Le magasin Lachance à Sawyerville, c’est convivial, c’est familial

Pete Lachance

Pete Lachance vous souhaite la bienvenue à la section quincaillerie du Dép. CPL Lachance, Épicerie, Quincaillerie.

« J’avais 22 ans quand je suis rentré de l’hôpital, raconte-t-il, et ma mère m’a accueilli. »
Ce n’est pas le début de l’histoire de la célèbre quincaillerie épicerie de Sawyerville, mais ce fut un tournant dévastateur pour Pete Lachance, son propriétaire actuel avec sa femme Lorraine Gagnon et son fils Cédrick Lachance.
C’était en 1976. Il jouait au ballon-balai à East Angus. « J’ai entendu l’entraîneur dire : “Toi, Lachance, quand tu vas retourner sur la glace, tu repartiras en civière”. Puis ce type m’a cassé le cou avec son bâton. Il a frappé juste au bon endroit. Ensuite, j’étais allongé sur la glace et je ne pouvais plus bouger mes bras ni mes jambes. »
C’est ainsi que sa vie dans un fauteuil roulant a commencé. « Je n’ai pas essayé de te faire marcher, j’ai essayé de te sauver », lui a dit le médecin.
Avant cela, Pete Lachance était un grand sportif ; il jouait au hockey et au ballon-balai, et il travaillait fort. Deuxième d’une famille de cinq garçons, il est né à Sherbrooke et a grandi à Sawyerville. Sa mère est originaire de Terre-Neuve. Il a étudié à l’école française de Sawyerville, puis de Cookshire, et ensuite d’East Angus, et a travaillé au moulin de son oncle. Sur une photo, on le voit debout, beau et fort, devant une charrette à foin.
« Peut-être que quand j’avais 20 ans, peut-être j’étais un peu sauvage, comme n’importe quel jeune normal, mais j’aimais le sport. »
Après l’accident, il s’est remis au sport, mais maintenant il parrainait une nouvelle génération. Il a amassé des fonds, il a acheté de la crème glacée, il a été entraîneur de hockey et de baseball. Tout pour les enfants.
« Il n’y a rien que je n’ai pas fait après ça », a-t-il dit en riant. « Je ne peux pas courir, mais je peux faire bouger du monde. »
C’est un entrepreneur accompli. Deux ans après son accident, il épouse Lorraine Gagnon, et ensemble, en 1979, ils ouvrent un magasin, Accommodations Sawyerville, en face de l’Hôtel. Il organise des fêtes sur la plage pour des foules de 500 personnes avec des tonnes de sable transportées vers une érablière, une piscine, de la musique et toutes sortes de jeux. Il a organisé des tournois de fléchettes, des tournois de cartes, des rallyes de motoneige et des courses de quatre roues. Il a eu un bar, un motel, une salle de danse, une plantation d’arbres de Noël et une salle de quilles. Il vient tout juste de terminer un mandat de 12 ans en tant que conseiller du district 5 de Cookshire-Eaton.
Pete et son fils Cédrick étaient dans la salle de quilles de Sawyerville lorsqu’ils ont vu que l’épicerie J. A. Lowry de l’autre côté de la rue était à vendre.
L’histoire du magasin était aussi tumultueuse que celle de Pete. Edgar Austin Kingsley « a acheté l’entreprise de J. R. Cunningham, marchand général à Sawyerville en 1893 », rapportent Morrill et Pierce dans leur livre de 1917, Men of Today in the Eastern Townships. Mais la catastrophe frappa le magasin Kingsley en septembre 1923 lorsqu’un incendie détruisit une grande partie du bâtiment. La partie principale du magasin a été sauvée grâce à l’action rapide des pompiers de Sawyerville, a déclaré le passionné d’histoire Danny Bousquet, et au printemps 1924, il était de retour en affaires. Une publicité de chapeaux pour dames le prouve.
En décembre 1926, James A. Lowery [Lowry] le reprend, dit M. Bousquet. Pendant de nombreuses décennies, il était connu sous le nom du magasin général J. A. Lowry, vendant à la fois des produits d’épicerie et des fournitures de quincaillerie, même après être passé entre d’autres mains : Lincoln et Mamie Matthews, puis Charles Charpentier, et ensuite Marcel Charpentier. Finalement, il y a 13 ans, le magasin s’est doté d’une nouvelle section de quincaillerie, d’importantes rénovations et d’un nouveau nom : Dep CPL Lachance, Épicerie, Quincaillerie. Tout comme l’histoire de Pete, celle du magasin en est une de résilience.
« Nous avons six employés. Nous faisons de notre mieux. Je sais que les prix sont un peu plus élevés, mais nous sommes un petit magasin. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les grandes chaînes. Mais nous vous ferons économiser du temps et de l’essence. Sawyerville a besoin de nous. Les gens entrent et ils sont si heureux, c’est incroyable. C’est ce qui est si plaisant. Il ne s’agit pas de devenir riche. Je suis heureux de servir. »
Le magasin Lachance offre le plus possible d’épicerie locale, a déclaré Pete. Par exemple, la viande de la Boucherie Éric Vachon de Saint-Isidore-de-Clifton, les légumes de Coaticook et de Saint-Isidore.
Les gens viennent d’au-delà de Sawyerville ; ils viennent de Saint-Malo, Saint-Mathias et de Chartierville. « Certains viennent tous les jours », nous a dit M. Lachance. « Ce qui est bien avec le magasin, c’est qu’il est convivial et qu’il est familial. Nous connaissons tout le monde. C’est une famille, pas seulement un numéro. »

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Rachel Garber
Rachel Garber is editor of the Townships Sun magazine and writes from her home in the old hamlet of Maple Leaf, in Newport.
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