en poste ou de quitter. L’exercice vise à dresser un portrait d’ensemble et de voir ce qui serait possible de faire pour maintenir les effectifs. On compte 88 travailleurs syndiqués. Au total, un peu plus d’une centaine de personnes œuvrent à l’usine d’East Angus. M. St-François ajoute : la direction a procédé à trois embauches alors que les nouveaux venus connaissent la situation. Ce dernier précise que le syndicat maintient une bonne relation avec la direction et tous deux travaillent dans le même sens.
Des représentants de la Ville de East Angus, dont la mairesse, Lyne Boulanger, en tête, ont rencontré la direction de Graphic Packaging au lendemain matin de l’annonce aux travailleurs. Sans dévoiler la teneur des discussions, Mme Boulanger s’est dite rassurée et confiante, « je reste très positive », commente-t-elle.

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Pierre Hébert
Pierre a été le directeur général du Journal pendant plus de 30 ans. Il a pris sa retraite en 2023.
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