Une pénurie de chauffeurs est à prévoir dans les années à venir.
Ce n’est une surprise pour personne, le manque de chauffeurs d’autobus scolaire est omniprésent au Québec, mais pour l’instant, le Haut-Saint-François (HSF) y échappe. Depuis le début de l’année scolaire, un seul bris de service d’un circuit de Cookshire-Eaton est survenu le 2 décembre, touchant approximativement 37 élèves du primaire et du secondaire.
Dans la MRC, 12 transporteurs se partagent le transport des élèves vers leur école respective. Ceci fait en sorte qu’il est beaucoup plus facile de trouver un remplaçant temporaire lorsqu’un conducteur ou une conductrice n’est pas en mesure d’assurer son circuit. « Nous avons la chance de compter sur une collaboration exemplaire de la part de nos transporteurs, lesquels s’ajustent et trouvent des solutions en coopération avec nous. Les solutions peuvent ressembler à du jumelage de circuits lorsque cela est possible ou encore d’autres employés de l’entreprise possédant leur permis de classe 2 et qui remplacent le chauffeur », d’expliquer Marie-Claude David, conseillère en communication au Centre de services scolaire des Hauts-Cantons.
Le travail de chauffeur d’autobus scolaire n’est pas du temps plein et c’est ce qui pourrait, entre autres, freiner l’arrivée d’une jeune relève afin de combler les postes laissés vacants par ceux quittant pour la retraite. De surcroît, les chauffeurs n’ont aucune assurance collective ni de fonds de pension par exemple, d’exprimer Stephen Gauley, président du secteur transport scolaire à la CSN et président du Syndicat des travailleuses et travailleurs (STT) La Sapinière.
« Présentement nous sommes chanceux, on est dans une période où les baby-boomers continuent à travailler, malgré bien souvent qu’ils soient déjà à la retraire dans leur profession respective. Mais ces gens-là, qui pour la plupart ont plus de 60 ans, vont finir par arrêter complètement. Il y a déjà un problème de chauffeurs, mais quand ce monde-là va arrêter, il va y avoir un énorme problème », d’expliquer M. Gauley.
Le manque de chauffeurs se fait déjà sentir selon ce dernier. Il expliquait que la semaine dernière, il y avait un mécanicien qui s’occupait d’un circuit et qu’il y a aussi déjà plusieurs chauffeurs qui font des parties de circuits de chauffeurs absents.
Depuis une dizaine d’années, le Québec a décidé d’offrir le transport scolaire à tous les jeunes de 16 ans et moins, et ce gratuitement. Cependant, ce dernier est en grande partie administré par des entreprises qui sont privées. Bien que ce soit le ministère de l’Éducation qui prend en charge la facture, ce sont les centres de services scolaires qui doivent négocier avec les transporteurs, qui eux négocient avec les conducteurs.
« Nous, au niveau syndical, ce qu’on trouve plate, c’est que fréquemment, on suggère des noms aux compagnies. Des gens qui seraient disposés à participer, des gens de notre entourage, et puis finalement, il n’y a aucun retour des compagnies. Ils n’améliorent pas nos conditions en tant que chauffeurs, et en même temps, quand on leur apporte des gens qui seraient disposés à faire le travail, il n’y a pas de suite », déplore le président du secteur transport scolaire à la CSN.