L’auteure Jennifer Bourgault et son premier roman, Cette ombre devenue femme.
L’auteure originaire de Disraeli et maintenant Weedonnaise, Jennifer Bourgault, a récemment fait le lancement de son tout premier roman, Cette ombre devenue femme, au restaurant L’Intermède du Lac, à Disraeli. L’œuvre historique et emplie de romance présente le féminisme sous un nouveau regard, celui de l’auteure.
La première phrase qu’il est possible de lire sur le quatrième de couverture est « Lorsque l’on a souffert de violence conjugale, peut-on faire encore confiance ? » On pourrait alors penser que le livre portera sur les violences subies par l’héroïne du roman, mais le chemin pris par l’auteure est plutôt la résilience et la reconstruction.
Le personnage principal de l’histoire aura vécu des scènes de violences conjugales et pour la jeune auteure, il était important d’inviter certains organismes de la région qui travaillent en ce sens, comme la maison d’hébergement La Gitée à Thetford Mines et l’Afeas de l’Estrie. « La violence conjugale fait partie de l’histoire de l’héroïne, mais ce ne sera pas un roman où l’on suit une victime. La violence fait partie de son bagage personnel et détermine d’une certaine façon qui elle est. Ça met aussi en lumière sa façon de réagir et de gérer les évènements du quotidien, mais le roman est surtout axé sur sa reconstruction. Comment elle réapprend à vivre, comment elle redécouvre l’amitié, l’amour ou même d’avoir une relation d’employé employeur. »
La chronologie de l’histoire se déroule à la fin des années 1960, un moment charnière pour les femmes et le féminisme en général. C’est en 1967 que le gouvernement canadien met en place la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada. « Ce moment de l’histoire est important dans la vie de l’héroïne parce qu’elle désire s’impliquer dans la Commission. Elle veut prendre la parole et veut comprendre ce qui se passe avec les autres femmes. Est-ce qu’elle est toute seule avec ces problèmes là ou non ? » d’expliquer Mme Bourgault.
L’histoire se déroule donc il y a un peu plus de 50 ans. Bien avant la naissance de l’auteure. En revanche, c’est une époque qu’elle affectionne particulièrement, entre autres étant donné sa relation avec sa grand-mère. « La condition féminine était très importante pour elle, déjà à l’époque. Elle était impliquée et elle m’a partagé énormément d’histoires et d’anecdotes et chacune d’elles m’interpelle beaucoup. C’est une époque qui vient me chercher et qui me parle beaucoup », d’exprimer l’auteure.
Depuis plusieurs années déjà, Mme Bourgault utilise sa plume pour raconter des histoires et faire vivre des sentiments qui prennent forme dans sa tête. Plusieurs projets sont en cours d’écriture, mais qui ne sont néanmoins pas prêts pour l’édition selon cette dernière. Une de ses nouvelles a été adaptée pour le théâtre par la troupe Les Cabotins, de Thetford Mines, dans le cadre de la pièce Des mots et des voix.
« Pour la prochaine année, je me suis fixé comme objectif de terminer un recueil de nouvelles pour Oulipo. Jusqu’à présent, j’ai environ une vingtaine de récits de complétés. Sinon, je travaille aussi afin de terminer un premier jet de roman », d’exprimer Jennifer Bourgault. L’Ouvroir de littérature potentielle ou Oulipo est un groupe de recherche littéraire fondé en 1960 et a pour but de découvrir de nouvelles potentialités du langage et de moderniser l’expression à travers des jeux d’écriture.